Le chef de l'Eglise maronite, Béchara Raï, a dénoncé, dimanche, des "manœuvres visant à reporter les législatives" prévues le 15 mai, et formulé l'espoir que les programmes électoraux "seront axés sur la neutralité du pays et le monopole des armes par l'armée", dans une critique implicite de l'arsenal du Hezbollah.
Dans son homélie dominicale, le prélat a également estimé que les "élections législatives et présidentielle sont la voie inéluctable qui permettra au Liban de redevenir un Etat respecté", au moment où le pays tente de se redresser de son effondrement pluridimensionnel et de renouer avec les pays du Golfe.
"Neutralité du Liban"
"Nous réclamons l'organisation des élections dans les délais prévus et appelons à une participation massive au Liban et à l'étranger", a plaidé le patriarche. Son appel intervient alors que "des manœuvres visant à reporter le scrutin se multiplient au lieu que les préparatifs aux élections ne s'accentuent", a-t-il dénoncé. Ce sujet a été "évoqué par des amis du Liban qui ont publié des communiqués sévères mettant en garde les responsables libanais et d'autres de ne pas changer la date des élections", a rappelé Mgr Raï, alors que la communauté internationale a lancé plusieurs appels qui convergent en ce sens.
Le président Michel Aoun avait affirmé, samedi, qu'il redoutait une "annulation" des législatives , faute de fonds pour l'organisation du scrutin, alors que certains observateurs accusent la classe au pouvoir, en perte de vitesse, de vouloir repousser l'échéance ou même de l'annuler.
Pour le patriarche, "les élections, législatives ou présidentielle, sont la voie inéluctable qui permettra au Liban de redevenir un Etat respecté". "Nous demandons que les programmes électoraux soient axés sur la résolution des causes sociales et économiques, la neutralité du Liban, l'organisation d'une conférence internationale, la décentralisation élargie, le monopole des armes par l'armée, et la mise en œuvre des résolutions internationales", a-t-il dit. Selon lui, la situation "dangereuse" dans laquelle se trouve le pays "nécessite une prise de position audacieuse". "Ce n'est pas par des compromis quotidiens que les peuples préservent leur avenir", a-t-il ajouté.
L'État appelé à "assumer ses devoirs"
Pour sa part, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audi, a déploré l'imposition de nouvelles taxes qui pèseront lourd sur les Libanais suite à l'adoption du projet de budget jeudi dernier par le Conseil des ministres. "Il est normal que l'Etat réclame ses droits, mais après avoir accordé au citoyen ses droits et accompli ses propres devoirs", a-t-il lancé, appelant les autorités à mettre un terme à la corruption au sein de l'administration" et à mettre en œuvre "un plan de réforme clair".
Le budget 2022 prévoit l'instauration de nouvelles taxes et une hausse des frais, dans le but de freiner l'effondrement économique et financier dans le pays. Le texte ne sera toutefois effectif qu'une fois étendu et adopté par les commissions parlementaires avant d'être validé par le Parlement, dont le président Nabih Berry a confirmé jeudi deux réunions, les 21 et 22 février, pour discuter de plusieurs lois, dont celle de finances.
commentaires (5)
quoi de plus drole ? Baabda clarifier la position de aoun comme suit: l'Interieur va soumettre au cabinet une etude "financiere" quant aux couts relatifs aux elections... le cabinet devra l'ETUDIER ..... meme pas le souci de tranquiliser le monde... L'ETUDIER quitte a ne pas l'approuver entierement... ou pt't meme a le faire TARDIVEMENT. sais pas comment ILS feraient pour justement court circuiter les elections
Gaby SIOUFI
11 h 00, le 14 février 2022