Rechercher
Rechercher

Économie - Restauration

The Sage Parlour renaît à Achrafieh

The Sage Parlour renaît à Achrafieh

The Sage Parlour, un lieu culturel et récréatif qui propose des brunchs toute la journée. Photo DR

Onze heures, un matin de semaine. Au rez-de-chaussée d’un immeuble d’Achrafieh, entre Furn el-Hayek et Saint-Nicolas, la petite terrasse de 12 m² du Sage Parlour, qu’il partage avec le studio de yoga et de wellness Namat Beirut, se remplit déjà.

À l’intérieur, les grandes fenêtres en enfilade laissent filtrer les premiers rayons de soleil d’un été qui a tardé. Pas de musique, mais des aficionados attablés, papotant entre eux ou sur Zoom, dans cette nouvelle adresse de presque 200 m² ouverte en juin dernier par Céline Bejjani, ancienne fondatrice de Green & Glam.

Dans les locaux de cette ancienne boutique de vêtements écoresponsables aujourd’hui disparue, Céline Bejjani a lancé un lieu culturel et récréatif qui propose des brunches toute la journée, des cours de yoga et de pilates ainsi qu’un espace de vente de produits de mode libanais…

Elle a fait appel à Maysoon Sleiman pour assurer la partie restauration de son « oasis urbaine ». Pour elle, c’est une forme de renaissance : la fondatrice de The Sage Parlour avait ouvert un café-restaurant en mars 2018 à Mar Mikhaël, qu’elle avait été dans l’obligation de fermer après que l’explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 a dévasté les locaux. « L’idée du Sage Parlour a toujours été de se retrouver au sein d’une communauté bienveillante », raconte-t-elle. « Nos meilleurs souvenirs se créent dans des lieux où l’on se sent en accord, un endroit pour rencontrer des gens, travailler au calme dans un esprit relax », ajoute celle qui s’avoue accro au petit-déjeuner, « mon repas préféré ».

Un phénomène d’hybridation

Le concept de ces lieux hybrides monte en puissance un peu partout dans le monde. Au Liban, son succès a débuté il y a quelques années avec l’émergence de concept stores comme Ginette. Mais au fur et à mesure que le concept s’impose, ses frontières deviennent plus poreuses. Difficile par exemple de dire si on est ici dans un club de yoga et de pilates, un café, une boutique… Sans doute un peu des trois à la fois. « Ce qui m’a fait beaucoup de bien, c’est de voir la fidélité de mes clients revenus à Achrafieh : j’ai le sentiment d’avoir créé quelque chose qui dépasse le mercantile. » Parmi les onze employés qui se relaient pour servir et accueillir dans les nouveaux locaux de The Sage Parlour, certains appartenaient déjà à l’équipe de Mar Mikhaël.

Lire aussi

Sufra, la gastronomie de terroir au cœur de la Békaa

Au Liban, ce phénomène d’hybridation trouve sa justification dans la crise économique, qui favorise un sentiment de « repli » rassurant entre gens qui partagent les mêmes goûts, les mêmes codes. « J’essayais d’adapter mon modèle aux conditions économiques que nous traversions, quand l’explosion au port a tout détruit. Le choc a été tel que j’ai ressenti le besoin de prendre du recul. Je me sentais incapable de reprendre à Mar Mikhaël. Mais dans cette période très difficile, la solidarité a surgi. Entre professionnels, nous n’étions plus en concurrence. Nous nous entraidions », relève-t-elle. Céline Bejjani est l’une des anciennes clientes de Maysoon Sleiman. « Quand elle a commencé à envisager l’ouverture de son espace, elle m’a contactée pour prendre en charge la partie bar et restauration de son projet : “Pourquoi ne pas travailler ensemble ?” m’a-t-elle demandé. » Ce qui fut (presque) aussitôt fait.

Le même phénomène est en cours de reproduction pour le nouvel espace de 225 m² que Maysoon Sleiman avec Mazen et Roula Abdel Baki et Joumana Halaoui vont ouvrir d’ici à la mi-mai dans le quartier de Manara. Dénommé Biodistrict, le projet se veut plus large, mais il repose encore sur l’hybridation. « The Sage Parlour sera davantage un restaurant où l’on peut profiter de la vue sur la mer tout en se régalant », prévient-elle. On y trouvera cependant aussi une boutique bio. Dans ces deux projets, un point commun est évident : la volonté de sélectionner pour leurs clients ce qui se fait de mieux – des pièces artisanales, des marques pointues – dans une ambiance très éloignée de la décoration standardisée des enseignes mainstream.

Cet article a été modifié le 15 mai 2022 à 18h03


Cet article, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services, n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.

Onze heures, un matin de semaine. Au rez-de-chaussée d’un immeuble d’Achrafieh, entre Furn el-Hayek et Saint-Nicolas, la petite terrasse de 12 m² du Sage Parlour, qu’il partage avec le studio de yoga et de wellness Namat Beirut, se remplit déjà.
À l’intérieur, les grandes fenêtres en enfilade laissent filtrer les premiers rayons de soleil d’un été qui a tardé. Pas de musique,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut