Dans un séminaire organisé sur le sujet de son dernier ouvrage Comment une élite prédatrice a détruit le Liban, (éditions Le Bord de l’eau, Lormont), publié au début de l’année, l’économiste Albert Dagher a estimé que le Liban ne pourrait pas sortir de la crise et se réformer sans une « administration interventionniste » ou « développementale », un credo justement mis en avant dans son livre. Le séminaire était organisé mardi en visioconférence par l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) et son Laboratoire d’économie, finance, management et innovation (LEFMI).
S’exprimant en amont des échanges, l’économiste a considéré que l’administration devrait être réformée en ce sens afin de se substituer à l’actuelle, qui se contente de jouer les « régulatrices », la classe dirigeante en place depuis la fin de la guerre civile de 1975-1990 l’ayant progressivement dépossédée de ses prérogatives.
Une vision qui tranche radicalement avec l’approche « libérale » prônée par une grande partie des représentants d’organisations professionnelles ou sectorielles locales, à l’image des organismes économiques dirigés par l’ancien ministre et homme d’affaires Mohammad Choucair, pour qui le rôle de l’État doit être limité autant que possible. Albert Dagher défend sa position en soulignant que l’État au Liban a été transformé « pour couvrir les pratiques criminelles » d’une élite surtout focalisée sur la « privatisation des ressources publiques ».
L’économiste appelle également à la création d’une « agence de planification centrale » dont les membres sont sélectionnés en fonction de leur compétence, mais dans le respect des quotas confessionnels. Sa fonction sera de jouer le rôle de « groupe de réflexion » pour formuler la politique industrielle du pays, un des principaux canaux de sa transformation d’une économie de rente à une économie productive. En 2021, l’Administration centrale de la statistique révélait que le secteur industriel n’avait pesé que 4 % du PIB en 2019 (qui a reculé de 7,9 %). Ces données sont habituellement publiées avec beaucoup de retard.
Albert Dagher a enfin estimé que s’il ne fallait pas négliger le poids des influences extérieures et de l’instabilité régionale dans l’échec de la classe politique à gérer le pays et à le réformer, les Libanais pouvaient cependant garder une importante marge de manœuvre pour lancer certains chantiers.
Le pays traverse depuis 2019 une crise considérée par la Banque mondiale comme l’une des pires depuis le milieu du XIXe siècle.
On peut tout dire de l’influence et de l’interventionnisme de l’extérieur, mais qu’en est il des traitres et des vendus de l’intérieur qui n’ont jamais exercé le moindre effort pour les contrer mais qui au contraire ont toujours cédé en monnayant le pays. Des dons par centaines de milliards ont été versé à l’état libanais sans qu’aucun projet de n’importe quelle sorte ne voit le jour. Oublions l’industrialisation du pays, un fait très concret que la nature nous en a doté qui est le climat. L’ensoleillement est assuré au moins 300 jours par an et aucun de ces pourri n’a jamais eu l’idée de l’exploiter au moyen de panneaux photovoltaïques pour assurer une énergie naturelle et propre aux citoyens jusqu’à en devenir auto suffisant puisque notre pays ne compte que 4 millions et quelques de têtes de pipes? C’est aussi valable pour l’agriculture que certains préfèrent exploiter ses terres pour planter du canabis, plus rentable pour eux que le blé ou le tournesol. Assez mettre la faute sur la région et ses problèmes, les pourris qui se sont succédés au pouvoir dans notre pays sont les premières causes de l’anéantissement de notre nation. Il n’y a que l’appât du gain qui les a toujours motivés pour accéder aux postes de responsabilité pour se remplir les fouilles en s’alliant aux pires ennemies de notre république. Notre problème a toujours été libano-libanais et continuera a l’être tant que ce cancer n’est pas radicalement nettoyé.
11 h 44, le 19 mars 2022