Le Premier ministre libanais Nagib Mikati (g) saluant le ministre koweitien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah à Doha, le 25 mars 2022. Photo Twitter @grandserail
Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati, arrivé vendredi après-midi au Qatar pour participer au Forum de Doha, s'est entretenu avec le ministre koweitien des Affaires étrangères, cheikh Ahmad Nasser al-Mohammad Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, qui a de nouveau salué les déclarations du chef du gouvernement en faveur du rétablissement des liens du Liban avec le Conseil de Coopération du Golfe (CCG).
Le responsable koweïtien, qui participe à ce grand événement géopolitique qu'est le Forum de Doha, a souhaité que Beyrouth "ne soit pas une plateforme pour une quelconque agression verbale ou concrète", dans une référence peu voilée au Hezbollah, dont l'arsenal est pointé du doigt par le CCG et une partie de la communauté internationale. Il a également espéré que cela permettra de "rebâtir la confiance avec le Liban" qui a depuis octobre dernier des relations diplomatiques tendues avec le Golfe. Le déplacement du Premier ministre intervient deux jours après le premier signe d’ouverture saoudienne en direction du Liban.
"Rebâtir la confiance"
"Le Koweït rend hommage au communiqué du gouvernement libanais, qui a salué l'initiative koweïtienne et les idées transmises par le CCG, d'autres pays arabes et la communauté internationale, en vue de rebâtir la confiance avec le Liban", a affirmé cheikh Ahmad Nasser, cité par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Il a assuré avoir transmis aux responsables concernés "l'engagement du gouvernement à respecter le document koweïtien et celui du Liban à respecter les décisions légitimes internationales".
Le ministre koweïtien a appelé à ce que "le Liban ne soit pas une plateforme pour une quelconque agression verbale ou concrète" et qu'il évite de commettre tout ce qui "pourrait porter atteinte à la sécurité et la stabilité de la région", tenant "l'Etat et le gouvernement responsables" de ces deux demandes. "Cela a été apprécié par le Koweït et le CCG, notamment par l'Arabie saoudite", a-t-il ajouté. Il a également espéré que ces mesures "mèneront à une relation durable avec le Liban et son peuple frère, basée sur le respect mutuel et la coopération entre le Liban et son entourage arabe et régional pour leur bien, leur intérêt et leur développement".
Le chef du gouvernement libanais s'est également entretenu, à son arrivée, avec le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammad ben Abderrahmane Al-Thani, au sujet des relations bilatérales et des relations entre le Liban et les pays du Golfe.
Le Premier ministre libanais Nagib Mikati (d) reçu par le ministre qatari des Affaires étrangères, le cheikh Mohammad ben Abderrahmane al-Thani à Doha, le 25 mars 2022. Photo Twitter @grandserail
M. Mikati est accompagné des ministres de la Santé Firas Abiad, de l'Environnement Nasser Yassine, de l'ambassadrice du Liban au Qatar Farah Berry, et de son consultant diplomatique Boutros Assaker. Sa visite se poursuivra jusqu'à dimanche.
Le Koweït avait mené en janvier une mission diplomatique à Beyrouth au nom des monarchies du Golfe avec le soutien des puissances occidentales. Au cours d’une visite officielle, son ministre des Affaires étrangères avait remis aux autorités libanaises une feuille de route arabe pour aider le Liban à rétablir ses liens avec les pays du Golfe. Ce document comprend des requêtes parmi lesquelles le désarmement du Hezbollah, une question hautement sensible au Liban qui divise la classe politique.
Lundi, le Premier ministre avait réaffirmé la détermination du Liban à interdire que son système financier et bancaire soit utilisé dans des opérations qui "pourraient porter atteinte à la sécurité de l'Arabie saoudite et des pays du CCG". Il a aussi appelé à "l'arrêt des activités politiques, militaires, sécuritaires et médiatiques qui portent atteinte à la souveraineté" de ces pays. En octobre dernier, des propos hostiles de l'ancien ministre de l'Information Georges Cordahi au rôle de l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, associés à une mainmise grandissante du Hezbollah sur le Liban avaient envenimé les relations entre Beyrouth et le royaume wahhabite.
Selon des informations obtenues par L'Orient-Le Jour, une réunion du Conseil de coopération du Golfe est prévue dimanche et pourrait déboucher sur un retour des ambassadeurs du CCG qui avaient quitté Beyrouth en octobre.
commentaires (3)
Ils tombent dans les bras des uns et des autres avec des sourire qui ressemblent plutôt à des grimaces pendant que notre pays et son peuple croulent sous les dettes et la dictature. S’ils voulaient sauver notre pays ça se saurait. Le Liban a toujours représenté une concurrent à ces pays et il n’est de l’intérêt d’aucun d’eux de le voir prospérer et reprendre son rôle de pays d’investissements de tous genres. Assez de simagrées on connaît leur volonté profonde de le voir macéré dans la misère pendant que leurs pays se frayent un chemin pour un développement et une évolution sur son dos pour le faire oublier et le remplacer à jamais. Voilà toute l’histoire.
Sissi zayyat
11 h 58, le 27 mars 2022