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Société - Santé

Variole du singe : aucun cas au Liban pour l’instant, mais les autorités se préparent

L’Organisation mondiale de la santé se veut rassurante et ne s’inquiète pas d’une pandémie.

Variole du singe : aucun cas au Liban pour l’instant, mais les autorités se préparent

Tout ce qu’il faut savoir sur la variole du singe selon l’OMS.

« Aucun cas de variole du singe n’a été constaté au Liban pour l’instant. » À cette information rassurante, communiquée à L’Orient-Le Jour par le bureau local de l’Organisation mondiale de la santé, s’ajoute une série de bonnes nouvelles. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, « la probabilité de contagion dans la population est en général très faible ». « Dans la plupart des cas, la maladie n’est pas grave. Elle disparaît spontanément au bout de quelques semaines », souligne aussi l’OMS. D’où le communiqué publié il y a deux jours par la responsable technique pour la variole du singe au sein de l’organisation onusienne, le Dr Rosemund Lewis : « Pour le moment, l’OMS ne s’inquiète pas d’une pandémie. » Elle estime que le risque global pour la santé publique au niveau mondial est « modéré ».

Des atteintes atypiques qui interpellent

La vigilance est toutefois de mise, car la maladie, apparue au Congo et active en Afrique centrale et en Afrique de l’Ouest depuis une cinquantaine d’années, s’est récemment exportée en Europe et en Amérique du Nord. Désormais observée dans 23 pays où la maladie n’est pas endémique, elle compte plus de 33 cas confirmés en France, plus de 60 en Espagne et plus de 179 au Royaume-Uni. Plus encore, l’OMS constate une grande majorité d’atteintes « atypiques », « sans aucun lien établi avec des voyageurs en provenance de pays de la zone endémique ». « L’épidémiologie précoce des premiers cas notifiés à l’OMS par les pays montre que les cas ont été principalement signalés chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », précise l’organisation onusienne. Les craintes du Dr Lewis portent, de plus, sur la possibilité pour les individus « de contracter cette infection à haut risque s’ils ne disposent pas des informations dont ils ont besoin pour se protéger ».

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Car il s’agit bien d’une infection à haut risque, « qui peut entraîner des complications », voire « la mort chez les nouveau-nés et les personnes atteintes d’un déficit immunitaire sous-jacent », selon l’OMS. C’est dans cet état des lieux que le monde, échaudé par la pandémie de Covid-19 qui a provoqué la mort de 13 à 17 millions de personnes depuis décembre 2019, se mobilise pour faire face à la variole du singe, possiblement par le biais d’une campagne de vaccination contre la variole des populations à risque.

Retour sur une maladie apparentée à la variole (forme la plus grave) et la varicelle (forme la moins grave), connue sous l’appellation de monkeypox en anglais. Provoquée par le virus de l’orthopoxvirose simienne, elle peut être transmise à l’être humain par les animaux et peut également se transmettre d’une personne à une autre. Ses symptômes ressemblent, en moins grave, à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole, et disparaissent généralement par eux-mêmes sans nécessiter de traitement : fièvre, maux de tête intenses, douleurs musculaires, douleurs dorsales, fatigue, gonflement des ganglions lymphatiques, éruption cutanée ou lésions. Les éruptions se concentrent généralement sur le visage, les mains et la plante des pieds, mais elles peuvent aussi apparaître dans la bouche, au niveau des yeux et des organes génitaux. Elles passent par plusieurs phases avant de former une croûte et de tomber.

Vacciner contre la variole les populations à risque

Face à cette incertitude, les autorités libanaises se préparent à affronter le virus. « Le Liban est en train de se préparer à l’arrivée de la variole du singe. Il a demandé à l’OMS de l’aider à constituer un stock de vaccin de la variole », révèle à L’Orient-Le Jour le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses, par ailleurs membre du Comité national des maladies infectieuses. Il convient de noter que plusieurs vaccins contre la variole offrent une certaine protection contre la variole du singe. « Il sera nécessaire de vacciner les personnes à risque, les cas contacts, les personnes âgées, les jeunes enfants et les immunodéprimés », affirme-t-il. Pour rappel, la variole ayant été éradiquée, la vaccination a été interrompue à l’échelle mondiale durant les années 70.

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Le Dr Mokhbat se veut toutefois rassurant : « Il n’y a aucune raison, pour le moment, de se soucier d’une éventuelle pandémie ou de susciter la panique à l’échelle mondiale », estime-t-il. Et pour cause, « la variole du singe ne se transmet pas dans l’air ou par les aliments », mais uniquement « par un contact physique étroit avec une personne présentant des symptômes, par l’intermédiaire de vêtements ou d’objets contaminés par le virus », voire par la femme enceinte au fœtus à travers le placenta. De plus, « comme tous les virus à ADN, il s’agit d’un virus stable qui ne mute pas facilement, contrairement au Covid-19, virus à ARN qui peut avoir plusieurs mutations », précise le spécialiste.

Sauf que le schéma transmis par l’OMS n’est pas nécessairement convaincant pour tous. « Il est un fait qu’à ce stade, la variole du singe n’est pas pandémique et ne semble pas constituer un grave danger », reconnaît le Dr Eid Azar, professeur associé en maladies infectieuses. Mais face aux communications de l’OMS qu’il qualifie de « politiques », il soutient que « nul ne connaît pour l’heure la dynamique virale de la variole du singe ». Et même s’il n’y a aucun signe de transmission rapide du virus, et qu’il ne faut surtout pas céder à la panique, il estime que « les formes de transmission constatées sont bizarres » et que « le virus circule à un certain degré en dehors de la zone endémique ». « Sans aucun doute, il arrivera au Liban », tôt ou tard. D’où la nécessité « de garder l’œil sur la maladie ».

Pour l’instant, il faut donc respecter les consignes sanitaires préconisées par l’OMS, en évitant tout contact étroit, y compris sexuel, avec une personne qui présente des symptômes ou en portant un masque si le contact est inévitable. Il est aussi nécessaire de se laver les mains, de nettoyer les surfaces, le linge de lit et les vêtements. Il est aussi nécessaire de demander aux personnes côtoyées si elles présentent les symptômes de la maladie. L’OMS rappelle enfin que l’utilisation du préservatif ne permet pas forcément d’empêcher la transmission de la variole du singe.

« Aucun cas de variole du singe n’a été constaté au Liban pour l’instant. » À cette information rassurante, communiquée à L’Orient-Le Jour par le bureau local de l’Organisation mondiale de la santé, s’ajoute une série de bonnes nouvelles. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, « la probabilité de contagion dans la population est...

commentaires (1)

On a déjà une monnaie de singe, on ne peut pas tout avoir du singe hormis nos gouvernants

Lecteur excédé par la censure

17 h 16, le 03 juin 2022

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Commentaires (1)

  • On a déjà une monnaie de singe, on ne peut pas tout avoir du singe hormis nos gouvernants

    Lecteur excédé par la censure

    17 h 16, le 03 juin 2022

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