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Politique - Liban

Saad Hariri commémore à Beyrouth le 17e anniversaire de l'assassinat de son père en se recueillant en silence

Des centaines de partisans du leader sunnite présents dans le centre-ville aux abords de la tombe de Rafic Hariri et celles de ses compagnons.

Saad Hariri commémore à Beyrouth le 17e anniversaire de l'assassinat de son père en se recueillant en silence

L'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri (c), entouré de sa tante Bahia et de son oncle Chafic, le 14 février 2022 à Beyrouth pour le 17e anniversaire de l'assassinat de son père Rafic Hariri. Photo REUTERS/Aziz Taher

L’ex-Premier ministre Saad Hariri, qui s’est retiré de la vie politique et s’est installé aux Émirats arabes unis, s'est rendu lundi dans le centre-ville de Beyrouth où il a commémoré, en silence, le 17e anniversaire de l'assassinat de son père, l'ex-chef du gouvernement Rafic Hariri, tué dans un attentat à la bombe dans la capitale, le 14 février 2005.

Le chef du courant du Futur n'a finalement pas prononcé de discours à cette occasion. Il s'est recueilli devant la tombe de son père et celles de ses compagnons, récitant la Fatiha, en présence de sa tante, la députée Bahia Hariri, et des membres de la famille, au milieu d'une foule de partisans. Une ambiance tendue était palpable à certains moments, un important dispositif policier ayant été déployé sur place face aux centaines de partisans qui ont répondu présents.

L'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri (c), sous haute escorte, le 14 février 2022 à Beyrouth, au milieu d'une foule de partisans. Photo REUTERS/Aziz Taher

Sur Twitter, le compte de Saad Hariri a publié une série de photos de l'ex-Premier ministre entouré d'une foule de partisans. Il montre le leader sunnite s'offrant un bain de foule.


Le leader sunnite était arrivé dimanche matin à Beyrouth pour la commémoration. Il avait ensuite présidé une réunion de son groupe parlementaire à la Maison du Centre, au cours de laquelle il a une nouvelle fois confirmé son retrait de la vie politique et son boycott des prochaines législatives.

Plusieurs responsables et personnalités politiques sont également venus, lundi, rendre hommage à la mémoire de l'ex-Premier ministre, à l'instar du Premier ministre Nagib Mikati, du ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, du leader druze Walid Joumblatt et de son fils, le député Taymour Joumblatt, et de l'ex-Premier ministre Fouad Siniora, qui ont déposé des gerbes sur la tombe de Rafic Hariri et celles de ses compagnons.

Le Premier ministre libanais, Nagib Mikati (g), et l'ex-chef du gouvernement Fouad Siniora (à sa gauche), priant sur la tombe de Rafic Hariri, le 14 février 2022 à Beyrouth. Photo ANWAR AMRO / AFP

Des convois de partisans se sont lancé dès le matin depuis le Akkar, au Liban-nord, selon notre correspondant Michel Hallak. Ce convoi était dirigé par le député de la région Walid Baarini. Des dizaines de véhicules (bus, camions et voitures), ont été affrétés pour l'occasion. Des drapeaux bleus du Futur étaient brandis par les partisans. "La présence de ces foules aujourd'hui prouve que l'assassinat de Rafic Hariri continue d'avoir un impact", a estimé M. Baarini.

De jeunes partisans du courant du Futur de Saad Hariri, le 14 février 2022 dans le Akkar au Liban-nord. Photo envoyée par notre correspondant Michel Hallak

A Saïda, dans le Sud, cinq bus ont transporté une foule des militants pro-Hariri, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah. Mais aucun signe partisan n'a été noté dans la Békaa centrale et à Baalbeck, rapporte notre correspondante Sarah Abdallah. Seuls quelques rassemblements de petite taille ont été signalés dans certaines localités, notamment à Taanayel et Marj.

Rafic Hariri a été tué avec 21 autres personnes dans une énorme explosion au camion piégé à Beyrouth le 14 février 2005. Son assassinat a déclenché la révolution du Cèdre, un mouvement populaire qui a forcé la Syrie à retirer toutes ses troupes du Liban en avril de la même année. Le Tribunal spécial pour le Liban, mis en place par les Nations unies pour juger les responsables de cet attentat, a condamné par contumace Salim Ayache, un membre présumé du Hezbollah.

Reactions politiques

"La mémoire du Premier ministre martyr Rafic Hariri restera une étape éclairante dans l'histoire de cette nation, grâce aux efforts qu'il a déployé sur tous les plans (...)", a écrit le Premier ministre Nagib Mikati, sur Twitter. "Dans ces circonstances difficiles, nous nous souvenons de sa sagesse et sa détermination à affronter tous les défis. Que Dieu ait son âme", a conclu le chef du gouvernement.

"L'assassinat de Rafic Hariri était une tentative d'assassiner un projet politique libanais qu'il incarnait grâce à se relations qui ont ramené le Liban dans le giron des centres de décision dans les capitales internationales, remettant le Liban sur la carte arabe et mondiale et mettant fin à la guerre pour paver la voie à la construction", a estimé pour sa part le chef des Forces libanaises, Samir Geagea. "Lorsque l'axe de la Moumanaa (le Hezbollah et ses alliés pro-régime syrien, NDLR) a compris que ce qu'a accompli Rafic Hariri allait mener au départ des troupes syriennes (du Liban), cet axe l'a assassiné, croyant que cela anéantira ses projets", a accusé le leader chrétien.

Quant à l'ex-député et ancien ministre Michel Pharaon, il a estimé que "le retrait de Saad Hariri est similaire à l'assassinat de son père sur le plan des causes et des conséquences". "Les deux affectent profondément la conscience de la nation, même si certains essaient de limiter cet événement à sa dimension confessionnelle".

""Nous traversons aujourd'hui une période sensible et très critique (...). Si seulement tu étais parmi nous aujourd'hui, pour nous aider à trouver des solutions à la crise que connaît le pays", a pour sa part dit la veuve de Rafic Hariri, Nazek, dans un communiqué.

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Saad Hariri, propulsé sur la scène politique après l'assassinat de son père, avait annoncé, le 24 janvier, qu'il suspendait son rôle dans la vie politique libanaise, évoquant notamment "l'influence iranienne" sur le pays, la "confusion sur la scène internationale" et les "divisions internes". Le retrait de la vie politique de Saad Hariri et l'annonce que ni lui ni sa formation ne participeraient aux législatives du 15 mai prochain ont créé un vide au sein de la communauté sunnite et accentué la déstabilisation de la scène politique, notamment parmi les alliés traditionnels du Courant du Futur, comme le Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt et le mouvement chiite Amal, tandis que le Hezbollah cherche des points d'ancrage dans la communauté sunnite. Lundi, le courant du Futur de M. Hariri a appelé les membres de la formation qui souhaitent se porter candidats aux législatives à démissionner du parti et à ne pas utiliser ses slogans.

Le frère aîné de Saad Hariri, Baha', qui a fondé un autre parti politique, a annoncé pour sa part qu'il allait "se lancer dans la bataille pour reprendre le Liban et sa souveraineté", sans toutefois annoncer clairement sa volonté de se présenter aux élections.

Dimanche, le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, réputé pour sa proximité avec le chef du Futur, s'était recueilli sur la tombe de Rafic Hariri. L'ancien Premier ministre Fouad Siniora avait fait de même. Il n'a pas voulu préciser aux journalistes qui l'interrogeaient s'il comptait se présenter aux élections législatives à Beyrouth.

Saad Hariri est reparti lundi soir aux Emirats.

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