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Économie - Crise

La grève des banques a priori maintenue, les stations-service à nouveau assiégées

La grève des banques a priori maintenue, les stations-service à nouveau assiégées

Sauf surprise, les agences bancaires resteront fermées ce lundi. Photo d’illustration P.H.B.

Alors que le Liban continue de s’enliser dans une crise entrée dans une phase de conflit entre certains juges et le secteur bancaire, sur fond de tensions politiques, l’Association des banques du Liban (ABL) n’a pas changé de cap durant le week-end écoulé et doit en principe maintenir son ordre de grève de deux jours, selon plusieurs sources bancaires.

L’une d’elle, proche de l’association, a confirmé que la conférence de presse qui avait été programmée dimanche – avant que l’ordre de grève ne soit formellement annoncé vendredi – avait été décalée à une date ultérieure, sans la préciser. Elle a ajouté que les agences, mais aussi les sièges des établissements du pays, n’ouvriront pas a priori leurs portes. L’approvisionnement des distributeurs automatiques de billets situés à l’extérieur des agences pourrait être maintenu, mais au ralenti a assuré une autre source bancaire interrogée. Ceux à l’intérieur, qui sont alimentés en dollars, doivent a priori rester inaccessibles.

BDL et agents de change ouverts

La Banque du Liban et les agents de change seront bien ouverts, selon deux autres sources. Il reste qu’aucun communiqué officiel émanant de la BDL, de l’ABL ou du syndicat des agents de change n’a été publié durant le week-end. Une des sources bancaires interrogées juge enfin qu’il faudra attendre les développements de lundi pour savoir comment la situation évoluera, faisant référence aux éventuelles mesures qui pourraient être prises dans le sillage du Conseil des ministres qui s’est réuni samedi pour se pencher sur le dossier.

Un délai qui semble déjà trop long pour le syndicat des propriétaires de stations-service, qui a dénoncé les conséquences de la fermeture des banques sur l’activité de la filière. « Le secteur des carburants n’est pas un bouc émissaire et n’est pas responsable de la crise », a tonné son porte-parole Georges Brax dans un bref communiqué interpellant les responsables politiques.

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Entre Aoun et Mikati, place à la confrontation

Si plusieurs stations-service prévoient de fermer leurs portes lundi, le syndicat s’est défendu de toute tentative d’instrumentalisation. « Nous ne pouvons plus supporter les pertes. Personne ne souhaite arrêter le travail », a-t-il assuré. Toujours est-il que de nombreux automobilistes apeurés se sont rués sur les stations-service encore ouvertes dès hier après-midi pour faire le plein, provoquant d’importantes files d’attente aux abords de certains axes routiers.

Contacté, Georges Brax a indiqué que la fermeture des banques était d’autant plus handicapante que nombre de distributeurs de carburant se rendaient dans les agences bancaires pour acheter des dollars au taux de Sayrafa afin de financer leurs commandes (qui sont encore légèrement subventionnées par la BDL). Dans la soirée, le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad a, lui, assuré dans un communiqué dicté depuis le Qatar où il est en déplacement, qu’il n’y aura pas de problème d’approvisonnement en carburant aujoud’hui, évoquant des aménagements mis en place suite à des contacts avec la présidence de la République, celle du Conseil des ministres et les sociétés importatrices.Sayrafa est la plateforme de change opérée par la BDL, et qui est ouverte aussi bien aux agents agréés qu’aux banques. Son taux journalier (20 800 livres pour un dollar depuis vendredi soir) est toujours inférieur à celui du marché (qui atteignait 23 000 livres pour un dollar hier soir).

Pour rappel, les propriétaires de camions-citernes ont eux aussi annoncé une grève qui doit démarrer mardi, mais cette fois pour contester une injonction du ministère de l’Énergie leur demandant de réduire et standardiser les capacités des réservoirs de leurs véhicules.

Avocat de Raja Salamé

Larvé depuis plusieurs mois, le bras de fer entre certains magistrats et le secteur bancaire a atteint des sommets la semaine dernière. Deux grandes banques – Fransabank et BLOM Bank – ont été ciblées par des ordonnances de saisie-exécution dans le cadre de procédure lancée par des déposants contestant les restrictions bancaires en place depuis 2019.

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La procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, qui multiplie depuis deux ans les procédures contre le gouverneur de la BDL Riad Salamé, a elle auditionné puis arrêté le frère de ce dernier, Raja Salamé, dans une affaire impliquant des transferts effectués dans le cadre d’un contrat de courtage sur des eurobonds et des bons du Trésor signé entre la BDL et Forry Associates Ltd. Un dossier pour lequel Riad Salamé fait lui l’objet d’enquêtes à l’étranger.

Dans un communiqué que nous avons relayé sur notre site samedi, le conseil de Raja Salamé a jugé que la procédure lancée par la juge était irrégulière et a contesté les faits reprochés à son client. La convocation de Raja Salamé a fait suite à une dénonciation présentée quelques jours plus tôt par un groupe d’avocats (Le peuple veut la réforme du régime).

Alors que le Liban continue de s’enliser dans une crise entrée dans une phase de conflit entre certains juges et le secteur bancaire, sur fond de tensions politiques, l’Association des banques du Liban (ABL) n’a pas changé de cap durant le week-end écoulé et doit en principe maintenir son ordre de grève de deux jours, selon plusieurs sources bancaires. L’une d’elle, proche de...
commentaires (2)

Tant que le gaspillage de l’argent de l’état, des dons octroyés au Liban après chaque catastrophe et le vol de tous les déposants ne sont pas démystifiés, ces crapules au pouvoir feront de tout pour détruire économiquement et financièrement le pays en s’en prenant à ces institutions qui tiennent sur une seule jambe pour les anéantir et les remplacer par leur système iranien. Cela ne souffre d’aucun doute. La juge qui exécute leurs ordres aveuglément n’est pas assez futée pour connaître les dessous de cet acharnent soudain. Il n’y a plus que la BDL et les banques qui échappent à leur contrôle et elle leur facilite la tâche en se faisant passer pour la vertueuse du service. Je suis à mille pour cent contre Salamé et toute sa clique de fraudeurs mais tel que ça se présente rien n’augure une justice ni même un résultat qui profiterait aux déposants bien au contraire. Le but serait de mettre la main sur les institutions qui refusent de leur céder complètement le pouvoir et sont appuyées par les pays qui ont compris le manège des fossoyeurs. Ne nous emballons pas rien de bon ne peut résulter des projets des vendus qui sont prêts à tout pour ne jamais être démasqués et jugés.

Sissi zayyat

11 h 45, le 21 mars 2022

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Commentaires (2)

  • Tant que le gaspillage de l’argent de l’état, des dons octroyés au Liban après chaque catastrophe et le vol de tous les déposants ne sont pas démystifiés, ces crapules au pouvoir feront de tout pour détruire économiquement et financièrement le pays en s’en prenant à ces institutions qui tiennent sur une seule jambe pour les anéantir et les remplacer par leur système iranien. Cela ne souffre d’aucun doute. La juge qui exécute leurs ordres aveuglément n’est pas assez futée pour connaître les dessous de cet acharnent soudain. Il n’y a plus que la BDL et les banques qui échappent à leur contrôle et elle leur facilite la tâche en se faisant passer pour la vertueuse du service. Je suis à mille pour cent contre Salamé et toute sa clique de fraudeurs mais tel que ça se présente rien n’augure une justice ni même un résultat qui profiterait aux déposants bien au contraire. Le but serait de mettre la main sur les institutions qui refusent de leur céder complètement le pouvoir et sont appuyées par les pays qui ont compris le manège des fossoyeurs. Ne nous emballons pas rien de bon ne peut résulter des projets des vendus qui sont prêts à tout pour ne jamais être démasqués et jugés.

    Sissi zayyat

    11 h 45, le 21 mars 2022

  • Lorsqu'un tribunal londonien a condamné la banque Audi et la SGBL à restituer le dépôt de l'un de leurs clients et de lui transférer à Londres la somme de 4,5 million de dollars, les banques libanaises n'ont pas décrété la grève car elles savent très bien que leur grève ne pourra en aucune façon faire plier les juridictions britanniques ni les faire revenir sur leur décision. Par contre lorsqu'un juge libanais ordonne la saisie des biens de la Fransabank pour faire droit à l'action d'un déposant qui réclame le remboursement de ses pauvres 30000 dollars, toutes les banques libanaises font front commun, crient à l'injustice, mettent le holà et menacent, de sorte que même le Conseil des ministres s'en mêle, car elles savent bien qu'elles ne sont trop puissantes que face à cette pauvre justice libanaise écartelée dans tous les sens, qui travaille dans l'obscurité et dans les pires conditions, croule sous les ordures de palais de justice qui tombent en lambeaux.

    Georges Airut

    02 h 30, le 21 mars 2022

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