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Politique - Liban

Après la conclusion de l'accord avec le FMI, l'Exécutif appelle le Parlement à légiférer

La Chambre œuvrera pour "garantir la législation nécessaire", assure Berry.


Après la conclusion de l'accord avec le FMI, l'Exécutif appelle le Parlement à légiférer

Photo prise le 7 avril 2022, sur laquelle on voit le président Michel Aoun, le Premier ministre Nagib Mikati et Ernesto Ramirez-Rigo, chef de mission du FMI pour le Liban, à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Après des mois de tractations, le Fonds monétaire international et les autorités libanaises sont parvenus à un accord de principe pour un plan d'aide de trois milliards de dollars afin d'extirper le Liban d'une des pires crises économiques de son histoire. Il reste que le Liban doit lancer les réformes nécessaires et que le Parlement doit  adopter la législation adéquate pour accompagner ces réformes.

Après l'annonce de la conclusion de l'accord par le FMI et Baabda, les déclarations du Premier ministre Nagib Mikati et du vice-président du Conseil des ministres Saadé Chami allaient dans le même sens : le Parlement doit faire sa part du travail.  C'est donc quelques minutes plus tard que le président de la Chambre Nabih Berry a affirmé que cet accord était une "réalisation positive pour le gouvernement" et que le Parlement œuvrera pour "garantir la législation nécessaire". "En tant que président du Parlement, j'apprécie cette réalisation ainsi que les efforts déployés par l'équipe du FMI pour y parvenir (...) En mon nom et au nom du Parlement, j'exprime la volonté de la Chambre d'accompagner cette réalisation en travaillant avec beaucoup de sérieux pour garantir la législation et les réformes nécessaires", a dit M. Berry.

Toutefois, le gouvernement devra en premier lieu approuver une stratégie pour restructurer le secteur bancaire, en reconnaissant le montant des pertes et en s’employant à les répartir tout en protégeant les petits déposants. Il devra aussi mettre en place une stratégie de restructuration de la dette à moyen terme.

Les réformes, un visa

A l'issue d'une réunion au palais présidentiel, le Premier ministre a lu un communiqué dans lequel il assure son engagement ainsi que celui du chef de l’État à œuvrer pour "l'adoption de la législation nécessaire, en coopération avec le Parlement". "Le président et le Premier ministre annoncent un engagement ferme à œuvrer pour résoudre la crise et mettre le Liban sur la voie d'une croissance durable, équilibrée et globale, à travers la mise en œuvre de réformes structurelles, indique le communiqué. Pour cela, ils appuient fermement le programme de réforme économique que la commission ministérielle, mandatée par le Conseil des ministres négocie avec le FMI". "Nous coopérerons étroitement pour assurer la mise en œuvre rapide de toutes les mesures convenues avec le Fonds, y compris l'adoption de la législation nécessaire, en coopération avec le Parlement. Nous renouvelons notre plein engagement à poursuivre la coopération avec le FMI afin de sortir le Liban de sa dépression et de le mettre sur la voie du redressement", ajoute le communiqué.

Le texte lu par le Premier ministre rappelle que "le Liban souffre d'un cumul qui a provoqué une crise économique et financière complexe et sans précédent, un déficit important et une augmentation constante de la dette publique. Outre les facteurs internes, la pandémie de Covid-19, l'explosion au port de Beyrouth, et enfin la crise ukrainienne sont venus alourdir la situation économique et financière du Liban. La crise exige un programme de réformes global, d'abord pour relever les défis et ensuite pour parvenir à la stabilité économique et financière et poser les bases d'une croissance durable et forte. Cela nécessite des politiques et des réformes efficaces (...) ainsi qu'une reconnaissance explicite des pertes du système financier et un accord sur les moyens d'y remédier".

Nagib Mikati s'exprimait après une réunion présidée par Michel Aoun et en présence du vice-Premier ministre Saadé Chami, du ministre des Finances Youssef Khalil, de l'Économie Amine Salam et du chef de la mission du Fonds monétaire international Ernesto Ramirez, ainsi que plusieurs membres de la mission.

"Les réformes nécessaires sont en réalité un visa pour les pays donateurs afin qu'ils commencent à coopérer avec le Liban et remettent le pays sur la carte de la finance mondiale", a déclaré M. Mikati aux journalistes après lecture du communiqué. Il a aussi précisé que le montant promis par le Fonds monétaire international ne sera pas versé en une seule fois, mais plutôt par étapes et qu'il pourra augmenter "à la lumière de la mise en œuvre des réformes que nous mettrons en place".

Le rôle-clé du Parlement

Le Premier ministre a précisé que "les réformes seront à l'ordre du jour du cabinet lors des prochaines sessions avant les élections législatives, afin de les mettre sous forme de projets de loi à transférer au Parlement". "Nous espérons que la Chambre examinera ces questions dès que possible. La décision est entre ses mains, pas les nôtres", a-t-il ajouté. M. Mikati a assuré que "ces réformes sont dans l'intérêt du Liban". "Nous les respecterons, et il n'y a aucune objection à tout contrôle de leur bonne mise en œuvre, car nous voulons qu'elles soient pleinement appliquées", a-t-il conclu.

De son côté, M. Chami a indiqué que cet accord préliminaire de facilité d'extension des fonds "vise à stimuler la croissance, à créer des opportunités d'emploi et à mettre le Liban sur la voie de la reprise et de la relance". "Cet accord nécessite l'approbation de la direction du FMI, ainsi que du gouvernement et du Parlement libanais, notamment en ce qui concerne les lois urgentes qui doivent être votées, avant d'obtenir l'approbation finale du Conseil d'administration du Fonds", a-t-il noté. "Nous devons mener un véritable atelier de travail pour mettre en œuvre les réformes nécessaires dont nous avons désespérément besoin, et nous avons besoin du soutien du FMI et de la communauté internationale, en particulier d'un financement supplémentaire des amis du Liban sous forme de subventions ou prêts bonifiés", a-t-il ajouté, appelant à "une coopération étroite entre le Conseil des ministres et le Parlement". Il a souligné que le Parlement a "un rôle-clé à ce stade pour pouvoir sortir de cette crise". "Le temps est très précieux et il y a beaucoup de travail qui nous attend dans les mois à venir, a martelé M. Chami. Plus nous tardons à lancer les réformes nécessaires, plus le prix sera élevé pour l'économie nationale et donc pour le citoyens. Le prix de l'attente est très élevé, donc tout le monde doit coopérer".

Dans son communiqué annonçant l’accord préliminaire, le FMI a listé les réformes que doit lancer le Liban. Le Parlement devra par exemple approuver la réforme du secret bancaire et le budget de 2022.

De son côté, la délégation de l'Union européenne au Liban a applaudi la conclusion de l'accord. "L'UE se félicite de l'annonce d'un accord entre le Liban et le FMI. Il s'agit d'une étape-clé vers un programme de relance économique inclusif et fondé sur des réformes. Nous sommes prêts à apporter notre soutien", a assuré la délégation sur son compte Twitter.

Après des mois de tractations, le Fonds monétaire international et les autorités libanaises sont parvenus à un accord de principe pour un plan d'aide de trois milliards de dollars afin d'extirper le Liban d'une des pires crises économiques de son histoire. Il reste que le Liban doit lancer les réformes nécessaires et que le Parlement doit  adopter la législation adéquate pour...

commentaires (1)

Ce parlement ne va rien légiférer. Si le prochain est calqué sur l'actuel , il y aurait des doutes à concrétiser les promesses.

Esber

20 h 21, le 07 avril 2022

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Commentaires (1)

  • Ce parlement ne va rien légiférer. Si le prochain est calqué sur l'actuel , il y aurait des doutes à concrétiser les promesses.

    Esber

    20 h 21, le 07 avril 2022

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