L’ancien ministre et député du Hezbollah, Hussein Hajj Hassan, est le sixième invité de notre podcast « Aux Urnes citoyens ! ». Il est extrêmement rare que les membres du Hezbollah acceptent de s’exprimer en français pendant plus d’une demi-heure dans un entretien filmé. Dans le cadre de cet entretien, nous abordons de nombreux sujets : les armes du parti évidemment, sa vision des élections, sa réaction au soulèvement du 17 octobre 2019 ou encore la position du parti par rapport à l’enquête sur la double explosion au port de Beyrouth et les dossiers économiques du moment, du sort de Riad Salamé à l’accord avec le FMI. Nous avons suivi la même règle qu’avec tous nos autres invités : ni complaisance ni agressivité.
L’ancien ministre considère que le régime politique libanais doit être modernisé, ce qui implique selon lui une déconfessionnalisation de la vie politique. Lorsqu’on l’interroge sur ce qui empêche cette modernisation, il se contente néanmoins, comme il le fait à plusieurs reprises durant l’entretien, d’accuser les « autres partis » qui « ont intérêt » à ce que rien ne change, sans jamais toutefois les nommer. Pour rappel, le Hezbollah dispose depuis 2018 de la majorité au sein du Parlement et tant le président de l’Assemblée Nabih Berry, que celui de la République, Michel Aoun, sont ses alliés.
Sur la question des armes, le député ferme quasiment la porte à toute négociation en estimant qu’il n’y a pas de relation entre le régime politique et les armes du Hezbollah qui ne sont pas, à ses yeux, un sujet d’ordre intérieur. Pour rappel, le Hezbollah est accusé d’être impliqué dans plusieurs assassinats politiques dont celui de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Le parti et ses alliés ont par ailleurs envahi plusieurs quartiers de Beyrouth le 7 mai 2008, et son secrétaire général, Hassan Nasrallah, agite régulièrement le spectre de la guerre civile en évoquant des sujets de discorde sur le plan interne.
Concernant la stratégie de défense nationale, réclamée notamment par le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, Hussein Hajj Hassan estime qu’elle ne serait possible que si l’Etat dispose d’un arsenal militaire suffisant et de la capacité de l’utiliser. Mais il refuse de lier cette question à celle d’un changement de régime impliquant une autre répartition du pouvoir entre les communautés. « Il n’y a aucune relation entre la distribution du pouvoir et la question de la résistance », dit-il.
L’ancien député estime que « les élections à venir sont plus importantes que celles de 2018 » pour le parti, compte tenu du fait que plusieurs puissances étrangères misent sur la défaite du Hezbollah. Hussein Hajj Hassan écarte toutefois la possibilité qu’un gouvernement soit formé sans le Hezbollah, et ce quels que soient les résultats du scrutin.
Dans le cadre de ce podcast, le premier de L'Orient-Le Jour, des candidats issus de la société civile et des partis traditionnels confrontent leur programme à nos questions. Notre parti pris, dans le cadre de ces grands entretiens, est d'aller en profondeur, d'explorer les programmes, les stratégies des différents interlocuteurs.
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Hèhèhè Hajj Malin. Changement de régime ? Pourquoi le changer quand on peut le consommer à petites et grandes bouchée tout en gardant son coeur battre pour sucer son sang frais pendant longtemps... très longtemps... malin le.docteur aux multiples brevets
23 h 34, le 11 mai 2022