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Société - Élections

Après un premier fiasco, les dentistes invités à voter dimanche à la Maison du médecin

Après nombre de retraits, trois têtes de liste se disputent âprement la présidence.

Après un premier fiasco, les dentistes invités à voter dimanche à la Maison du médecin

Le chaos avait prévalu lors du premier scrutin, le dimanche 28 novembre 2021. Houssam Chbaro/Photo d’archives

Les élections du conseil de l’ordre des dentistes ont été fixées au dimanche 9 janvier 2022, après l’annulation du premier scrutin pour cause de pagaille dans le décompte des voix et de saccage des urnes par des individus incontrôlés, le 28 novembre 2021. Elles visent à élire, dans un premier temps, neuf membres du conseil, et dans une seconde étape, le président de l’ordre. Dans la foulée, seront aussi élus cinq candidats à la caisse mutuelle, trois autres à la caisse de retraite et deux au conseil de discipline. Ces élections interviennent dans un contexte de flambée de la pandémie de Covid-19 avec l’apparition du variant Omicron et d’aggravation de la situation socio-économique, au vu de la nouvelle plongée de la livre libanaise (30 000 LL pour un dollar en cette première semaine de l’année).

Sur 4 482 électeurs s’étant acquittés de leur cotisation annuelle auprès de l’ordre, quelque 2 100 seulement ont participé au dernier scrutin qui n’a pas abouti. Il est à craindre que la mobilisation soit encore moins importante cette fois, étant donné la situation sanitaire. Mais pour le président sortant Roger Rbeiz, contacté par L’Orient-Le Jour, « toutes les précautions ont été prises pour que l’opération de vote se déroule dans les meilleures conditions sécuritaires et sanitaires », d’autant que « l’accès aux lieux sera limité aux seuls dentistes », pour éviter tout débordement. « Le scrutin se déroulera le 9 janvier au siège de l’ordre des médecins à la Maison du médecin (Beit el-Tabib) à Furn el-Chebback, explique le Dr Rbeiz. Le premier tour consacré à l’élection des membres de l’ordre aura lieu de huit heures à midi. Suivra un décompte manuel des voix pour éviter une répétition du scénario du scrutin précédent, une faille technique ayant interrompu le processus de décompte électronique. Le second tour, prévu à quinze heures, départagera alors les candidats à la présidence. » Sur le plan sanitaire, les gestes barrières seront impératifs, comme le port du masque et la distanciation physique. « Non seulement nous limiterons le nombre de personnes à l’intérieur, mais chaque votant est invité à sortir de la salle après avoir déposé son bulletin dans l’urne. Il reviendra alors pour le second tour », précise l’ancien président.

Trois têtes de liste se disputent la présidence

C’est dans ce contexte qu’après nombre de retraits, trois têtes de liste se disputent âprement la présidence : l’ancien président de l’ordre Élias Maalouf, Émilie Hayek, présidente de la commission financière au sein du conseil sortant, et enfin Ronald Younès. Tous trois annoncent des programmes basés sur la réorganisation de l’institution dans un souci de transparence et font état de soupçons de corruption. Si aucune des listes n’est partisane à proprement parler, malgré les tentatives des partis politiques traditionnels de former une coalition, les campagnes vont bon train, ponctuées de part et d’autre d’accusations d’affiliation partisane et de déclarations d’indépendance à l’égard des partis politiques traditionnels. Il est donc à parier qu’en l’absence de directives clairement prononcées, les électeurs partisans partageront leurs voix entre les trois listes en fonction de leurs affinités personnelles et professionnelles.

Pour mémoire

Élections chaotiques à l'ordre des dentistes : le scrutin annulé en raison d'irrégularités

Schématiquement, le Pr Élias Maalouf est accusé par ses adversaires d’être soutenu politiquement par le tandem chiite Amal-Hezbollah, vu que sa liste comporte un membre du mouvement Amal. Une accusation balayée du revers de la main par le principal intéressé, qui revendique son indépendance politique et confessionnelle. « Je n’ai aucune appartenance politique. Je suis indépendant et ne suis ni le candidat du Hezbollah ni celui d’Amal. Mais je dialogue avec tout le monde, aussi bien les politiques que la société civile », martèle le Dr Maalouf. Il évoque, en revanche, « le respect » que lui porte la communauté chiite depuis qu’en juillet 2006, alors président de l’ordre des dentistes, il avait assuré des aides financières à 99 chirurgiens-dentistes dont les cabinets dentaires avaient été détruits par les bombardements israéliens dans les régions à majorité chiite. Il faut dire que le doyen des candidats, originaire de Zahlé, jouit d’une excellente réputation dans la profession. « J’ai été leur professeur à tous », rappelle-t-il. « Il est connu pour son honnêteté légendaire », dit de lui un confrère, certain que cette qualité ne manquera pas d’apporter au Dr Maalouf « un nombre important de votes chrétiens, sunnites et chiites ».

Factures médicales et système financier

Autre ténor de cette bataille électorale, Ronald Younès, originaire de Tannourine, révèle une impressionnante machine électorale. On raconte qu’il est à la fois proche des Forces libanaises, du Courant patriotique libre et du parti Sabaa issu du soulèvement populaire. Le Dr Younès serait aussi le candidat de l’Université Saint-Joseph où il est professeur. « Je représente l’opposition, les forces du changement, la mouvance du 17 octobre. Je suis le seul indépendant de tout parti politique traditionnel », souligne-t-il à L’OLJ. « En revanche, ma coalition comporte des membres des formations revendiquant le changement, comme Rebelles indépendants, Dentistes pour le changement, L’ordre se rebelle, ainsi que les ligues syndicales de Beyrouth, de la Békaa, de Saïda et ses environs », ajoute le candidat. Son programme est basé sur les « problèmes urgents », avec en priorité la restructuration financière et administrative de l’ordre dans un souci de transparence. Également prioritaire à ses yeux, le problème de l’hospitalisation des dentistes et de leurs familles. « En ces temps de crise, les dentistes n’arrivent plus à régler leurs factures médicales. Ce qui est inadmissible », déplore le Dr Younès qui veut aussi œuvrer à « débloquer l’argent de l’ordre dans les banques ».

Seule femme candidate à la présidence de l’ordre, Émilie Hayek veut « redonner à l’institution le rôle administratif, économique, financier, social et sanitaire qu’elle a perdu ». « J’ai découvert, lorsque j’étais à la tête de la commission financière, que l’ordre n’avait pas de système financier sain », souligne-t-elle. Alors, pour tenter de régler le problème, elle a présenté une proposition de loi dans le cadre du règlement intérieur « pour empêcher tout gaspillage et toute corruption au sein de l’ordre ». « Ma proposition n’a jamais été discutée », regrette-t-elle. Le Dr Hayek révèle même avoir été « confrontée à un dossier de corruption lié aux comptes de l’institution ». « On a essayé de me faire taire. Je me suis alors tournée vers la justice », affirme celle qui veut aussi se pencher sur les problèmes sociaux des membres de la profession en ces temps de crise. Membre du parti Kataëb, également soutenue notamment par les coalitions Takaddom, Khat Ahmar, la Révolution du 17 octobre, issues du soulèvement populaire, la plus jeune candidate à la présidence de l’ordre promet, si elle est élue, « de suspendre ses responsabilités politiques pour se consacrer totalement et en toute indépendance à l’intérêt général des dentistes ».

Les élections du conseil de l’ordre des dentistes ont été fixées au dimanche 9 janvier 2022, après l’annulation du premier scrutin pour cause de pagaille dans le décompte des voix et de saccage des urnes par des individus incontrôlés, le 28 novembre 2021. Elles visent à élire, dans un premier temps, neuf membres du conseil, et dans une seconde étape, le président de l’ordre....

commentaires (1)

Dentistes vous dites? Pas grave donc s'ils se cassent les dents de nouveau... même s'ils se font menacer par la providence locale

Wlek Sanferlou

00 h 25, le 08 janvier 2022

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Commentaires (1)

  • Dentistes vous dites? Pas grave donc s'ils se cassent les dents de nouveau... même s'ils se font menacer par la providence locale

    Wlek Sanferlou

    00 h 25, le 08 janvier 2022

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