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Société - Fête religieuse

Mais qui sont donc les Rois Mages ?

Ces énigmatiques personnages dont on célèbre le 6 janvier le voyage vers Bethléem ont gardé leur mystère que le pape Benoît XVI a néanmoins percé en partie dans son ouvrage sur l’enfance de Jésus. 

Mais qui sont donc les Rois Mages ?

Les Rois Mages en route vers Bethléem. Illustration crédit Vatican News

L'Épiphanie est, étymologiquement, la fête de la manifestation de Dieu aux hommes, en la personne de Jésus. Durant les premiers siècles du christianisme, tous les chrétiens célébraient la naissance de Jésus-Christ et d’autres épisodes de sa manifestation, le 6 janvier. Ce n’est que plus tard, sous le règne de l’empereur Constantin, que l’Église d’Occident a modifié cette date et l’a transférée au 25 décembre. Il s’agissait, pour l’empereur Constantin, de remplacer la commémoration de la naissance du dieu solaire Mithra, au solstice d’hiver, une fête païenne bien ancrée dans les coutumes, par la naissance du Christ, véritable Lumière des Nations.

L’Église arménienne tout comme l’Église d’Éthiopie, sont restées fidèles à la tradition des premiers siècles en conservant, pour la manifestation du Christ, la date du 6 janvier. Toutefois, ce n’est pas la seule nativité du Christ qu’elles commémorent ce jour-là, mais aussi deux autres épisodes majeurs de sa manifestation : la visite des Mages, donc sa révélation et sa reconnaissance par les nations païennes, et le baptême de Jésus dans le Jourdain, épisode trinitaire marqué par la voix du Père, la présence du Fils et l’apparition de l’Esprit sous la forme d’une colombe.

L'explication de Benoît XVI
L’une des beautés de cette saison des fêtes, c’est qu’elles cumulent une imagerie particulièrement riche qui habite nos esprits et notre imaginaire depuis 2.000 ans : l’étable, Joseph et Marie, le « petit Jésus », la mangeoire, le bœuf et l’âne, les anges, les bergers et leurs moutons, l’étoile merveilleuse, les Rois mages venus des confins du monde, leur caravane de dromadaires, sans compter le cruel Hérode, les saints innocents massacrés, les songes de Joseph et la fuite en Egypte.

Sur la délicate question des « Mages venus d’Orient », dont seule l’évangéliste Matthieu fait état, la référence la plus fiable reste le pape Benoît XVI, qui lui consacre des pages éclairantes dans son livre L’enfance de Jésus (Flammarion).

Qui sont donc ces « Mages » ? Dans notre imaginaire, nous les associons peut-être à ces voyants nomades, un peu escrocs, qui voient l’avenir dans un constellation de coquillages… On pourrait aussi les prendre pour ces médiums qui tiennent les petites natures sous la fascination de leurs pouvoirs occultes. Pour sa part, Benoît XVI choisit de les classer comme « des membres de la caste sacerdotale perse (…) considérés dans la culture hellénique comme représentants d’une religion authentique », et « dont les idées religieuses sont fortement influencées par la pensée philosophique ».

Toutefois, le pape relève à bon droit que, pour que ces astronomes se soient mis en peine de faire le voyage à Jérusalem, il fallait que l’idée d’un roi en Judée ait assez d’importance pour que l’apparition de l’étoile devienne à leur yeux un signal de départ.

« Divers facteurs, écrit le pape, pouvaient concourir pour faire percevoir, dans le langage de l’étoile, un message d’espérance. Mais tout cela pouvait mettre en chemin seulement un homme ayant une certaine inquiétude intérieure, un homme d’espérance, à la recherche de la véritable Etoile du salut. Les hommes dont parle Matthieu n’étaient pas seulement des astronomes. Ils étaient des « savants », ils représentaient la dynamique de l’aller au-delà de soi intrinsèque aux religions - une dynamique qui est recherche de la vérité, recherche du vrai Dieu et donc une philosophie au sens originaire du mot. »

Pour Benoît XVI, la « grande conjonction de Jupiter et de Saturne dans le signe zodiacal des Poissons, en 7-6 avant J.C », observée par les Mages, « semble être un fait vérifié ». Toutefois, note le pape, « l’étoile conduit les Mages d’abord seulement jusqu’en Judée (…) ils ont ensuite eu besoin de l’indication des Ecritures sacrées d’Israël » pour se rendre à Bethléem.

Le Pape en titre une grande leçon : « Le langage de la création offre de multiples indications. Il suscite dans l’homme l’intuition du Créateur (…) Et il suscite en même temps la conscience que l’homme peut et doit aller à sa rencontre. Mais la connaissance qui jaillit de la création et se concrétise dans les religions peut aussi perdre l’orientation juste, au point de ne plus pousser l’homme à se mouvoir pour aller au-delà de lui-même, mais à se fixer dans des systèmes avec lesquels il croit pouvoir affronter les puissances cachées du monde ».

Or, « dans le monde antique, observe en conclusion Benoît XVI, les corps célestes étaient regardés comme des puissances divines qui décidaient du destin des hommes (…) et l’homme devait chercher à trouver un compromis avec ces puissances (…). Dans la lettre aux Ephésiens et aux Colossiens, Paul a fortement insisté sur le fait que le Christ ressuscité a vaincu toute Principauté et Puissance de l’air et domine tout l’univers. Le récit de l’étoile des Mages se situe dans cette ligne : ce n’est pas l’étoile qui détermine le destin de l’Enfant, mais c’est l’Enfant qui guide l’étoile ». 

L'Épiphanie est, étymologiquement, la fête de la manifestation de Dieu aux hommes, en la personne de Jésus. Durant les premiers siècles du christianisme, tous les chrétiens célébraient la naissance de Jésus-Christ et d’autres épisodes de sa manifestation, le 6 janvier. Ce n’est que plus tard, sous le règne de l’empereur Constantin, que l’Église d’Occident a modifié cette...

commentaires (3)

Je pense qu'officiellement le noel armenien tombe le 19 janvier dans leur calendrier et non pas le 6 janvier. Mais a cause de difference dans le calendier julien et gregorien, le 19 janvier pour les armeniens tombe le 6 janvier pour le calendrier gregorien ... En tous cas cela ne change rien a cet article qui dit correctement que le noel armenien tombe le 6 janvier dans le calendrier 'normal'.

Stes David

15 h 11, le 07 janvier 2022

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Commentaires (3)

  • Je pense qu'officiellement le noel armenien tombe le 19 janvier dans leur calendrier et non pas le 6 janvier. Mais a cause de difference dans le calendier julien et gregorien, le 19 janvier pour les armeniens tombe le 6 janvier pour le calendrier gregorien ... En tous cas cela ne change rien a cet article qui dit correctement que le noel armenien tombe le 6 janvier dans le calendrier 'normal'.

    Stes David

    15 h 11, le 07 janvier 2022

  • Bravo ! Ecrire un article sur les rois mages, sans jamais citer leurs noms...

    REBOURS Jean-Claude

    20 h 12, le 06 janvier 2022

  • "ce n’est pas l’étoile qui détermine le destin de l’Enfant, mais c’est l’Enfant qui guide l’étoile"... cette explication est en elle-même une étoile qui doit guider tout les Libanais

    Wlek Sanferlou

    15 h 18, le 06 janvier 2022

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