Le parti chrétien des Forces libanaises (FL) s'opposera à la désignation d'un Premier ministre proche du Hezbollah et ne participera pas à un gouvernement d'union nationale, a déclaré son chef, Samir Geagea, mercredi.
"Si c'est un gouvernement qui inclut tout le monde, comme d'habitude, bien sûr nous n'y participerons pas", a déclaré à Reuters Samir Geagea, chef des FL. Le vétéran de la politique libanaise a estimé que la fragmentation du Parlement issu des élections du 15 mai pourrait conduire à une "confrontation majeure" entre le Hezbollah soutenu par l'Iran et ses alliés d'une part, et les FL alignées sur l'Arabie saoudite d'autre part.
Évoquant la présidentielle, quelques mois avant l'expiration du mandat de l'actuel chef de l’État, Michel Aoun, Samir Geagea s'est voulu très clair : "Cette fois-ci, les FL s'opposeront à l'élection d'un candidat appuyé par le Hezbollah", a-t-il affirmé. En 2016, Michel Aoun, allié de longue date du Hezbollah et son candidat à la magistrature suprême, avait accédé au palais de Baabda grâce à l'accord de Meerab conclu quelques mois plus tôt avec M. Geagea, pourtant son rival historique sur la scène chrétienne, et au compromis politique élargi concocté avec le leader sunnite Saad Hariri en octobre de la même année.
Bien que majoritaires en nombre de sièges, les adversaires du Hezbollah n'ont pas réussi à empêcher mardi la réélection d'un des plus proches alliés du mouvement chiite, Nabih Berry, pour un septième mandat à la tête du Parlement. Il incombe désormais au président Michel Aoun, lui aussi allié au Hezbollah et rival des FL, de mener des consultations en vue de la nomination d'un Premier ministre. Samir Geagea n'a pas dit s'il soutiendrait la reconduction de l'actuel chef du gouvernement, Nagib Mikati.
Les FL ont fait de la confrontation avec le Hezbollah, seul parti à avoir conservé ses armes lourdes après la guerre civile, le principal thème de leur campagne électorale avant les législatives de mai dernier. Les rapports, déjà tendus, entre les deux partis s'étaient détériorés davantage à la suite des incidents meurtriers de Tayyouné au sud de Beyrouth, survenus en octobre 2021. Des affrontements armés avaient alors opposé des miliciens chiites affiliés au tandem Hezbollah-Amal (parti du président de la Chambre Nabih Berry) à des éléments chrétiens présumés proches des FL, faisant sept morts et plusieurs blessés.
"Si c'est un gouvernement qui inclut tout le monde, comme d'habitude, bien sûr nous n'y participerons pas", a déclaré à Reuters Samir Geagea, chef des FL. Le vétéran de...
"Si c'est un gouvernement qui inclut tout le monde, comme d'habitude, bien sûr nous n'y participerons pas". Mais si les FL n'y participent pas, il n'inclura pas tout le monde, donc les FL y participeront. Alors il inclura tout le monde et les FL... Un beau paradoxe que n'aurait pas renié Épiménide! Blague à part, Geagea a mille fois raison: les houvernements style macédoine de légumes et qui virent au panier de crabes, on n'en veut plus! Qiant à ;a confrontation avec le Hezbollah, il serait temps de s'y mettre. Que l'on cesse enfin de céder à ses chantages et d'obéir à ses dictats. Une confrontation avec le Hezbollah? Ce pourrait être les prémices du salut pour le Liban.
07 h 22, le 03 juin 2022