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Économie - Réformes

La délégation du FMI identifie 5 piliers pour sortir le Liban de la crise

Pour le chef de mission du Fonds monétaire international au Liban, la complexité et « l’ampleur sans précédent » de la crise nécessitent un programme de réformes global s’étendant sur plusieurs années.


La délégation du FMI identifie 5 piliers pour sortir le Liban de la crise

Le chef de mission du FMI au Liban a livré ses conclusions initiales sur le déroulement de la première série de discussions officielles entre le Liban et l’organisation. Photo d'archives AFP

Très discret jusqu’à présent, le chef de mission du Fonds monétaire international au Liban, Ernesto Ramirez-Rigo, a livré ses conclusions initiales sur le déroulement de la première série de discussions officielles entre le Liban et l’organisation, lesquelles sont supposées déboucher sur le déblocage d’une assistance financière permettant au pays de sortir de la crise. Le chef de mission a estimé de prime abord que la complexité et l’ampleur « sans précédent » de cette crise nécessitent un programme de réformes global s’étendant sur plusieurs années. Un programme qui doit être à même de « stabiliser l’économie » tout en s’attaquant aux « défis profondément ancrés », sans omettre de paver la voie à une reprise solide et à un retour de la confiance.

Ernesto Ramirez-Rigo a ensuite identifié 5 piliers devant permettre de sortir le pays de l’ornière, et dont les fondamentaux ont été mis en avant à de nombreuses reprises par le FMI, mais aussi par les autres soutiens du pays, Banque mondiale et gouvernement français en tête. Le premier est dédié aux réformes budgétaires qui permettent en même temps d’assurer la « soutenabilité de la dette », tout en mobilisant des moyens pour financer des aides sociales et la reconstruction. Le second doit organiser la restructuration du secteur financier de manière à « renforcer la confiance et soutenir la reprise ». L’objectif du troisième pilier est de réformer les institutions et les entreprises publiques, « particulièrement le secteur de l’énergie » de façon à « améliorer leurs services sans drainer des ressources supplémentaires ». Le quatrième pilier est consacré au renforcement de la gouvernance et de la transparence, la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Enfin, le cinquième exige la mise en place d’un système de change « crédible ».

Des progrès mais un long chemin

En crise depuis 2019 et en défaut de paiement sur ses obligations en devises (les eurobonds) depuis mars 2020, le Liban a démarché le FMI au printemps 2020 pour décrocher une assistance financière. Il a fallu attendre la fin de l’année dernière pour que le processus se remette en marche, après plus d’un an de paralysie notamment liée à un différent, côté libanais, sur l’approche à privilégier pour estimer et répartir les pertes consolidées de l’État, des établissements bancaires et de la Banque du Liban. Organisées en visioconférence, ces discussions ont démarré le 24 janvier pour s’achever jeudi, soit la même fenêtre empruntée par le Conseil des ministres pour adopter son projet de budget pour 2022 (en dehors du calendrier constitutionnel). Côté libanais, l’équipe de négociateurs est conduite par le vice-Premier ministre et ancien du FMI Saadé Chami. Elle est en principe composée du ministre des Finances et ancien cadre de la BDL Youssef Khalil, du ministre de l’Économie et du Commerce Amine Salam, du gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé, ainsi que de deux conseillers du président de la République Michel Aoun, Charbel Cordahi et Rafic Haddad. Ernesto Ramirez-Rigo a, lui, remplacé fin 2021 l’ancien chef de mission du FMI pour le Liban, Martin Cerisola, appelé à d’autres fonctions. Ses commentaires sont datés du 11 février et publiés sur le site de l’organisation. À l’image de la directrice du FMI Kristalina Georgieva, et de son porte-parole Gerry Rice, qui se sont tous deux exprimés sur le sujet en l’espace d’une semaine, le chef de mission du FMI a estimé que des progrès avaient été réalisés, mais qu’il restait beaucoup de chemin à faire pour que le plan de redressement que doit préparer le gouvernement réponde aux exigences fixées. « Il y a une compréhension plus claire de l’ampleur sans précédent des pertes accumulées par le secteur financier, qui doivent être traitées de façon transparente et en respectant la hiérarchie des créanciers tout en protégeant les petits déposants, comme l’ont proposé les autorités », a poursuivi Ernesto Ramirez-Rigo. Il a considéré que l’adoption d’un budget « d’urgence » pour 2022 représentait une « bonne opportunité » de commencer à faire face à la situation budgétaire du pays, tout en soulignant la nécessité de mettre en place une stratégie à moyen terme devant donner les moyens à l’État d’affecter des dépenses aux aides sociales, ainsi qu’aux « efforts de reconstruction ». Ernesto Ramirez-Rigo n’a toutefois donné aucune observation concrète sur le projet de budget tel qu’il a été adopté jeudi par le Conseil des ministres et dont la version finale n’avait pas encore été publiée vendredi soir par le ministère des Finances. Ce texte, qui doit encore passer par le Parlement, envisage notamment un ajustement du taux de change à un niveau proche de celui qu’il affiche aujourd’hui (environ 21 000 livres pour un dollar, un niveau stable depuis quelques semaines), en abandonnant la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar. Le projet de budget met également en place plusieurs hausses au niveau des prélèvements obligatoires en livres – notamment les droits de douane – ce qui lui a valu d’être critiqué par plusieurs voix dans le débat public et au niveau des organisations syndicales (le Fenasol, notamment).

Très discret jusqu’à présent, le chef de mission du Fonds monétaire international au Liban, Ernesto Ramirez-Rigo, a livré ses conclusions initiales sur le déroulement de la première série de discussions officielles entre le Liban et l’organisation, lesquelles sont supposées déboucher sur le déblocage d’une assistance financière permettant au pays de sortir de la crise. Le chef...
commentaires (5)

C'est drôle, j'avais trouvé pile, les mêmes piliers, j'ai certainement un mental de F(u)miste.

Christine KHALIL

21 h 44, le 12 février 2022

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Commentaires (5)

  • C'est drôle, j'avais trouvé pile, les mêmes piliers, j'ai certainement un mental de F(u)miste.

    Christine KHALIL

    21 h 44, le 12 février 2022

  • Avec des responsables immuables depuis des décennies, il n'y a aucun espoir de commencer un travail sérieux pour sortir de la crise. Ceux qui sont à l'origine du désastre, ne peuvent pas y remédier. C'est là où tous les essais de sauvetage s'arrêtent.

    Esber

    12 h 59, le 12 février 2022

  • LE QUATRIEME PILIER : RENFORCEMENT DE LA GOUVERNANCE EST CELUI DES 1559 ET 1701 ET LA REPOSE TOUT L,ACCORD CAR IL FAUT GARANTIR LEUR APPLICATION CAD LA SECURITE ET L,ETAT SINON TOUS LES AUTRES PILIERS TOMBENT A L,EAU. POINT D,AIDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 22, le 12 février 2022

  • Bref, encore plus d'inflation.

    Michel Trad

    23 h 33, le 11 février 2022

  • LE MEGA BORDEL SANS LE FMI. L,HYPER BORDEL AVEC LE FMI S,IL N,OBLIGE PAS L,ETAT A VENDRE SES PROPRIETES ET LES PROPRIETAIRES DES BANQUES A VERSER DANS LES BANQUES LES MONTANTS QU,EUX ET NON LES DEPOSANTS AVAIENT PRETES A L,ETAT ET LE RAPATRIEMENT DES MILLIARDS FUITES APRES LE 14 0CTOBRE ET SAUVEGARDER AINSI LES ECONOMIES D,UNE VIE DES DEPOSANTS. LA JUSTICE DOIT ETRE LA LOGIQUE DU FMI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 30, le 11 février 2022

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