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Nos Lecteurs ont la Parole

Trêve de nostalgie

Que nous le voulions ou pas, notre regard sur ce petit pays qu’est le nôtre est en passe de devenir différent.

De fierté en déception, d’espérance en désespoir, de valorisation en dérision d’ouverture vers le monde en séquestration, nous oscillons entre des yeux brillants de vie et un regard éteint.

Quelqu’un disait qu’il faisait quand même bon vivre au Liban malgré tout, et il lui a été rétorqué : « Oui à condition d’être retraité et nanti. » Une bien triste réalité.

Élever ses enfants, leur assurer un foyer, les scolariser, les habiller et les nourrir est une vraie gageure pour les jeunes couples, leur procurer des loisirs est devenu mission impossible, surtout lorsque l’on est payé en monnaie de singe. L’adolescence qui déjà est un cap difficile le devient encore un peu plus, et trouver un travail une fois sorti de l’université ne s’avère point aisé, surtout en l’absence d’un passeport étranger. Le Libanais n’a plus même la chance de pouvoir profiter de la mer ou de la montagne vu la cherté de l’essence et le manque de transports publics. Il ne reste que les jeux vidéos et la télé quand « dame électricité » et « monsieur internet » pointent une rare présence.

On étouffe et on se réfugie dans le souvenir, la nostalgie d’un passé embelli. On voudrait retourner en arrière non point pour chercher la faille qui a conduit au désastre de nos vies mais pour retrouver un peu de douceur.

Stop. Arrêtons ce cinéma, trêve de nostalgie, essayons de trouver la faille de ce passé de rêve pour pouvoir nous construire un avenir. Ce Liban tant chanté des années soixante a conduit à la guerre civile et celui florissant de l’après-guerre à la ruine actuelle.

Il y a une dernière échéance, celle de l’élection présidentielle ; pourrons-nous faire face à nos réalités et s’y préparer en mettant de côté nos divergences ? Ou bien nous laisser engloutir définitivement à l’instar de l’Atlantide, l’île mythique de l’antiquité ?

Dolly TALHAMÉ

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Que nous le voulions ou pas, notre regard sur ce petit pays qu’est le nôtre est en passe de devenir différent.De fierté en déception, d’espérance en désespoir, de valorisation en dérision d’ouverture vers le monde en séquestration, nous oscillons entre des yeux brillants de vie et un regard éteint.Quelqu’un disait qu’il faisait quand même bon vivre au Liban malgré tout, et il...

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