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Politique - Crise au Liban

"Mikati ne démissionnera pas", affirme Maoulaoui

"J'oeuvrerai pour que les législatives se tiennent conformément aux textes de lois et dans les délais", affirme le ministre de l'Intérieur.

Le ministre libanais de l'Intérieur Bassam Maoulaoui. Photo ANI

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a affirmé jeudi que le Premier ministre Nagib Mikati ne démissionnera pas, même si les demandes du tandem chiite Amal-Hezbollah concernant le sort du juge chargé de l'enquête sur la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, Tarek Bitar, ne sont pas satisfaites, alors que les ministres proches de ces deux partis bloquent le gouvernement depuis plus de deux mois.

Le Hezbollah fait pression pour un limogeage du juge d'instruction, alors que le mouvement Amal veut le dessaisir du volet politique de l'affaire. En attendant une solution à cette crise politique, Nagib Mikati refuse de réunir son cabinet, de peur qu'il n'implose. Le président de la République, Michel Aoun, qui cherche à sauver la dernière année de son mandat qualifié de catastrophique par ses détracteurs, appelle à une réunion du cabinet Mikati. Ce dernier avait récemment affirmé qu'il ne comptait pas démissionner, estimant que cela aggraverait la crise en cours.

Evoquant dans un entretien au journal koweïtien Al-Qabas la question de l'enquête sur l'explosion meurtrière au port de Beyrouth qui continue de diviser profondément la classe politique libanaise, Bassam Moulaoui a affirmé que "personne n'a le droit de s'ingérer dans le travail du juge Bitar", appelant "tous les politiques à se conformer à ce principe". Une pique en direction du tandem chiite dont les ministres boycottent les séances gouvernementales depuis le 12 octobre dernier, bloquant ainsi l'action du cabinet. "Même si les demandes du duopole chiites ne sont pas satisfaites, le Premier ministre ne démissionnera pas", a affirmé M. Maoulaoui, estimant que les conséquences d'une telle démarche sur le pays (en plein effondrement) "seraient pires que le vide". 

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Des rumeurs avaient couru lundi sur une éventuelle démission de Nagib Mikati après la mise en échec d'un package-deal liant le recours en invalidation présenté par le CPL au sort de Tarek Bitar. Un compromis dont tous les protagonistes se sont lavés les mains. Le chef du gouvernement avait lui affirmé que son cabinet "n'est pas concerné par ce marché".

Par ailleurs, Bassam Maoulaoui a une nouvelle fois assuré que les élections législatives prévues au printemps 2022 se tiendront à temps, précisant qu'avec la chute du recours en invalidation présenté par le Courant patriotique libre de Gebran Bassil, (à la suite de la non-décision rendue mardi dernier par le Conseil constitutionnel), le Liban se conformera aux délais modifiés, le scrutin pourrait donc se tenir le 27 mars 2022. Le ministre a toutefois rappelé que le décret qu'il signera pour fixer la date du scrutin doit également être signé par le chef de l'Etat. Or ce dernier devrait probablement refuser la date du 27 mars, privilégiant plutôt celle de la mi-mai. Une date qui sera vraisemblablement adoptée, comme l'avait fait savoir récemment M. Maoulaoui.

"Aucune raison pour empêcher la tenue des élections"

"J'oeuvrerai pour que les législatives se tiennent conformément aux textes de lois et dans les délais", a déclaré le ministre. Selon lui, "il n'y a aucune raison pour empêcher la tenue des élections". "Avec la chute du recours en invalidation, le Liban doit se conformer aux délais modifiés", a-t-il encore répété, précisant qu'il lui revient de fixer la date du scrutin par décret co-signé avec le chef de l'Etat et le Premier ministre. "La loi stipule que les élections devraient avoir lieu dans un délai de 60 jours avant la fin de la législature, soit entre le 21 mars et le 21 mai", a rappelé M. Maoulaoui. 

Le recours en invalidation des amendements apportés à la loi électorale portait sur plusieurs points, dont la date du scrutin, les modalités de vote des émigrés, et le calcul de la majorité requise pour faire adopter une loi au Parlement. Contrairement au souhait de la présidence et son camp, la législation modifiant la loi électorale (votée en octobre dernier par la Chambre) avançait le scrutin de mai à mars 2022. Réuni mardi, le Conseil Constitutionnel n'a pas pris de décision finale au sujet du recours faute de majorité. La loi remise en question entre donc de facto en vigueur. Le scrutin pourrait donc avoir lieu le 27 mars. Une option que refuse Michel Aoun, qui menace de s'abstenir de signer le décret de convocation du collège électoral. 

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a affirmé jeudi que le Premier ministre Nagib Mikati ne démissionnera pas, même si les demandes du tandem chiite Amal-Hezbollah concernant le sort du juge chargé de l'enquête sur la double explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, Tarek Bitar, ne sont pas satisfaites, alors que les ministres proches de ces deux partis bloquent le...

commentaires (3)

Si Mikati veut rester à son poste il va falloir qu’il se montre plus inventif. Il a toute la communauté internationale derrière lui alors pourquoi ne pas profiter de ce courant favorable avant de lasser tout le monde et réfléchir à une solution où cet axe du mal n’aurait plus le monopole du blocage du pays ni son mot à dire? Ne connaissant pas grand chose sur les lois et la constitution je serai incapable de lui donner des idées mais lui, un vieux de la vieille en politique devrait trouver une astuce pour sortir de cette impasse en ayant recours à tous les avantages dont il bénéficie pour trouver une sortie et empêcher que le pays ne soit bloqué à chaque bout de champ avec une coordination des pays amis. Il faut isoler ces mafieux et les laisser au bord du chemin pour pouvoir redresser le pays. Alors au boulot M. Mikati il ne sert plus à rien de continuer à jouer leur jeu, nous allons dans le mur pour sûr avec vos méthodes d’amateur.

Sissi zayyat

10 h 44, le 24 décembre 2021

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Commentaires (3)

  • Si Mikati veut rester à son poste il va falloir qu’il se montre plus inventif. Il a toute la communauté internationale derrière lui alors pourquoi ne pas profiter de ce courant favorable avant de lasser tout le monde et réfléchir à une solution où cet axe du mal n’aurait plus le monopole du blocage du pays ni son mot à dire? Ne connaissant pas grand chose sur les lois et la constitution je serai incapable de lui donner des idées mais lui, un vieux de la vieille en politique devrait trouver une astuce pour sortir de cette impasse en ayant recours à tous les avantages dont il bénéficie pour trouver une sortie et empêcher que le pays ne soit bloqué à chaque bout de champ avec une coordination des pays amis. Il faut isoler ces mafieux et les laisser au bord du chemin pour pouvoir redresser le pays. Alors au boulot M. Mikati il ne sert plus à rien de continuer à jouer leur jeu, nous allons dans le mur pour sûr avec vos méthodes d’amateur.

    Sissi zayyat

    10 h 44, le 24 décembre 2021

  • Que Mikati reste en place, on veut bien, mais qu'il réunisse le gouvernement, au moins! Quant aux boudeurs, ceux-là, qu'ils restent donc chez eux, puisqu'ils y tiennent, mais qu'ils rendent leur tab, ou plutôt leur portefeuille.

    Yves Prevost

    17 h 07, le 23 décembre 2021

  • JE NE COMPREND PAS COMMENT ON PEUT IMAGINER QUE LE HEZBOLLAH VA LAISSER FAIRE DES ÉLECTIONS LIBRES AU LIBAN ! IL BLOQUE LE GOUVERNEMENT, IL BLOQUE CE QU'IL VEUT ET QUAND IL VEUT DANS CE PAYS. "BI YESRAH WBI YEMRAH" ET COMME IL SAIT CALCULER LE RISQUE CE CES ÉLECTIONS POUR LUI, IL VA LES ÉLIMINER DANS L'OEUF. DONC ARRÊTONS DE RÊVER EN COULEURS ET CHERCHONS UN PLAN B. SAUVE QUI PEUT PAR EXEMPLE.

    Gebran Eid

    13 h 23, le 23 décembre 2021

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