Beaucoup de gens s’imaginent que la prière est un SOS qu’on adresse à Dieu, en cas d’urgence, pour obtenir ce dont on a besoin. À bout d’expédients, on se rabat sur la prière, un peu à la manière de l’étudiant qui, n’ayant pas bien préparé son baccalauréat, ne trouve pas d’autre solution que d’implorer le Ciel de le faire réussir. Or on devrait prier comme on respire, la prière étant le mouvement naturel de l’homme vers le Père céleste à qui il doit tout.
Notre prière devrait revêtir plusieurs aspects essentiels, d’abord louer Dieu. La prière d’adoration commence simplement par reconnaître que Dieu « est » puis elle passe à la méditation de Sa grandeur, de Son intégrité, de la confiance totale que nous pouvons mettre en Lui, de Sa sollicitude aimante à notre égard. Elle réaffirme que Dieu passe avant tout. Cette forme de prière entretient en nous le sentiment vif de la présence divine et donne ainsi un nouveau visage à tous les moments de notre existence. Le deuxième aspect est de demander pardon de nos fautes. Comment songer à la pureté absolue de Dieu sans faire un retour sur nos propres imperfections ? Donc, tâcher d’établir notre bilan quotidien, examiner de quelles manières nous avons « manqué » à Dieu puis, en connaissance de cause, Lui en exprimer notre regret. C’est ainsi que la prière pénitente devient sincère, purifie véritablement et donne l’espoir de remédier à ses erreurs.
Le troisième aspect est pour les chrétiens de remercier Dieu d’avoir envoyé le Messie afin de réaliser Son plan de rédemption du monde qui est un sujet tout particulier d’action de grâces. Mais il en est d’autres : d’abord, le fait que nous existons, et dans un monde, à tout prendre, admirable et merveilleux. II y a aussi tous les bons moments de la vie, la bonne nourriture et les bons amis. Sans compter les désastres redoutés auxquels nous avons échappé, les merveilleux paysages que nous avons contemplés et les heures de triomphe que nous avons goûtées. Ce genre de prière accroît la joie de vivre, car elle rend plus sensible aux bons côtés de l’existence, les fait mieux apprécier et modère l’orgueil, favorisant du même coup la modestie et l’affabilité.
Le quatrième aspect est de prier pour soi-même. Notre gratitude sincère orientera le sens de nos demandes à Dieu et nous conduira à vouloir accomplir quelque chose en retour : un devoir, une aumône, un apostolat, un vœu. Au lieu d’exprimer purement et simplement un besoin, notre prière s’inspirera du désir de mieux servir le Créateur.
Le cinquième aspect sera de prier pour le prochain, vivant ou mort, malade ou handicapé. Intercéder pour nos parents, nos amis, nos concitoyens, les inconnus, les réfugiés, les migrants et les laissés-pour-compte. Intercéder pour les hommes de toutes les religions, de toutes les races, de tous les milieux sociaux.
Notre journée devrait être terminée en tournant notre cœur vers Dieu pour un examen de conscience, pour rendre grâce d’être toujours vivants et pour exposer à Dieu nos besoins personnels et ceux du prochain. C’est là les buts de la prière.
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