
Le président français, Emmanuel Macron, le 2 avril 2022 à Nanterre, en banlieue de Paris. Photo Thomas COEX / AFP
Le président français, Emmanuel Macron, qui reste très impliqué dans les efforts internationaux pour soutenir le Liban en crise depuis 2019, a estimé samedi que la France devait "continuer à agir pour inventer des solutions" pour ce pays, qui fait face à un effondrement économique et financier inédit avant des élections législatives cruciales le 15 mai.
"Nous ne sommes les vassaux de personne. Nous suivons donc une politique et une diplomatie indépendante, assumant de parler à tout le monde, tout le temps. Oui, je l’assume, le rôle de la France est de ne pas céder aux grands clivages qui paralysent, mais de savoir échanger avec chaque puissance, de continuer à bâtir des alliances nouvelles de l’Indo-Pacifique au Proche-Orient, de continuer à agir pour inventer des solutions pour le Liban, tant aimé, l’Arménie si proche, de continuer à œuvrer pour bâtir ce nouvel ordre mondial international multilatéral qui, dans les années qui viennent, devra être repensé", a affirmé M. Macron, selon des propos rapportés par le quotidien Le Monde. Le chef de l’État français, candidat à la présidentielle, s'exprimait lors d'un premier long discours de campagne qui a duré près de 2h.
Emmanuel Macron s'était rendu à deux reprises au Liban, en août et septembre 2020, après la tragique explosion meurtrière au port de Beyrouth. Il avait tenté d'inciter les dirigeants politiques à former un gouvernement de réformes afin de paver la voie à une assistance financière internationale. Le chef de l’Élysée a également mobilisé la communauté internationale autour du Liban, et dernièrement, c'est auprès des monarchies du Golfe, Arabie saoudite en tête, qu'il s'est activé pour mettre un terme à la grave crise diplomatique qui oppose Beyrouth à ses voisins arabes depuis octobre dernier.
Le président français et le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS) avaient ainsi annoncé le 4 décembre depuis Djeddah vouloir "s'engager pleinement" en vue d'une relance des liens entre Beyrouth et le royaume wahhabite, mis à mal par la puissance grandissante du Hezbollah, bête noire de Riyad. M. Macron et MBS avaient toutefois conditionné leur aide à la limitation de la possession des armes à l’État, dans une référence claire au Hezbollah. Cette requête avait été aussi réclamée par les pays du Conseil de coopération du Golfe. La France et l'Arabie saoudite avaient annoncé en outre la création d'un "mécanisme de soutien humanitaire franco-saoudien" au Liban, auquel les Émirats arabes unis se sont joints en janvier.
À l’approche des élections législatives, et à la suite d'une intense activité de lobbying de la part de la France, l’Arabie saoudite et les autres pays du Golfe semblaient dernièrement prêts à revenir dans le jeu politique libanais. Mais les actes concrétisant cette volonté se font toujours attendre. Le Premier ministre, Nagib Mikati, avait déclaré, il y a une semaine, depuis le Qatar où il s'était réuni avec plusieurs responsables arabes, que les monarchies du Golfe allaient rétablir leurs relations avec le Liban. Il avait également annonce une visite du chef de la diplomatie qatarie au Liban "dans les prochaines semaines". Dans ce contexte de réchauffement des relations diplomatiques entre le Liban et les monarchies arabes, l’ambassadeur d’Arabie saoudite, Walid Boukhari, devait être de retour cette semaine à Beyrouth selon des informations obtenues par L'Orient-Le Jour, et celui du Koweït aussi. Mais le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a affirmé vendredi que le Liban n'a "reçu aucun signe" du retour des ambassadeurs du Golfe.
Gesticulation et bla-bla-bla. Il n’a pas les moyens de ses propos…
12 h 25, le 05 avril 2022