Dès son arrivée à Beyrouth, l'émissaire US Hochstein entame ses réunions avec les responsables

Le médiateur américain, Amos Hochstein, chargé notamment du dossier des négociations indirectes entre le Liban et Israël autour du tracé de la frontière maritime, est arrivé lundi après-midi à Beyrouth et a immédiatement entamé ses entretiens avec les responsables par des réunions avec le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et le ministre sortant de l'Energie, Walid Fayad.

Ce déplacement du diplomate américain intervient alors que le litige maritime entre les deux pays voisins a été ravivé avec l'arrivée, le 5 juin, d'une unité flottante d'exploitation gazière au large de l’État hébreu. La plateforme Energean doit extraire le gaz du champ de Karish qui se trouverait dans une zone disputée entre les deux pays, si le Liban officialisait les revendications maximalistes d'experts.

"J'ai dit à l'émissaire américain que le président libanais, Michel Aoun, exprimera la position unifiée du Liban concernant le dossier de la frontière", a déclaré Abbas Ibrahim à la chaîne al-Manar, proche du Hezbollah, en marge de son entretien avec le diplomate américain.

La réunion entre le général Ibrahim et M. Hochstein a eu lieu en présence de l'ambassadrice des Etats-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Walid Fayad a tenu des propos allant dans le même sens que le chef de la SG à l'issue de sa réunion avec l'émissaire US : "Tout le monde se tient derrière le président de la République et le Premier ministre" en matière de tracé de la frontière. "Nous avons une position claire. Et cela est à même de renforcer le Liban", a ajouté le ministre sortant. "J'ai dit à M. Hochstein que la position du Liban est celle sur laquelle s'accordent les trois pôles du pouvoir" (le chef de l'Etat, le président de la Chambre et le Premier ministre), a-t-il souligné.

Amos Hochstein devrait être reçu à dîner lundi soir par le vice-président de la Chambre, Elias Bou Saab, chargé du suivi du dossier des frontières par le chef de l'Etat, rapporte l'agence locale al-Markaziya. Mardi, il rencontrera le président de la République, Michel Aoun, le président de la Chambre, Nabih Berry, et le Premier ministre sortant, Nagib Mikati. Des entretiens au cours desquels devrait être évoquée la proposition du médiateur américain concernant le litige, qui consiste en une ligne frontalière sinueuse qui suit partiellement la ligne 23 et dévie à mi-chemin vers la ligne Hoff pour accorder à Israël la totalité du champ Karish, de même qu’une partie du bloc 8. En revanche, elle crédite le Liban d’une importante partie du champ présumé d’hydrocarbures Cana, et n’en attribue qu’une petite partie à Israël.

"Le Liban informera l'émissaire Hochstein de la position libanaise unifiée au sujet des propositions concernant la reprise des négociations indirectes qui préservent les droits du Liban", avait dans ce cadre indiqué plus tôt dans la journée le chef de l'Etat à la coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Joanna Wronecka.

S'exprimant devant une délégation des députés du mouvement de contestation du 17 octobre, venus l'inciter à modifier le décret 6433 concernant la frontière maritime pour que la ligne 29 soit officiellement  revendiquée par le Liban, Michel Aoun avait déclaré que "le Liban tient à la reprise des négociations indirectes avec Israël qui se sont arrêtées lorsque l'ennemi a refusé de considérer la ligne 29 comme négociable", bien que Beyrouth ne l'ait toujours pas officiellement revendiquée.