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Économie - Focus

Tourisme au Liban : la perspective d’un été prometteur se confirme

Les touristes en provenance des pays du Golfe se font encore rares.

Tourisme au Liban : la perspective d’un été prometteur se confirme

Avec 1,2 à 1,5 million de visiteurs attendus, l’été s’annonce prometteur. Photo P.H.B.

Visites d’inspection à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), garanties répétées au niveau sécuritaire, demande d’afficher sur la route de l’aéroport des panneaux faisant la promotion de certains sites touristiques ou encore décision exceptionnelle autorisant les établissements touristiques à afficher leurs prix en dollars… Cette cohorte de mesures adoptées au cours des dernières semaines donne l’impression que les autorités libanaises se hâtent de finaliser les préparatifs de dernière minute pour profiter d’un été annoncé comme prometteur.

La perspective est réjouissante pour un pays plombé par trois ans de crise, dont les effets ont été aggravés par la pandémie de Covid-19 assortie de ses restrictions de voyage, qui ont étouffé l’activité touristique. C’est donc avec impatience que les acteurs de ce secteur attendent l’arrivée des 1,2 à 1,5 million de visiteurs espérés pour cette saison, dont 15 à 20 % de touristes étrangers. Une projection évoquée avec de moins en moins de réserve depuis le milieu du printemps, au fur et à mesure que les chiffres de réservation de billets d'avion le confirmaient.

Chiffres en hausse

« Ces chiffres englobent la période allant du 1er juillet au 15 septembre. Ils pourraient encore augmenter en fonction de la demande et de la mise en place de nouveaux vols à destination du Liban par les compagnies aériennes », clarifie Jean Abboud, président de l’Association des agences de voyages et du tourisme au Liban (Attal).

Il relativise en outre les réserves émises par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) il y a quelques jours en ce qui concerne l’impact qu’aurait l’augmentation des cours mondiaux du pétrole – causée par l’offensive russe en Ukraine – sur « les coûts du transport et de l’hébergement ». « Les billets sont déjà achetés et, de toute façon, cette majoration ne sera que minime sur le montant total des prix qui seront affectés », précise-t-il. Celle-ci ne se répercutera en effet que sur la part que représente le coût du carburant par rapport au tarif du billet, cette dernière étant comprise entre environ 20 et 30 % en fonction des destinations et des opérateurs, selon les informations disponibles.

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« En prenant l’exemple d’un billet Dubaï-Beyrouth-Dubaï vendu à 400 dollars, la part concernant les carburants s’élève à 100 dollars. Or si le cours du baril de pétrole augmente de 30 %, soit par exemple de 100 à 130 dollars, c’est seulement la part du billet concernant les tarifs des carburants qui augmentera de 30 % et donc de 30 dollars dans ce cas », continue Jean Abboud. « Le prix total du billet passera donc de 400 à 430 dollars, ce qui est plutôt négligeable », explique-t-il.

Du côté du secteur hôtelier, les professionnels rongent leur frein. « Nous avons finalisé tous les préparatifs et nous sommes prêts à accueillir les vacanciers depuis plusieurs mois déjà », indique Pierre Achkar, président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers au Liban. S’exprimant la semaine dernière dans les médias, le président du syndicat des propriétaires de centres balnéaires et de plages, Jean Beyrouthi, a, lui, évoqué un taux de réservation de « 75 % » sur la côte et de « 45 % » en montagne, avant de faire lui aussi écho aux garanties sécuritaires données par les autorités. À titre comparatif, les chiffres publiés par le cabinet Ernst & Young (E&Y) concernant les taux d’occupation des hôtels 4 et 5 étoiles pour les mois de juin, juillet et août en 2021 s’élevaient respectivement à 54, 76 et 59 %.

En plus d’attendre un nombre de visiteurs supérieur à celui de l’année passée (l’AIB avait enregistré 1,2 million de passagers pour les seuls mois de juillet et août mais en comptant les départs et les transits, et seulement quelques 564 000 arrivées lors de ces deux mois), les professionnels du tourisme s’attendent aussi à ce qu’ils dépensent plus. Car si les retombées économiques de ces visiteurs pour l’été 2021 se sont élevées à « environ 1,2 milliard de dollars », selon Tony Ramy, président du syndicat des propriétaires de restaurants, boîtes de nuit, cafés et pâtisseries au Liban, celles-ci devraient atteindre les 3,5 milliards de dollars cette année, selon les estimations avancées il y a deux jours par le ministre sortant du Tourisme, Walid Nassar.

Un grand écart qu’il explique par le fait que « l’activité touristique en 2021 était presque totalement paralysée à cause des interminables files d’attentes pour faire le plein d’essence aux abords des stations-service », ce qui a considérablement impacté les déplacements durant la saison. Entamées en mai 2021, celles-ci se sont aggravées au fur et à mesure que l’été progressait. L’accalmie n’est intervenue qu’en septembre de cette année, alors que la saison avait déjà touché à sa fin.

Optimisme relatif

Compte tenu de la situation du pays, cette manne financière est aujourd’hui cruciale pour la survie du secteur touristique et représenterait aussi une bouffée d’oxygène pour les autres secteurs. En effet, outre les agences de voyages, les hôtels, les restaurants ou les centres balnéaires, l’impact de cette injection devrait aussi bénéficier aux transporteurs et aux commerçants, souligne Jean Beyrouthi.

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Établissements touristiques : les prix pourront être affichés en dollars

Cependant, si la reprise devait être au rendez-vous, elle ne permettra pas de renouer avec les performances du pays avant le début de la crise en 2019. Les 3 à 4 milliards escomptés – un montant qui équivaut d’ailleurs à celui que le Liban tente d’emprunter au FMI sur une durée de 4 ans, comme le fait remarquer Pierre Achkar – restent éloignés des 7 milliards de dollars engrangés en 2018, tandis que les près de 9,5 milliards de dollars générés lors de l’été 2010 restent jusqu’à aujourd’hui le record à battre, selon les acteurs interrogés.

Une raison qui explique que l’optimisme des représentants du tourisme soit relatif, malgré l’enthousiasme affiché. Pour l’heure, « pas question de penser aux profits, indique Tony Ramy, mais plutôt d’assurer la continuité du secteur et de préserver sa main-d’œuvre ». Employant près de 150 000 personnes, saisonniers compris, les syndicalistes ont tous le même mot d’ordre sur les lèvres : survivre en espérant des jours meilleurs. Car en plus des fermetures d’enseignes et des licenciements qui s’en sont suivis, une partie de ce personnel a décidé de quitter le Liban en quête de meilleures opportunités à l’étranger. « Dans beaucoup de cas, il s’agissait de main-d’œuvre qualifiée difficilement remplaçable », souligne encore Pierre Achkar.

Par conséquent, dans l’objectif d’essayer d’endiguer de tels départs, « bon nombre d’établissements ont été contraints de travailler à perte sur des périodes limitées, quitte à ne pas perdre certains cadres qualifiés et à devoir en former de nouveaux », poursuit-il.

Certains établissements ont ainsi décidé de verser une partie des salaires de leurs employés en dollars dans un contexte de dépréciation aiguë et prolongée de la livre (la monnaie a perdu près de 95 % de sa valeur depuis 2019). Une initiative qui justifie notamment la décision récente du ministère du Tourisme de permettre l’affichage « exceptionnel et facultatif » des prix en dollars pour tous les établissements touristiques, notamment saluée en début de mois par Tony Rami qui l’avait décrite comme un levier pour « améliorer les conditions de travail des employés » de sa filière.

Les pays du Golfe manquent à l’appel

Crise oblige, « les prix en dollars (au Liban) seront beaucoup plus bas que ceux pratiqués à l’étranger », avait aussi mis en avant le ministre Walid Nassar en dévoilant sa décision. Un argument de vente que les différents filières et acteurs veulent exploiter pour attirer plus de touristes. « Le Liban est beaucoup moins cher qu’avant. En dollars, nos prix sont en moyenne 40 % moins chers par rapport à ceux d’il y a 4 ans », confirme ainsi Jean Beyrouthi.

Malgré cela, le pays du Cèdre peine encore à séduire. En se basant sur les réservations de billets d’avion, 80 à 85 % des visiteurs seraient des expatriés libanais. Pour le reste, il s’agit surtout de touristes arabes en provenance d’Irak, d’Égypte et de Jordanie ou de touristes en provenance de France et des États-Unis. Les touristes arabes venant des pays du Golfe manquent, eux, toujours à l’appel, alors que les relations entre le Liban et ces pays ne sont pas encore revenues à la normale après des frictions diplomatiques successives de ces dernières années.

Pour référence, selon les derniers chiffres disponibles, les arrivées de touristes étrangers au Liban au premier trimestre 2022 ont enregistré une hausse de 155,8 % sur cette période en glissement annuel : 19,2 % d’entre eux étaient irakiens, 6,4 % égyptiens et 3,5 % jordaniens, contre 9 % de Français et 8,7 % d’Américains. De l’autre côté du spectre, ceux en provenance du Koweït (1,5 %), du Bahreïn (0,5 %), du Qatar (0,5 %), de l’Arabie saoudite (0,3 %) et des Émirats arabes unis (0,04 %) se font donc encore rares.

Or ce sont ces touristes-là qui avaient contribué à faire de 2009 et 2010 des années fastes et réussies au niveau touristique. « Séjournant en moyenne 5 à 6 fois plus longtemps que leurs confrères irakiens, égyptiens ou jordaniens, ils dépensaient aussi bien plus qu’eux : « Jusqu’à 10 fois plus par jour, précise Jean Abboud. Nous devons essayer de les encourager à revenir au Liban. »

En attendant la concrétisation d’un éventuel apaisement des relations entre le Liban et les pays du Golfe, ainsi que la reprise de l’activité touristique à la suite de l’assouplissement des mesures préventives prises dans le cadre de la pandémie de Covid-19, les syndicalistes interrogés se retrouvent, eux, face au mur. « Nous ne pouvons que rester positifs et espérer que cette reprise se confirme », conclut Tony Ramy.

La reprise post-Covid-19 se confirme

Plus de 22 mois après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété le virus du Covid-19 comme une pandémie, faisant du tourisme l’un des principaux secteurs à en faire les frais, les voyageurs semblent retrouver, en 2022, leurs habitudes prépandémie. Lors du premier trimestre de cette année, les arrivées de touristes internationaux ont ainsi enregistré une hausse de 182 % en glissement annuel partout dans le monde, selon les chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), alors que celles dans le Moyen-Orient ont enregistré une augmentation de 132 %.

Le Liban n’échappe pas à cette tendance et enregistre un rebond de 155,8 % des arrivées de touristes étrangers lors de cette période à 212 950 voyageurs, contre 83 260 et 194 395 touristes lors des premiers trimestres de 2021 et 2020, selon les chiffres du ministère du Tourisme. Bien que ces chiffres soient inférieurs à ceux des années 2019 (375 815) et 2018 (362 298), ou même du record de 393 212 touristes atteint en 2010, la reprise enregistrée lors de cette période en 2022 reste toutefois prometteuse.

En parallèle, l’activité des passagers à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB) a augmenté de 92,6 % lors des cinq premiers mois de l’année en glissement annuel, atteignant 1,98 million de passagers (arrivée de 0,96 million de personnes et départ de 1,02 million). En 2021, ce niveau était de 1,03 million de passagers sur cette même période, contre 1,18 million en 2020.

Visites d’inspection à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), garanties répétées au niveau sécuritaire, demande d’afficher sur la route de l’aéroport des panneaux faisant la promotion de certains sites touristiques ou encore décision exceptionnelle autorisant les établissements touristiques à afficher leurs prix en dollars… Cette cohorte de mesures adoptées au cours des...

commentaires (7)

Ne nous racontons pas d’histoires. Tous ces soit disant touristes qui pour la plupart sont des expatriés récents ou de longue date qui viennent soutenir leurs familles et dont leur argent irait en partie dans les poches des mêmes qui font partie du système et le reste aux voleurs attitrés qui pompent les ressources du pays depuis des décennies. Les résidents eux seront toujours sans eau ni électricité ni produits alimentaires ni essence puisque tous ces produits iront alimenter les hôtels, piscines etc en priorité contre des dollars frais auxquels le pauvre peuple n’aura pas accès pour les raisons évoquées ci dessus. Si la venue de tous ces pseudo touristes procure un sentiment de normalité dans un pays où plus rien n’est normal, c’est déjà ça.

Sissi zayyat

11 h 46, le 25 juin 2022

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Commentaires (7)

  • Ne nous racontons pas d’histoires. Tous ces soit disant touristes qui pour la plupart sont des expatriés récents ou de longue date qui viennent soutenir leurs familles et dont leur argent irait en partie dans les poches des mêmes qui font partie du système et le reste aux voleurs attitrés qui pompent les ressources du pays depuis des décennies. Les résidents eux seront toujours sans eau ni électricité ni produits alimentaires ni essence puisque tous ces produits iront alimenter les hôtels, piscines etc en priorité contre des dollars frais auxquels le pauvre peuple n’aura pas accès pour les raisons évoquées ci dessus. Si la venue de tous ces pseudo touristes procure un sentiment de normalité dans un pays où plus rien n’est normal, c’est déjà ça.

    Sissi zayyat

    11 h 46, le 25 juin 2022

  • Tout ces dollars américains vont indirectement permettre aux Libanais d'accéder à tous les sites dits touristiques. Il faut en effet éviter de creuser le fossé entre les expatriés et les autochtones. Par ailleurs, et puisqu'il est à présent question d'évoquer la situation estivale, il pourrait être intéressant d'évoquer notamment les sujets suivants : le développement du secteur de l'airbnb et l'impact sur l'hôtelerie (notamment s'il y a distorsion niveau régime fiscal), la privatisation du littoral (et si on pouvait réparer quelques erreurs et permettre à l'Etat de trouver des fonds) ou encore si on pouvait envisager du tourisme thématique (par le biais du sport, des sites religieux ou encore par l'écologie)... Du nouveau pour les affiches à la sortie de l'aéroport?

    Georges Olivier

    21 h 48, le 24 juin 2022

  • OK, encore de la poudre aux yeux…Vous pensez qu’avec des articles pareils, vous allez remonter le moral du Libanais moyen qui a perdu toutes ses épargnes et qui ne survit, en fait, que par ce petit apport de $ frais ramenés au compte-gouttes surtout par des membres de leurs familles à l’étranger? Une petite bouffée d’oxygène que vous dites, fort bien, de quoi renflouer quelques propriétaires d’hôtels, de restaurants et de zones balnéaires qui, en fait ne sont pas nécessairement à plaindre pour un court laps de temps… et puis, ceci ne fait qu’augmenter la frustration et le désespoir de ceux qui ne voient aucune solution concrète à court et long terme…et demain, encore une autre perspective prometteuse?

    Saliba Nouhad

    17 h 00, le 24 juin 2022

  • Deux incertitudes pour inspirer l'espoir: 1. Perspective: Ensemble d'événements, de projets ou évolution, devenir de quelque chose qui se présente comme probable ou possible ; éventualité, horizon 2. Prometteur: Qui est plein de promesses (aal lebnéné, yaané toufniss...) Merci cher Larousse aussi petit que tu soit...

    Wlek Sanferlou

    14 h 38, le 24 juin 2022

  • A voire LA pollution ,nos déchets, nos habitudes de jeter tout par la fenêtre , nos plages ultra sales (SAUF TYR ) et en fin de compte laisser une impression NÉGATIVE, Il vaut mieux que CES touristes tant attendus évitent le LIBAN ; cessons de mettre la faute sur basile ,aoun ,geagea ,gemayel,nasrallah etc. commençons par "soi-même". Proposition à nos chers écolos : débarquez et faites une visite, à pied, des îles de Tripoli ( protégés !!) devenus des dépotoirs TOURISTIQUES .

    aliosha

    11 h 54, le 24 juin 2022

  • "… Les 3 à 4 milliards escomptés restent éloignés des 7 milliards de dollars engrangés en 2018, tandis que les près de 9,5 milliards de dollars générés lors de l’été 2010 restent jusqu’à aujourd’hui le record à battre …" - comment ces montants sont-ils calculés? Si les "touristes" de l’été 2022 sont en majorité les émigrés de fraiche date qui reviennent profiter un peu de l’été, comment cela est-il comptabilisé? Il y a par exemples beaucoup de jeunes qui ont été étudier à l’étranger avec de l’argent envoyé depuis le Liban. Ceux-là ne peuvent en aucun cas contribuer à rapporter des "dollars frais" comme par exemple un groupe de touristes américains… d’ailleurs combien y-a-t’il de "vrais touristes" dans ces 1.2 millions?

    Gros Gnon

    07 h 06, le 24 juin 2022

  • Rassurez-moi, L’Orient-Le Jour, cette accroche évoquant « La perspective d’un été prometteur » (pour les « touristes »), c’est une plaisanterie, n’est-ce pas ? Une sorte de blaguounette de 1er avril transposée un 1er juillet ? Parce que, pour l’heure et à cet instant T, ce que nous pouvons promettre et assurer à ces pauvres inconscients de …ahem… «touristes», c’est la joyeuse perspective d’un séjour sans eau courante pour la moindre douche (l’alimentation en eau étant coupée dans de nombreux quartiers de la capitale voire plus loin depuis maintenant une semaine ), l’assurance de se retrouver coincé sans pouvoir se ravitailler en médicaments dans une pharmacie dans l’hypothèse du moindre bobo ou coup de soleil, la réjouissante assurance de se faire allègrement plumer (et en vrais dollars s’il vous plaît ) dans -presque- chaque établissement, plage ou restaurant visités, petite(s) diarrhée(s) en cadeau bonus, bref on en passe et des -pas-meilleures. Bon, ok, il y aura toujours le café brulant offert pour mieux faire passer cette poignée de pilules très amères, mais c’est le prix à payer, et en « fresh » de préférence. Et pour être sûr de dégoûter à jamais le « touriste » de remettre les pieds au pays, on pourra toujours lui organiser une visite guidée de nos banques arnaqueuses, avec arrêt dans le bureau du directeur qui, tiens c’est bizarre, depuis octobre 2019 regarde de haut et de travers ses clients plumés. Voilà plutôt à quoi ressemblera l’été «prometteur» de nos touristes

    DC

    01 h 32, le 24 juin 2022

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