
Paula Yacoubian est l'invitée du troisième épisode de notre podcast spécial législatives libanaises "Aux urnes citoyens!"
Seule candidate de la société civile a avoir été élue en 2018, la député de Beyrouth, Paula Yacoubian estime que le scénario sera tout autre lors du scrutin du 15 mai prochain.
Troisième invitée de notre podcast "Aux Urnes Citoyens" consacré aux législatives libanaises, Paula Yacoubian estime que les “forces de l’opposition ont aujourd’hui besoin de chaque voix libre”. "Beaucoup de gens viennent nous dire que nous avions raison en 2018”, dit-elle aussi.
Quel bilan tire-t-elle de son passage à l’Assemblée ? Pense-t-elle qu’il soit possible de changer le système de l’intérieur ? Pourquoi les mouvements de l’opposition n’ont-ils pas construit un seul grand parti qui pourrait réunir toutes les forces ? Les réponses sont dans notre podcast.
(A noter que cette émission a été tournée avant la constitution finale des listes électorales qui a abouti à de nombreuses divisions au sein des forces de la contestation, notamment à Beyrouth I)
Dans le cadre de ce podcast, le premier de L'Orient-Le Jour, des candidats issus de la société civile et des partis traditionnels vont confronter leur programme à nos questions. Notre parti pris, dans le cadre de ces grands entretiens, est d'aller en profondeur, d'explorer les programmes, les stratégies des différents interlocuteurs. Avec toujours la même règle : ni complaisance, ni agressivité.
Et pour une information complète -analyses, décryptages, repères- sur les législatives de mai, rendez-vous sur notre site dédié.
Et notre dossier spécial consacré aux forces de l'opposition est ici
Le « laissez-nous le temps de nous unifier » me reste quand-même en travers de la gorge, même si Mme Yacoubian a la délicatesse de reconnaître que le Liban a besoin qu’on travaille pour lui en urgence. Depuis 2019 trois longues années noires se sont écoulées, et les partisans du kellon ya3né kellon n’ont fait qu’étaler leurs querelles d’égo plutôt que de progresser vers l’unification. Seule une lutte commune sur le terrain pour un objectif commun concret et réalisable aurait pu unifier les partisans du kellon ya3né kellon. Il y avait un objectif tout désigné: anticiper les législatives. C’est vers décembre 2019 que tout a basculé, lorsque chaque groupe a préféré manifester pour son propre objectif individuel allant de la protection des animaux à l’abolition du confessionnalisme politique en passant par la défense des droits des LGBT, et que personne n’a voulu manifester pour demander des législatives anticipées. Les partisans du kellon ya3né kellon ont montré le même orgueil que les partis au pouvoir. Et l’orgueil est la racine de tous les vices. Donc celui qui est déjà égoïste avant d’être au pouvoir finira très certainement corrompu une fois au pouvoir. Il n’y a au Liban qu’un seul parti qui a déjà été au pouvoir (enfin plutôt qui a récupéré les miettes de pouvoir qu’on a bien voulu lui laisser) et qui de l’aveu de tous même de ses plus grands détracteurs n’a jamais versé dans la corruption. Je fais bien plus confiance à ce parti qu’aux partisans du kellon ya3né kellon.
14 h 24, le 07 mai 2022