
Les accrochages violents de Tayouné avaient fait sept tués. Photo DR
À un mois et demi des législatives, l’affaire des accrochages sanglants de Tayouné, survenus le 14 octobre 2021 entre des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal, d’une part, et des hommes présentés comme étant affiliés aux Forces libanaises (FL), d’autre part, revient sur le devant de la scène. Jeudi dernier, le commissaire du gouvernement par intérim auprès du tribunal militaire, Fady Akiki, a engagé des poursuites contre le chef des FL, Samir Geagea, en raison de « nouvelles données » en sa possession. Selon un responsable des FL, Samir Geagea ne compte pas se rendre à une quelconque convocation, sachant que celle-ci n’a pas eu lieu et l’affaire ne relevant pas de la prérogative du juge Akiki. Le timing de ces poursuites suscite des questionnements dans les milieux des FL, surtout que le juge Akiki fait dernièrement l’objet d’un recours en dessaisissement dans le cadre de ce dossier.Le 14 octobre dernier, des combats de rue s’étaient produits en marge d’un rassemblement de centaines de partisans du Hezbollah et du mouvement Amal devant le Palais de justice, pour protester contre le juge Tarek Bitar, en charge de l’enquête sur l’explosion au port, le 4 août 2020. Ces incidents avaient fait sept morts, dont six dans les rangs du tandem chiite et une victime civile.
Les poursuites engagées par le juge Akiki se fondent sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux dans laquelle l’ancien président des Noumour el-Ahrar, Georges Aaraj, évoque la responsabilité des FL dans les accrochages de Tayouné. M. Aaraj affirme avoir été contacté par les FL, à la veille des événements, pour venir en aide au parti de Samir Geagea au niveau militaire. Sollicité par L’Orient-Le Jour, Fady Zarifé, conseiller juridique de Samir Geagea, estime que « le juge Akiki n’est pas habilité à s’occuper de cette affaire pour plusieurs raisons ». « Fady Akiki fait l’objet d’un recours en dessaisissement présenté dernièrement par un des détenus dans le cadre des accrochages de Tayouné. Sauf qu’il refuse d’en être notifié et s’arrange pour être absent à chaque fois. Ces agissements sont le signe d’une enfreinte de la loi par le juge et d’un parti pris de sa part » , explique Me Zarifé.
Selon une source proche du dossier, le juge Akiki refuserait même de quitter son domicile, pour éviter d’être notifié du recours présenté contre lui. « Il ne se rend plus au bureau depuis un moment, car il refuse de recevoir la notification. Il a engagé les poursuites contre Samir Geagea depuis son domicile », assure cette source.
Un timing « douteux »
Pour Fady Zarifé, c’est surtout le moment choisi pour engager les poursuites qui interpelle, à l’approche du scrutin. « Il était où le juge Akiki pendant les six derniers mois ? Pourquoi se réveille-t-il maintenant? Le timing est douteux, à quelques semaines des élections. De plus, il n’y a aucune preuve qui indique qu’il y avait des membres FL armés ce jour-là à Tayouné », indique-t-il.Même son de cloche du côté d’un haut responsable au sein des Forces libanaises. « C’est dans un climat de tensions politiques à la veille des législatives que les poursuites ont été engagées. D’ailleurs, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a bien mis en garde contre le fait de s’allier aux FL pour les élections », analyse ce responsable qui a requis l’anonymat. Il critique par ailleurs le recours du commissaire du gouvernement auprès du tribunal militaire à la vidéo en question, sans même interroger le personnage qui y apparaît. « Je ne comprends pas comment la justice se permet de porter plainte contre un chef de parti dans le cadre d’un dossier qui a failli mener à un conflit interne, rien qu’en se basant sur une vidéo et sans même convoquer la personne qui s’y exprime pour prendre sa déposition », lance ce responsable. Et de conclure : « Samir Geagea ne se rendra pas au tribunal. Si quelqu’un doit être convoqué, c’est Hassan Nasrallah. »
Cher Hassan Nasrallah en ciblant Samir Geagea vous n'aurez ni 1994 ni 1975 mais quelque chose de similaire à ce qui s'est passé quelque part en 1978 et que vous devriez connaître par coeur mieux que nous car cela concerne directement l'établissement de votre doctrine de crétinerie de Wilayet el Faqih en Iran. Rappelez-vous précisément ce qui s'est passé en Iran le 8 janvier 1978. Avant cette date les manifestations étaient surtout le fait de la classe moyenne plutôt laïque rassemblant tout un patchwork de tendances allant du marxisme au libéralisme. C'était une révolte sans leader. Comme notre 17 octobre. Les seuls opposants au chah vraiment organisés étaient les partisans de Khomeiny, mais très minoritaires dans la contestation jusque là. Que s'est-il donc passé ce 8 janvier 1978 ? Le journal du Shah Etelaat publie un pamphlet contre Khomeiny. L'article accuse Khomeiny d'être un agent étranger complotant avec les communistes contre l'Iran. Des iraniens manifestant contre la calomnie sont tués par les balles de la police. La révolte qui était sans chef devient révolution avec Khomeiny pour guide. Khomeiny était porteur d'une doctrine de crétinerie de wilayet el faqih complètement étrangère à l'Iran, inventée de toutes pièces essentiellement à partir des écrits du Frère Musulman sunnite Saïd Qotb. Samir Geagea et les Forces Libanaises sont porteurs de l'esprit de résistance chrétienne qui est la racine même du Liban.
08 h 17, le 29 mars 2022