"Défaite de la nouvelle majorité au Parlement", "dispersion des forces de l'opposition" : plusieurs voix du camp du 14 Mars se sont élevées mercredi contre les résultats du vote de la Chambre organisé mardi pour élire ses président et vice-président. Si le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt a soutenu la reconduite de Nabih Berry à la tête du Parlement, il a toutefois pointé du doigt un "manque de coordination" qui a favorisé l'élection de son vice-président, le député Elias Bou Saab. Une position ambiguë qui a vivement été critiquée par le député aouniste César Abi Khalil, MM. Berry et Bou Saab appartenant tous deux au camp du 8 Mars. Pour sa part, le nouveau vice-président a assuré mercredi que les résultats similaires du vote pour M. Berry et lui n'émanaient pas d'un "accord", alors que plusieurs observateurs estiment que le mouvement Amal et le Courant patriotique libre (CPL) auraient concocté un compromis pour faire accéder ces députés à leurs postes respectifs.
Lors de sa première réunion, le Parlement issu des législatives du 15 mai a élu mardi M. Berry pour un septième mandat consécutif avec 65 voix dès le premier tour, et M. Bou Saab pour la vice-présidence avec également 65 voix, mais qu'il a lui obtenues au second tour.
Dans un entretien accordé à la radio Sawt el-Mada, M. Bou Saab a affirmé que les résultats similaires du vote pour M. Berry et lui "n'émanaient pas d'un accord", estimant que "cela relève de l'imagination des pêcheurs en eaux troubles". "Si ceux qui avaient voté pour Berry avaient voté pour moi, j'aurais obtenu plus de voix", a-t-il également ajouté. L'élu était fort du soutien du tandem chiite ainsi que de plusieurs députés indépendants flottant dans une zone grise face à Ghassan Skaff, candidat indépendant réputé proche du Parti socialiste progressiste (PSP) qui a obtenu 49 voix. Il a enfin estimé que "le rôle du vice-président est très important parce qu'il préside les commissions parlementaires mixtes où les lois sont préparées".
"Défaite de la nouvelle majorité au Parlement"
Plus tôt dans la journée, Walid Joumblatt a dénoncé "un manque de coordination" de la "nouvelle majorité" au Parlement qui a favorisé l'élection de M. Bou Saab. "Après la défaite, hier, de la nouvelle majorité au Parlement lors de l'élection du vice-président de la Chambre, qui résulte d'un manque de coordination, il vaudrait mieux élaborer un programme commun qui dépasse les contradictions secondaires", a jugé Walid Joumblatt mercredi matin sur son compte Twitter. Un tel programme doit être trouvé, selon lui, "pour faire face au camp du 8 Mars syro-iranien qui, pour rappel, se vengera de sa défaite aux élections par tous les moyens et n'épargnera personne".
Le Hezbollah et son camp politique, qui inclut Amal, ont perdu leur majorité au Parlement à l'issue des législatives du 15 mai. Toutefois, le tandem chiite a réussi à rafler la totalité des 27 sièges réservés à cette communauté, ce qui a favorisé l'élection de ses alliés lors de la séance d'hier. Les députés du PSP ont voté pour M. Berry aux côtés des sunnites proches du 8 Mars, d’anciens haririens et de la Jamaa islamiya, sans compter les "indépendants" comme Michel Élias Murr.
Les propos du leader druze ont vivement été critiqués par le député aouniste César Abi Khalil. "Que M. Joumblatt nous explique comment il s'est rangé d'abord dans le rang du Hezbollah et du mouvement Amal (lors de l'élection de M. Berry, ndlr), et ensuite, avec ceux qui se sont opposés à M. Bou Saab, dix minutes plus tard", a-t-il fustigé, selon des propos rapportés par le média local el-Nashra.
De son côté, le député maronite de Jbeil, Ziad Hawat, allié aux Forces libanaises (FL) de Samir Geagea qui se réclament également de l'opposition face au camp du 8 Mars, a confié au journal an-Nahar que les résultats des votes d'hier "étaient attendus à cause de la dispersion des forces de l'opposition et la présence d'un chef d'orchestre qui est le meneur incontesté de l'autre camp". Mardi, M. Hawat a perdu l'élection pour le poste de secrétaire maronite du Parlement face à Alain Aoun (CPL), qui l'a emporté avec 65 voix. "Nous n'avons pas réussi à trouver une feuille de route unique pour les forces de l'opposition", a-t-il regretté.
Très bon article très bien expliqué, c’est évident mon cher Watson ! Depuis toujours les Libanais savent que les Joumblatt de père en fils ont la trahison dans les gènes… Chassez le naturel il revient au galop. Tout est dit tout est résumé pas besoin d’en rajouter au sujet de ces Judas professionnels prêts à retourner leur veste à la moindre occasion. Ce sont des éternels profiteurs de la cupidité du peuple qui croit encore et toujours en eux en tant que Zaïm. Ils sont élus grâce à leur malice et leur fourberie qui les maintient au pouvoir quelques soit l’occupant du pays. Ils étaient plus Nassériens que Nasser lui-même, et plus Syriens que Hafez El Assad et son fils. Aujourd’hui ils critiquent l’Iran le Hezbollah MAIS ! ils votent pour eux au parlement. Et comme le disait Ducros, pourquoi voulez-vous que le peuple se décarcasse pour de tels énergumènes malhonnêtes malveillants et de mauvaise foi ??? OUIIIIIIII on a les dirigeants qu’on mérite, et la famille Joumblatt nous le prouve à longueur de l’année et du temps. Que Dieu les maudisse à jamais ! vive le Liban Libre, Libéré en premier lieu de ses judas qui, ne cesse de trahir par principe et par égocentrisme…
11 h 14, le 05 juin 2022