La livre libanaise, très volatile sur le marché parallèle depuis quelques jours, s'échangeait vendredi après-midi à 28.000 LL contre un dollar sur le marché parallèle, en raison de l'effondrement économique et financier de plus en plus sévère dans le pays.
Selon la plateforme lirarate.org, le dollar se vendait à 27.900 LL et s'achetait à 28.000 LL vers 17h40, alors que le taux officiel du dollar demeure fixé à 1507,5 LL. Ce taux, déconnecté de la réalité, a plongé plus des trois Libanais sur quatre sous le seuil de pauvreté et quasiment anéanti leur pouvoir d'achat. Jeudi, la livre s'échangeait aux alentours de 26.300 LL contre le billet vert.
Réagissant à la dépréciation de la monnaie nationale, le syndicat des propriétaires de supermarchés a affirmé que les prix des produits alimentaires demeurent jusque-là inchangés, vu qu'ils ont été importés en livres libanaises. Il a également noté que les importateurs ne lui ont pas encore communiqué de nouvelles grilles des prix.
La différence entre le taux de change sur le marché parallèle et la plateforme Sayrafa (23.000 LL), mise en place par la Banque du Liban (BDL) en vue de stabiliser le taux de change, continue de se creuser, dépassant actuellement les 4.000 LL.
En l'espace de trois mois, la banque centrale a utilisé 1,5 milliard de dollars de l'argent des déposants pour stabiliser la livre sur le marché parallèle et rapprocher son taux de celui de Sayrafa. Ce faux-fuyant a provoqué, en février et en mars, une convergence des deux taux autour de 20.000 LL, la différence entre les deux s'étant alors réduite à moins de 5%.
La politique de la BDL visant à resserrer les liquidités en livres a exercé une pression sur l'activité économique globale, car de nombreuses entreprises n'acceptent plus les paiements par carte, et les ventes globales ont donc diminué. Le taux d'escompte de la livre en espèces par rapport à la livre en chèques a atteint 40%, ce qui signifie qu'un chèque de 100 millions de LL se vendrait pour 60 millions de LL en espèces.
La dépréciation de la monnaie nationale intervient en dépit d'un accord préliminaire entre le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI) qui devrait allouer 3 milliards de dollars pendant quatre ans pour aider le Liban à faire face à ses multiples crises. L'institution monétaire avait fourni un plan d'action détaillé énumérant toutes les réformes requises du gouvernement libanais avant de débloquer cette aide.
commentaires (4)
L'objectif était de maintenir un taux raisonnable jusqu'aux élections pour calmer "le peuple" et à coup d'injection de dollars puisés dans ce qui reste des fonds propres de ce même peuple. Ce même peuple reste apathique et ira voter pour les mêmes qui l'ont déshabillé pendant 30 ans; sans parler des criminels de guerre qui le volent et le violent depuis 50 ans. On a l'impression que rien ne le réveille ce peuple. C’est triste.
PPZZ58
20 h 39, le 26 avril 2022