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Économie - Restauration

Sufra, la gastronomie de terroir au cœur de la Békaa

Sufra, la gastronomie de terroir au cœur de la Békaa

L’établissement qui doit ouvrir début mai, sur un terrain de cinq hectares avec 20 000 peupliers, pourra accueillir jusqu’à cent personnes. Photo DR

Et si le cœur du Liban se trouvait à Bar Élias, dans ce village de la Békaa oublié des dieux et des hommes? Plus précisément, dans un ancien domaine fermier ouvert à la lumière grâce au talent de l’architecte Delphine Gebran. C’est là que Ali el-Maïss, qui dirige Sama Hospitality Ventures – une structure lancée avec son frère Omar –, a créé le restaurant Sufra, à la jonction de la gastronomie et de l’écologie.

L’établissement, qui doit ouvrir début mai pour accueillir jusqu’à une centaine de personnes autour d’une carte dédiée au terroir libanais (vins et arak compris), bénéficie d’un cadre idyllique. La propriété des Maïss est un héritage de leur grand-père, un homme de la terre attaché à sa région. Le terrain de cinq hectares comprend 20 000 peupliers.

À ceux familiers de la gastronomie de terroir, le concept rappellera celui de Tawlet Ammiq, la table d’hôtes de Kamal Mouzawak. Ali el-Maïss ne renie d’ailleurs pas le lien : Sufra repose sur le même principe d’« échappée de la ville » qui garantit repos et dépaysement à moins de deux heures de Beyrouth. « La Békaa rurale a une carte à jouer comme destination durable, spécialement en ces temps de crise », estime-t-il.

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Mais faire du tourisme une activité écoresponsable relève davantage de l’utopie (ou de l’argument marketing), quand on sait que la production de déchets, et les consommations d’eau et d’énergie sont considérablement plus élevées dans les territoires touristiques. « On essaie de faire au plus juste, même s’il reste en effet encore beaucoup de chemin à parcourir pour proposer une gastronomie durable », justifie Ali el-Maïss.

Priorité aux produits locaux

À Sufra, l’attention portée aux ingrédients locaux et à la saisonnalité des produits proposés est au cœur de cette stratégie, mais certains changements demeurent plus difficiles à envisager, en particulier ceux relatifs à la consommation ou à la conservation de l’eau et de l’énergie. « Nous avions envisagé d’installer du solaire. Mais faute de financement, cela devra attendre, déplore-t-il. Nous avons quand même construit une retenue d’eau afin de limiter notre ponction sur les nappes phréatiques. »

Si cette « écotable » en devenir trouve son public, ce sera une consécration pour cet ancien banquier de 36 ans en quête d’équilibre entre business et nature, entre l’assiette et ce qui l’entoure. « Je voulais d’abord rendre hommage aux racines rurales de ma famille et faire quelque chose de la terre que les miens ont léguée. J’avais ensuite envie de trouver une autre manière d’affronter les temps que nous vivons. D’une certaine façon, ce restaurant, qui emploiera 15 à 20 saisonniers, est une note d’espoir », témoigne-t-il sans vouloir dévoiler l’investissement réalisé. Si tout se passe comme prévu, Ali el-Maïss pourra même y ouvrir une maison d’hôtes en 2023.

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Sufra n’est cependant pas le premier projet à émerger sur ces vastes terres familiales : Ali el-Maïss est aussi derrière le parc d’attractions Besten qui accueille depuis 2018 entre 700 et 1 000 visiteurs par jour au moment de la haute saison. Le groupe est également propriétaire de Sama, un restaurant de 250 places situé à Chtaura, ainsi que d’un espace dédié aux mariages qui peut accueillir 1 000 personnes.

Cet article, réalisé dans le cadre d’un partenariat avec Hodema Consulting Services, n’a aucune vocation promotionnelle. Ce rendez-vous hebdomadaire sera consacré au secteur de la restauration et de l’hôtellerie qui continue, malgré tout, de se battre.


Et si le cœur du Liban se trouvait à Bar Élias, dans ce village de la Békaa oublié des dieux et des hommes? Plus précisément, dans un ancien domaine fermier ouvert à la lumière grâce au talent de l’architecte Delphine Gebran. C’est là que Ali el-Maïss, qui dirige Sama Hospitality Ventures – une structure lancée avec son frère Omar –, a créé le restaurant Sufra, à la...

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Bonne occasion de démocratiser le co-voiturage qui reste ridiculement timide au Liban.

Christine KHALIL

15 h 12, le 12 avril 2022

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Commentaires (1)

  • Bonne occasion de démocratiser le co-voiturage qui reste ridiculement timide au Liban.

    Christine KHALIL

    15 h 12, le 12 avril 2022

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