Aoun annonce la formation d'un Conseil national de politique des prix

Le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun, a signé vendredi un décret de formation d'un Conseil national de politique des prix, une instance créée en 1974 mais qui n'avait pas encore été constituée.

Cette décision survient alors que la crise économique sévère qui secoue le Liban depuis 2019 s'aggrave fortement, la livre libanaise ayant battu un nouveau record de dépréciation face au dollar, qui s'échangeait à plus de 37.000 livres pour un billet vert vendredi.

"Ce Conseil national rassemble toutes les personnes concernées, issues d'administrations officielles et d'organisations de la Confédération générale des travailleurs représentant différentes tranches de la société libanaise qui œuvrent ensemble pour mettre en place une politique des prix", a expliqué M. Aoun dans un tweet. Le président Aoun a également noté que "cette responsabilité incombait auparavant de manière exclusive au ministère de l'Economie à travers le service de protection du consommateur".

Lors d'une réunion, le ministre sortant de l'Economie, Amine Salam, a de son côté appelé à ce que ce Conseil "se réunisse en urgence", selon des propos rapportés par plusieurs médias locaux. "Nous sommes aujourd'hui dans une situation d'urgence, nous ne pouvons pas continuer comme ça", a-t-il poursuivi. M. Salam, qui a rencontré vendredi après-midi des représentants de syndicats alimentaires pour discuter des répercussions de la chute de la livre libanaise sur la sécurité alimentaire, a rapporté que, selon eux, "la tarification se fait parallèlement à l'évolution de la parité dollar-livre et qu'aucun commerçant n'a adopté un taux de 40.000 LL pour un dollar", alors que la dépréciation de la livre se rapproche de plus en plus de ce palier. Il a encore mis en garde "les commerçants qui veulent exploiter les besoins des gens" et estimé que "tout le monde doit assumer ses responsabilités" dans l'effondrement économique actuel. 

La crise économique sans précédent que traverse le Liban a plongé plus des trois quarts de la population sous le seuil de pauvreté et anéanti son pouvoir d'achat. Le retard dans la mise en place d'une loi sur le contrôle des capitaux qui permettrait de fixer le taux de change de la monnaie nationale aggrave la situation.