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Politique - Focus

Sursis d’une semaine avant une grève ouverte des diplomates

Les directeurs et ambassadeurs du ministère des AE ont répondu favorablement à une demande de Abdallah Bou Habib, le temps qu’il finalise le projet de permutations et nominations.

Sursis d’une semaine avant une grève ouverte des diplomates

Une fonctionnaire des Affaires étrangères suivant le vote des Libanais de l’étranger en 2018. Anwar Amro/AFP

Les diplomates et directeurs au sein du ministère des Affaires étrangères ne décolèrent pas. Surtout que le gouvernement n’a pas encore approuvé le projet de nominations et permutations diplomatiques attendu depuis plusieurs mois. Mais ils ont décidé de reporter la nouvelle phase de leur escalade de quelques jours… jusqu’au prochain Conseil des ministres la semaine prochaine. Le gouvernement était censé examiner ce dossier lors de sa réunion mercredi, surtout après la grève observée par les fonctionnaires des AE il y a deux semaines. Mais cela n’a finalement pas été le cas.

Des informations autour d’un train de permutations et nominations diplomatiques circulent depuis des semaines. À en croire ces rumeurs, le Premier ministre Nagib Mikati et le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, lui-même ministre des Affaires étrangères entre 2014 et 2020, seraient impliqués dans les concertations. Sauf que selon plusieurs observateurs, il est peu probable de voir le cabinet approuver ces mesures avant les législatives de mai prochain, une telle démarche pouvant être interprétée comme ayant des objectifs électoraux, dans la mesure où les Affaires étrangères organisent le vote à l’étranger. « Il y a aussi le fait qu’il est rare d’opérer des nominations et des permutations à quelques mois de l’expiration d’un mandat présidentiel », explique un ministre qui a requis l’anonymat. « C’est une façon de ne pas imposer au futur chef de l’État des ambassadeurs, surtout dans des pays où l’enjeu politico-diplomatique est de taille », précise-t-il. Conscients de cette réalité qui selon eux les lèsent, les fonctionnaires concernés avaient observé une grève de deux jours il y a deux semaines, menaçant de recourir à l’escalade. « La grève ouverte que nous entendions observer a été reportée d’une semaine », confie toutefois à L’Orient-Le Jour un diplomate qui a requis l’anonymat. « Nous avons pris cette décision à l’issue d’une réunion tenue en début de semaine avec le ministre (des Affaires étrangères) Abdallah Bou Habib », ajoute-t-il. « Il nous a demandé de reporter notre mouvement jusqu’au prochain Conseil des ministres. Et nous avons répondu favorablement à cette requête pour faire preuve de bonnes intentions », dit-il.

L’accord n’a pas encore mûri

En effet, « le ministre des AE n’a pas encore finalisé le projet (de permutations) », apprend-on de source ministérielle. « L’accord politique autour du projet actuellement en gestation n’a pas encore mûri », explique un ministre sous couvert d’anonymat, précisant que plusieurs chefs de file, dont le tandem Amal-Hezbollah, suivent de près les négociations en cours autour de certains postes consacrés à des communautés religieuses bien déterminées. Des informations qui se recoupent avec celles qu’un proche du dossier rapporte à L’OLJ. « Nagib Mikati et Gebran Bassil négocient un échange d’ambassadeurs dans des villes-clés comme Washington (un maronite) et New York (un sunnite) » , dit-il. Mais tel ne semble pas être le seul obstacle entravant la mise sur les rails de ce train de nominations. Il y a aussi « certaines questions relatives au budget accordé au ministère des AE », pour reprendre les termes d’un ministre sollicité par notre journal.

Pour mémoire

Une nouvelle menace plane sur le vote des émigrés : la colère des diplomates

Quid de la prochaine étape ? Ce qui est sûr pour les diplomates et fonctionnaires du palais Bustros, c’est que l’option de la grève ouverte est toujours sur la table. « Et si nos demandes ne sont pas satisfaites lors de la prochaine séance gouvernementale, nous passerons à l’acte. Et qu’ils (les autorités) en assument les conséquences », prévient un diplomate.

Il sous-entend qu’une grève du corps diplomatique pourrait mettre en péril le vote de plus de 225 000 expatriés qui s’étaient enregistrés en novembre dernier pour prendre part au scrutin, comme ils l’ont déjà fait en 2018. Le Conseil des ministres tranchera-t-il donc la question lors de sa prochaine réunion ? « Difficile de le prédire », se contente de répondre un proche de la présidence.

Les diplomates et directeurs au sein du ministère des Affaires étrangères ne décolèrent pas. Surtout que le gouvernement n’a pas encore approuvé le projet de nominations et permutations diplomatiques attendu depuis plusieurs mois. Mais ils ont décidé de reporter la nouvelle phase de leur escalade de quelques jours… jusqu’au prochain Conseil des ministres la semaine prochaine. Le...

commentaires (3)

s'il leur faudra autant de mois pour s'accorder re: les nominations que former un gouvernement en symbiose avec les BO YEUX du gendre... ADIEU le vote des emigres. papa et bo fils auraient gagne ! encore un exploit pour eux.une reussite a ajouter a leur palmares.

Gaby SIOUFI

11 h 13, le 01 avril 2022

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Commentaires (3)

  • s'il leur faudra autant de mois pour s'accorder re: les nominations que former un gouvernement en symbiose avec les BO YEUX du gendre... ADIEU le vote des emigres. papa et bo fils auraient gagne ! encore un exploit pour eux.une reussite a ajouter a leur palmares.

    Gaby SIOUFI

    11 h 13, le 01 avril 2022

  • Pour qui se prennent tous ces fonctionnaires cueilleurs de bananes. Mais l’Etat Libanais n’existe plus, la République Libanaise non plus depuis que le président fort secondé par son Bibendum en fuite aux USA ont décidé de ne plus honorer la signature de l’Etat sur le remboursement de la dette. L’Erat est en faillite et les postes des fonctionnaires au Liban et à l’étranger sont tous des emplois fictifs. Tout comme les députés, ministres, présidents… ce sont tous des postes fictifs d’un État qui n’existe plus. Alors mettez vous en grève, tout ce que vous allez réussir à faire c’est emmerder les libanais de l’étranger qui sont contraints d’utiliser vos services consulaires bidon.

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 56, le 01 avril 2022

  • Un train complet de permutations diplomatiques coûterait , rien que pour payer les billets davion pour les voyages des ambassadeurs et autres diplomates , ce que la Banque Centrale peine à assurer par les temps qui courent ! Question essentielle ! D 'ou pense-t-on encore tirer des fonds qui n'existent plus après ces innénarrables ingéniéries loufoques et ponziennes de notre BDL ?

    Chucri Abboud

    05 h 08, le 01 avril 2022

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