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Moyen-Orient - Entretien express

« Il est urgent, aux yeux de toutes les parties, de trouver une issue aux négociations nucléaires »

Barbara Slavin, directrice de la Future of Iran Initiative et professeure à l’Université George Washington, répond aux questions de « L’Orient-Le Jour ».

« Il est urgent, aux yeux de toutes les parties, de trouver une issue aux négociations nucléaires »

Le secrétaire général adjoint du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) Enrique Mora et le négociateur en chef sur le nucléaire iranien Ali Bagheri Kani, à Vienne, le 17 décembre 202. Photo Reuters

Les Occidentaux et l’Iran semblent sur le point de trouver un terrain d’entente pour raviver l’accord sur le nucléaire de 2015. Selon un haut responsable américain s’exprimant lundi, les pourparlers indirects entre Washington et Téhéran ont donné lieu à « des progrès pour faire baisser la liste des divergences ». Dernière ligne droite, « l’heure des décisions politiques a sonné », ne cessent de répéter les responsables américains et iraniens ces derniers jours. Les États-Unis et l’Iran semblent par ailleurs être proches de conclure un accord visant la libération de quatre prisonniers américains en échange de détenus iraniens, condamnés pour violation des sanctions. L’aboutissement de cette opération, posée comme condition par Washington pour poursuivre les négociations et qui serait favorisée par la médiation qatarie, pourrait accélérer la conclusion finale de l’accord. Sur le plan régional, les pays du Golfe qui voyaient d’un mauvais œil l’accord de 2015 semblent également avoir fait des compromis au cours de ces derniers mois sur ce dossier, tandis que la réaction du côté d’Israël, farouche opposant à l’entente, reste pour le moment incertaine. Interrogée par L’Orient-Le Jour, Barbara Slavin, directrice de la Future of Iran Initiative et professeure à l’Université George Washington, décrypte les enjeux de ce nouveau round de négociations.

Pourquoi la reprise des pourparlers cette semaine constitue-t-elle une étape cruciale dans les négociations ?

Nous observons une impatience grandissante du côté de Washington, du fait de la lenteur des négociations. Les États-Unis multiplient les avertissements contre la perspective d’un « no deal » car si un accord n’est pas trouvé rapidement, la progression du programme nucléaire iranien sera si importante que raviver le JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action, NDLR) ne produira pas de bénéfices suffisants sur le dossier de non-prolifération permettant la levée des sanctions américaines. Aux yeux de toutes les parties, il est urgent de trouver une issue aux négociations.

À différentes reprises, les parties ont fait état de « progrès » dans les pourparlers. Quelles sont les avancées qui ont été observées pour le moment ?

Très peu d’informations ont été divulguées mais les enjeux principaux semblent être la demande iranienne pour l’obtention d’une garantie américaine empêchant Washington de quitter une nouvelle fois l’accord aussi facilement. Les États-Unis, de leur côté, voudraient obtenir des Iraniens un calendrier pour pouvoir inverser rapidement le volume du stock d’uranium iranien enrichi et pour désinstaller les centrifugeuses avancées, interdites par le JCPOA. Les États-Unis et leurs alliés européens veulent également que l’Iran autorise l’Agence internationale de l’énergie atomique à reprendre le contrôle complet du programme nucléaire iranien, qui avait été réduit ces derniers mois.

Quelles sont les concessions que les différents acteurs sont prêts à faire ?

L’Iran, qui demandait initialement la levée de toutes les sanctions depuis le retrait de Donald Trump de l’accord, semble avoir accepté la suppression d’un ensemble plus limité de sanctions, celles contraires au JCPOA, et la conservation d’autres, notamment celles concernant le terrorisme et les droits humains. Des officiels iraniens ont récemment fait des déclarations, indiquant une volonté de négocier directement avec les Américains, chose qu’ils avaient refusée jusqu’à présent. Du côté américain, il y a une reconnaissance que certaines avancées iraniennes, particulièrement en termes de connaissances, sont irréversibles. Les Américains assurent aussi à l’Iran que les États-Unis ne réimposeront pas de sanctions tant que Joe Biden est au pouvoir et que l’Iran opère un retour à la conformité. Washington a enfin autorisé la Corée du Sud à dégeler des revenus issus du pétrole iranien, pour rembourser les dettes de l’Iran à des entreprises privées et ses cotisations aux Nations unies.

Les Occidentaux et l’Iran semblent sur le point de trouver un terrain d’entente pour raviver l’accord sur le nucléaire de 2015. Selon un haut responsable américain s’exprimant lundi, les pourparlers indirects entre Washington et Téhéran ont donné lieu à « des progrès pour faire baisser la liste des divergences ». Dernière ligne droite, « l’heure des décisions...
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Munich 1938, Vienne 2022 ?

Tabet Ibrahim

08 h 12, le 02 février 2022

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  • Munich 1938, Vienne 2022 ?

    Tabet Ibrahim

    08 h 12, le 02 février 2022

  • Munich 1938, Vienne 2022 ?

    Tabet Ibrahim

    08 h 12, le 02 février 2022

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