Yamas, le nouveau grec d’Addmind, dresse ses tables à Aïshti by the Sea

Beyrouth a longtemps eu son Grec d’adoption : Athanasios Kargatzidis régalait les papilles des gastronomes aux fourneaux du restaurant Baron à Mar Mikhaël. Délicieuse, la carte laissait deviner l’influence de sa mère patrie, mais sans la revendiquer de manière ostentatoire. Si Grecco à Jbeil ou Bait à Gemmayzé proposent des plats d’influence grecque, il aura fallu attendre Yamas (« À votre santé »), le tout nouveau restaurant grec développé par le groupe Addmind, pour voir le tzaziki, la moussaka et l’ouzo figurer parmi les indispensables du secteur de la restauration au Liban.

Installé à Aïshti by the Sea, Yamas y remplace l’ancien restaurant japonais Aki du même groupe. La décoration, signée par l’architecte Suzy Nasr (House of Design), a été entièrement revisitée. « Nous ouvrirons bientôt un autre restaurant fusion japonais dans cette même région et nous préférions ne pas avoir deux concepts proches à proximité l’un de l’autre. Nous organisions déjà des soirées helléniques au Bar du Port. Leur succès nous a décidés à développer ce thème de manière plus pérenne lorsqu’on a envisagé de remplacer Aki », explique Claude Saba, associé et directeur des opérations du groupe Addmind.

Le nouveau restaurant rejoint deux autres entités du groupe déjà implantées dans les locaux du centre commercial d’Antélias : La Mezcaleria, dédiée à la cuisine mexicaine, et Le Bar du Port, qui a retrouvé ici une nouvelle jeunesse après la destruction de son adresse originelle à Saïfi, lors de l’explosion du 4 août 2020.

Si Addmind se refuse à communiquer la mise de fonds nécessaire à ce nouveau projet, le groupe estime son retour sur investissement « en adéquation avec les standards du secteur », soit d’ici deux à trois ans.

Malgré la localisation excentrée, la grande salle lumineuse (124 m2) blanc et bleu et la terrasse en bord de mer (260 m2) accueillent jusqu’à 220 convives pour un ticket moyen de 35 dollars environ par personne. « Le premier mois est toujours une période de grâce pour n’importe quel espace qui ouvre. Mais notre première semaine d’exploitation à Yamas est un grand succès qui augure, je l’espère, de sa réussite sur le long terme », assure le directeur des opérations du groupe. Addmind a d’ailleurs recruté 45 employés pour en assurer le service et le management.

Yamas signe le retour en puissance au Liban du groupe Addmind. Depuis la guerre de 2006, la société avait en effet choisi de se développer sur d’autres marchés. Avant 2019, elle réalisait ainsi 50 % de son activité à l’étranger, spécialement aux Émirats arabes unis, « même si notre objectif est de parvenir à une présence équilibrée entre tous les pays dans lesquels nous opérons », note Claude Saba.

Rester fidèle au pays

La crise économique libanaise et l’explosion au port de Beyrouth, dans lequel Addmind a perdu cinq établissements ainsi que le bâtiment qu’occupait son siège social, l’ont cependant poussé à réviser sa stratégie. « Deux choix s’offraient alors : tout fermer ou reconstruire. On a choisi la seconde option », relève l’homme d’affaires qui assure vouloir rester fidèle au pays dans lequel le groupe est né en 2001. Malgré tout, sa présence sur le marché local s’est faite discrète quelques années durant.

À Beyrouth, Addmind détient désormais huit entités. Un nouveau lieu devrait même ouvrir en juillet. « Le secteur redémarre en douceur. La clientèle a diminué à cause notamment de la large vague d’émigration qui touche le pays et qui a touché dans une importante mesure les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration. Cet hiver, c’était évident. Mais la période estivale est prometteuse grâce aux touristes, attirés par un taux de change avantageux, et aux expatriés qui continuent de rentrer voir leur famille. »

La preuve ? Le groupe vient de recruter près de 400 nouveaux salariés au Liban, portant le nombre d’employés à plus de 700, et à environ 2 500 dans le monde. « Au Liban, nos salaires n’ont jamais baissé. Au contraire, nous les avons ajustés en payant une partie en dollars pour tenir compte du coût de la vie qui renchérit », relève encore Claude Saba.

Addmind est aujourd’hui présent dans six pays. Outre le Liban, il est implanté à Dubaï, Abou Dhabi, Qatar et Bahreïn. Il y a d’ailleurs lancé trois nouveaux lieux cet hiver : le restaurant argentin du chef Fernando Trocca Sucre, testé quelques mois auparavant à Londres, Le Bar du Port et Bazaar par Caprice, un club qui existe déjà à Beyrouth. Il s’est aussi établi en Arabie saoudite et au Royaume-Uni (Londres), et prévoit d’ouvrir en Égypte très prochainement.

En partenariat avec Hodema

Cet article, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services, n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.