Le directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Imad Osman, fait l’objet d’une plainte déposée contre lui par la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban Ghada Aoun, a confirmé notre publication anglophone L’Orient Today. Il devrait dans ce contexte être entendu le 24 février par le premier juge d’instruction de Beyrouth Nicolas Mansour, dans le cadre de l’enquête sur le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, rapporte la chaîne LBCI. Cette enquête a tourné à l’imbroglio mardi après une assignation à comparaître émise par la juge Aoun contre M. Salamé et une descente des forces de l’ordre dans ses domiciles sans le trouver.
Selon une source judiciaire anonyme qui s’est confiée à L’Orient Today, la juge Aoun, réputée proche du chef de l’État Michel Aoun, a engagé des poursuites contre le général Osman, devant le juge Mansour, pour avoir fait obstruction à l’exécution du mandat d’amener contre M. Salamé. Selon la chaîne LBCI, le juge Mansour devra auditionner la semaine prochaine le patron de la police, et aurait demandé à la direction du service de la Sécurité de l’État des informations sur le déroulé des opérations mardi au domicile de Riad Salamé.
Une source bien informée avait indiqué à L’Orient-Le Jour que « des agents des Forces de sécurité intérieure présents sur les lieux ont empêché leurs homologues de la Sécurité de l’État d’emmener le gouverneur de la Banque centrale ». Toutefois, le ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, avait démenti toutes frictions entre les deux services lors de l’opération.
Le courant du Futur de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, dont le général Osman est un proche, a rapidement réagi en publiant un communiqué dans lequel il a dénoncé une « hérésie » et a affirmé qu’attaquer « la direction des FSI de cette manière grossière est inacceptable ». « La dernière hérésie commise par le président de la République a été de couvrir la décision de la juge Ghada Aoun d’engager des poursuites contre le directeur des FSI l’accusant d’avoir exercé ses fonctions sécuritaires et légales de protéger une personnalité publique », souligne le communiqué. « Le bureau de presse de la présidence de la République prétendra que ces informations ne sont que pure fabrication, mais nous affirmons que la juge Aoun (...) agit sur ordre direct de la présidence de la République », ajoute le texte.
En soirée, la cheffe du groupe parlementaire du courant du Futur, Bahia Hariri, est entrée en contact avec le Premier ministre Nagib Mikati au sujet de la plainte contre le général Osman. Selon un communiqué du groupe, le chef du gouvernement a exprimé son « refus des agissements de la juge Ghada Aoun », affirmant que le général Osman a « assumé toutes ses responsabilités, en totale coordination avec le ministre de l’Intérieur ». Toujours selon le Futur, M. Mikati a qualifié la plainte de la juge Aoun de « diffamatoire », promettant à Bahia Hariri de suivre « personnellement » cette affaire avec le ministre de la Justice et le procureur général près la Cour de cassation. La réponse de la présidence de la République n'a pas tardé. Accusant le courant du Futur de « propager des mensonges pour le deuxième jour consécutif », le palais de Baabda a affirmé que la formation haririenne s'ingère dans le travail de la Justice. Il a également estimé que le Futur voulait « se venger du président de la République ».
Déjà mardi, réagissant à la perquisition des domiciles de M. Salamé, le courant du Futur avait accusé le chef de l’État d’avoir ordonné l’arrestation du gouverneur à des fins électorales. La formation de l’ex-Premier ministre Saad Hariri avait estimé que « la campagne contre le secteur bancaire a porté un coup dur à l’économie et contribué à l’effondrement de la livre libanaise ». Selon le texte, « poursuivre le gouverneur et perquisitionner son domicile et son bureau à la BDL sont des pas sur la voie de l’effondrement et non vers une solution ou la lutte contre la corruption ». La présidence de la République avait rejeté mardi ces accusations.
Les Forces libanaises ont elle aussi réagi dans un communiqué à la plainte contre le général Osman. « Le camp du président insiste à mener des batailles à gauche et à droite dans le but de couvrir son échec, dont la derniers en date est celle lancée contre le directeur des FSI dans le but de faire plier cette institution parce qu’elle refuse de répondre à ses désirs personnels et de devenir un outil de règlement de compte politique », peut-on lire.
L'assignation à comparaître signifiée à Riad Salamé avait été émise le 1er février après que le gouverneur ne se soit pas présenté devant la juge Aoun, et ce pour la troisième fois, dans le cadre d’une enquête sur des accusations de détournement de fonds et de blanchiment d’argent. Il devait en effet être interrogé suite à une plainte déposée par plusieurs avocats du collectif « Le peuple veut la réforme du système ». Ce dernier s'est constitué partie civile et accuse le gouverneur de « détournement de fonds, enrichissement illicite et blanchiment d’argent ». Riad Salamé est aussi visé par des poursuites engagées par Ghada Aoun pour « complicité et implication dans des activités de blanchiment d’argent » dans l’affaire de la société Mecattaf pour le convoyage de fonds. Le gouverneur de la BDL fait enfin l'objet de plusieurs enquêtes en Europe.
CETTE AFFAIRE DES BARGES CANADIENNES OFFERTES A L,ACHAT A UN PRIX DERISOIRE MAIS PREFEREES, ELLES MEMES, ETRE LOUEES A UN PRIX EXTRAVAGANTS FUT REPETEE MAINTES FOIS DANS CE FORUM. MAIS LES OREILLES SONT BOUCHEES.
14 h 28, le 17 février 2022