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Économie - Liban

Le financement d'EDL provoque des remous en Conseil des ministres

Le gouvernement se réunira de nouveau lundi pour réexaminer le dossier "houleux" de l'électricité et le "dollar douanier".

Le financement d'EDL provoque des remous en Conseil des ministres

Le gouvernement libanais réuni au Grand Sérail, à Beyrouth, le 29 janvier 2022. Photo Dalati et Nohra

La question du financement de l'organisme public Electricité du Liban (EDL) a provoqué des remous, samedi, au sein du gouvernement de Nagib Mikati, réuni pour le cinquième jour consécutif au Grand sérail, afin de plancher sur l'avant-projet de budget pour l'exercice 2022, préparé par le ministre des Finances Youssef Khalil. Qualifiant le dossier de l'électricité de "houleux", le ministre de l'Information p.i. et de l'Education, Abbas Halabi, a indiqué, à l'issue de la réunion, que les discussions autour ce sujet, qui figure au 13ème point de l'avant-projet, "ont été suspendues". Il a souligné que le ministre de l'Energie, Walid Fayad, a été appelé à justifier une "avance à EDL d'un montant de 5.000 milliards (5 billions) de livres libanaises", alors que le pays connait depuis l'été dernier de longues heures de rationnement du courant.

"Dossier houleux"
"Le 13ème point de l'avant-projet, qui porte sur une avance pour l'électricité (qui serait utilisée pour importer du carburant à destination des centrales, ndlr), a été suspendu, afin d'être examiné plus en profondeur". "Le dossier de l'électricité est houleux", a souligné M. Halabi à l'issue de la réunion. "Il a été demandé au ministre de l'Energie de justifier cette avance dont le montant s'élève à 5,25 billions de livres libanaises", a-t-il expliqué, au moment où EDL ne fournit en moyenne que 3 heures de courant par jour. Ces coupures sont palliées par les générateurs privés qui peinent, à leur tour, à rester opérationnels et imposent depuis l'été dernier un sévère rationnement en raison de la flambée du prix du mazout. Ces frais pèsent lourd sur la population, dont plus des trois quarts vivent dans la pauvreté.

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A l'issue de la réunion, le ministre Fayad a souligné, de son côté, qu'"EDL et les compagnies de distribution devraient mener des discussions et s'engager à diminuer le gaspillage", celles-ci étant accusées par nombre d'observateurs de ne pas bien exploiter les sommes consacrées au secteur de l'électricité depuis des années. Il a indiqué s'être réuni avec le commandant en chef de l'armée à qui il a demandé de protéger les centrales d'électricité", ce que le général Joseph Aoun "lui avait promis de faire". Des protestataires s'étaient dernièrement pris à des centrales d'EDL pour dénoncer les longues heures de rationnement. Début janvier, des manifestants avaient déconnecté un transformateur de puissance et coupé la ligne à haute tension reliant la centrale de Zahrani à la station de Aramoun, provoquant un blackout à travers le territoire.

Taxes et "dollar douanier"
Concernant les autres points du budget évoqués lors de la réunion gouvernementale, le ministre Halabi a affirmé que "toutes les taxes (qui pourraient être imposées, ndlr) font toujours l'objet de discussions", assurant qu'"il n'y a pas de nouvelles taxes" jusque-là. "Nous tenons à ne pas accabler davantage les Libanais", a-t-il ajouté. Il a ajouté que le cabinet se réunira de nouveau lundi matin à 9h et examinera les points qui portent sur le transfert de lignes de crédit pour aider les familles les plus démunies, ainsi que le "dollar douanier" et les aides sociales au secteur public.

Le "dollar douanier" serait un taux de change spécifique qui servirait au calcul des droits de douanes. Mercredi, les ministres s'étaient accordés sur l'imposition de frais douaniers sur les biens importés et qui ont leur équivalent local au Liban. Ils avaient également approuvé une modification des tarifs aux ports et aéroports, et décidé d'exempter d'impôt sur le bénéfice toute société qui a dû cesser temporairement de travailler suite à la double explosion au port de Beyrouth et qui a finalement pu reprendre son activité.

L'adoption cet avant-projet de la loi des finances fait partie des prérequis nécessaires à un redressement du pays au moyen de financements de la communauté internationale et du Fonds monétaire international. Le texte, de plus de 1.200 pages et déjà modifié sur plusieurs points, fait l’objet de nombreuses critiques, concernant notamment l'adoption de nouvelles taxes, une différence entre les "nouveaux" et "anciens" dépôts bancaires ou encore les prérogatives présumées accordées au ministre des Finances. M. Khalil, un proche du président du Parlement Nabih Berry, s'est défendu à plusieurs reprises contre les critiques.

Après approbation par l'exécutif, le projet devra être envoyé au Parlement, où il sera révisé en commission des Finances avant d'être soumis au vote en séance plénière. Le vote de la Chambre interviendra, quoi qu'il arrive, en dehors des délais constitutionnels, alors que le Liban poursuit son effondrement économique depuis 2019.

L'examen de ce projet est étudié depuis mardi par le cabinet, qui avait repris lundi ses réunions après plus de trois mois de paralysie, en raison de tensions entre les différentes formations concernant le sort de l'enquête sur la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth.

La question du financement de l'organisme public Electricité du Liban (EDL) a provoqué des remous, samedi, au sein du gouvernement de Nagib Mikati, réuni pour le cinquième jour consécutif au Grand sérail, afin de plancher sur l'avant-projet de budget pour l'exercice 2022, préparé par le ministre des Finances Youssef Khalil. Qualifiant le dossier de l'électricité de "houleux", le...

commentaires (5)

Bande de mafieux!

Wow

19 h 52, le 30 janvier 2022

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Commentaires (5)

  • Bande de mafieux!

    Wow

    19 h 52, le 30 janvier 2022

  • EDL ou la triade de la gabegie : Gebran-César-Nada

    COURBAN Antoine

    08 h 51, le 30 janvier 2022

  • Sans compter les erreurs de ministres successifs quant à leur gestion sur de longues années..

    Esber

    18 h 09, le 29 janvier 2022

  • EDL, c'est une histoire de corruption traînante depuis des décennies. A ne citer que les vols de courant électrique protégés, le prix du kilowatt fixe et très bas depuis des dizaines d'années malgré tout, et surtout l'absence effective d'un conseil qui dirige la société. Sans parler les erreurs d

    Esber

    18 h 06, le 29 janvier 2022

  • Un État failli qu'ils comptent relever en continuant à abuser , sans soucis , les dépositeurs dans les banques.

    Esber

    17 h 51, le 29 janvier 2022

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