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Économie - Crise au Liban

Douze à 15 milliards de dollars nécessaires pour relancer l'économie, affirme Riad Salamé

Le gouverneur de la Banque du Liban affirme que l'unification des taux de change n'est pas envisageable, avant un accord avec le FMI et une stabilité politique.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, le 20 décembre à Beyrouth, lors d'une interview avec l'AFP. Photo JOSEPH EID / AFP

 Le gouverneur de la Banque centrale du Liban a estimé mardi dans une interview à l'AFP que le Liban avait besoin de 12 à 15 milliards de dollars pour relancer son économie, qui s'effondre depuis plus de deux ans.

Le Liban traverse depuis 2019 une crise économique sans précédent, l'une des pires dans l'histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. Conséquence de cette dépression: le salaire minimum ne dépasse pas les 25 dollars sur le marché noir, et quatre Libanais sur cinq sont considérés comme pauvres, selon l'ONU.

Pour le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, "la quote-part du Liban au Fonds Monétaire International (FMI) est de 4 milliards de dollars", mais d'autres pays ou des institutions financières pourraient contribuer à aider le Liban à atteindre la somme de "12 à 15 milliards de dollars" nécessaire pour "relancer son économie". Le gouvernement libanais a repris en novembre les discussions avec le FMI, mais n'a pas encore entamé les réformes demandées par la communauté internationale pour venir en aide au Liban.

Fonte des réserves en devises

Lourdement endetté, le Liban a annoncé en mars 2020 le premier défaut de paiement de son histoire. Depuis, les réserves obligatoires en devises étrangères du Liban ont chuté à 12,5 milliards de dollars, une baisse de plus de 50% depuis le début de la crise économique en 2019.

"Les réserves obligatoires (que la Banque centrale ne peut pas utiliser, ndlr) atteignent aujourd'hui environ 12,5 milliards de dollars" (environ 11,06 milliards d'euros), a déclaré mardi Riad Salamé, qui a précisé que cette institution disposait de 1,5 milliard de dollars en surplus pour maintenir le système de subventions pour "six à neuf mois" supplémentaires.

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Mais un ancien responsable de la Banque centrale a indiqué mardi à l'AFP que "les réserves obligatoires avaient été entièrement épuisées", précisant qu'il y avait "un manque total de transparence" de la part de l'institution. Ce responsable ainsi que l'analyste Henri Chaoul ont estimé que le surplus "provenait probablement des droits de tirage spéciaux (DTS) que le Liban a obtenu du FMI en septembre".

Les DTS sont émis pour aider les pays à faire face à des situations de crises. Il s'agit d'un moyen pour les Etats d'augmenter leurs réserves en les échangeant à de faibles taux d'intérêt. En 2021, des DTS ont été émis pour faire face à l'épidémie du Covid. M. Chaoul a ajouté que M. Salamé "pouvait s'autoriser lui-même à utiliser les réserves obligatoires en publiant une circulaire", bien qu'une législation spéciale soit nécessaire dans ce cas. 

Accord avec le FMI

Vu l'adoption de plusieurs taux de change par la Banque centrale et l'existence d'un taux de change sur le marché noir, M. Salamé a estimé que le taux officiel "n'est plus réaliste" et que l'unification des taux n'était pas envisageable à ce stade, avant un accord avec le FMI et une stabilité politique. Fixée officiellement depuis 1997 au taux de 1.507 livres pour un dollar, la monnaie nationale a atteint un taux de change record d'environ 30.000 livres pour un dollar en décembre sur le marché noir.

Actuellement, les discussions du Liban avec le FMI sont toujours au stade du diagnostic de la situation financière, a indiqué M. Salamé: "Le Liban n'a pas encore présenté de plan au FMI", a-t-il dit. Initialement entamées en mai 2020, les premières négociations ont fini par dérailler deux mois plus tard sur fond de divisions -- côté libanais -- sur la répartition des pertes. Jeudi, le vice-Premier ministre, Saadé Chami, a déclaré à l'AFP que les responsables libanais ont convenu que ces pertes s'élevaient à "environ 69 milliards de dollars".

En plus de défendre sa politique monétaire, le gouverneur de la Banque centrale fait face à une série de poursuites judiciaires au Liban et en Europe notamment. Il est accusé de blanchiment d'argent et d'avoir transféré de l'argent vers l'étranger via la Banque centrale.

M. Salamé a lui affirmé que les plaintes étaient fondées sur des informations fournies par des Libanais "pour des raisons politiques, idéologiques ou liées à certains intérêts".



 Le gouverneur de la Banque centrale du Liban a estimé mardi dans une interview à l'AFP que le Liban avait besoin de 12 à 15 milliards de dollars pour relancer son économie, qui s'effondre depuis plus de deux ans.Le Liban traverse depuis 2019 une crise économique sans précédent, l'une des pires dans l'histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. Conséquence de cette...

commentaires (10)

12 Milliards et une guillotine, ce dont nous avons besoin pour redemarrer notre economie....

RAPHAEL Charbel

21 h 15, le 22 décembre 2021

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Commentaires (10)

  • 12 Milliards et une guillotine, ce dont nous avons besoin pour redemarrer notre economie....

    RAPHAEL Charbel

    21 h 15, le 22 décembre 2021

  • Et il prélèvera combien?

    Emmanuel Pezé

    23 h 57, le 21 décembre 2021

  • Riad Salamé dispensant ses conseils pour “relancer l’économie libanaise”. Wow. Le premier instant de sidération passée, on se prend à rêver à d’autres farces du même acabit. Du genre “Madame Claude dispensant ses conseils pour sauver les couvents de jeunes filles vierges”. Ou bien “Bernie Madoff dispensant ses conseils pour sauver les banques libanaises”. Merci beaucoup l’OLJ pour ce grand et bienvenu moment d’intense rigolade.

    DC

    19 h 39, le 21 décembre 2021

  • Soit exactement le montant des dépôts en garantie des dépôts à termes des investisseurs WoW …. Donc cela veut dire allez y toucher à ces dépôts

    Bery tus

    17 h 09, le 21 décembre 2021

  • Quand c est pas pour des raisons communautaires c est pour des raisons politiques on connaît la musique

    barada youssef

    16 h 18, le 21 décembre 2021

  • Encore une de ces horreurs nationale prétentieuse et néfaste qui devrait être derrière les verrous en France, Suisse, Luxembourg et chez nous ! Mais elle est protégée...on sait trop bien par qui et pourquoi ! Jusqu'à quand nous le peuple qui payons les conséquences de ces crimes financiers, allons-nous accepter cela sans réagir ? - Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 53, le 21 décembre 2021

  • MAIS SANS VOUS TOUS LES MAFIEUX SUR LA SCENE. AIDES ET EMPRUNTS ET INVESTISSEMENTS DOIVENT ETRE SOUS CONTROLE DIRECT ONUSIEN OU INTERNATIONAL. UNE COURS DE JUSTICE INTERNATIONALE POUR JUGER TOUS LES MAFIEUX DE LA PLUS GRANDE TETE DU PAYS ET JUSQU,AU DERNIER ALIBABA.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 07, le 21 décembre 2021

  • Facile à trouver, que ceux qui ont fait fuir l'argent avec son aide virent le fric au Liban

    Georges Zehil Daniele

    13 h 30, le 21 décembre 2021

  • Ouais, il ne se mouche pas du coude l'argentier .

    Christine KHALIL

    12 h 51, le 21 décembre 2021

  • C'est quand même aberrant et incroyable comment il quémande des milliards alors qu'il ne dit pas où sont passés tous les sous non pas des libanais mais surtout des étrangers syriens , kuwaitiens , et j'en passe. Question , où sont ils passés ?

    Khalil Mteini

    11 h 38, le 21 décembre 2021

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