La participation aux élections législatives du 15 mai pourrait être assez faible à Beyrouth I et II, au Mont-Liban IV (Chouf-Aley) ainsi qu’au Liban-Sud II (Tyr et Zahrani), selon une étude publiée par l’ONG Oxfam à Beyrouth datée d’avril 2022. Dans un pays frappé de plein fouet par la crise économique depuis 2019, la défiance envers la classe politique s’est accrue, et certains Libanais prévoient de bouder le scrutin.
Seules 54 % des personnes interrogées par Oxfam dans les circonscriptions précitées se disent prêtes à voter aux législatives, selon les chiffres de l’étude appelée « Analyse de la participation et du comportement des électeurs au Liban » et s’appuyant sur un échantillon de plus de 4 670 personnes. Ainsi, plus de 50 % d’entre elles estiment qu’aucun candidat prometteur ne se présente et plus de 40 % déclarent qu’elles ne voteraient pas en raison de la situation économique.
L’étude montre aussi qu’un nombre important d’électeurs voteront pour des candidats de l’opposition. « Plus de 48 % de ceux qui voteront ont déclaré qu’ils cherchent, en fait, à voter pour des indépendants » pour les raisons suivantes : les indépendants seraient en mesure de résoudre la crise économique et d’améliorer les conditions de vie, et ne seraient pas corrompus. En outre, les personnes interrogées ont déclaré que les candidats de l’opposition reflètent les demandes du peuple.
De l’autre côté, « la moitié de ceux qui voteront pour les partis traditionnels le feront pour des raisons historiques et par habitude, ce qui montre que la culture politique doit encore se développer dans le pays », ajoute le document. Enfin, les chercheurs précisent que les efforts visant à inclure les femmes dans le processus électoral sont « presque totalement absentes », estimant que « les campagnes doivent se concentrer sur le développement d’un plan global pour assurer la participation des femmes à la vie politique ».
Les élections législatives du 15 mai, dont certains redoutent le report sous divers prétextes notamment sécuritaires, sont perçues par une partie des Libanais comme une opportunité de remplacer la classe politique dirigeante, jugée corrompue et incompétente. Un scrutin crucial pour l’avenir du pays qui connaît une crise économique sans précédent et dont 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Les élections dans un pays sclérosé comme le Liban , ne m'eneront à rien . Inutile de chercher le remède de ce côté . Il nous faut un dictateur éclairé , mais aussi , dans un pays multicobfessionnel , ce ne sera pas possible . Alors il faut que nous soyons avalés par un autre pays puissant , seule façon de récupérer notre argent .
15 h 01, le 27 avril 2022