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Société - Coronavirus au Liban

La fermeture du pays "dépendra du virus", affirme le ministre de la Santé

"La véritable décision est entre les mains de la population et non celles du ministre", affirme Firas Abiad.

La fermeture du pays

Une soignante à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth. Photo d'archives AFP/Arab News

Alors qu'un couvre-feu pour les personnes non vaccinées est entré en vigueur vendredi dans le cadre d'un renforcement des mesures sanitaires, le ministre libanais de la Santé, Firas Abiad, a estimé qu'une nouvelle fermeture du pays en raison du coronavirus "dépendra du virus" lui-même, ce qui est une façon d'éviter de se prononcer en faveur d'un tel bouclage, dans un Liban en plein effondrement économique, aggravé par la pandémie.

"Vous ne croyez pas que le pays sera fermé, alors que certains évoquent une fermeture des écoles et un retour à l'enseignement à distance ?", demande la journaliste Sarah Tabet au ministre, dans un entretien au journal Assahem, basé à Beyrouth. "A mon avis, cette décision sera déterminée par le virus", répond l'ex-directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri à Beyrouth, un établissement qui était le fer de lance de la lutte contre le coronavirus lors de son apparition dans le pays en février 2020.

"Faites-vous vacciner et portez le masque"

"Prenons pour exemple une école. Six de ses classes sont fermées et 30 élèves sont contaminés par le coronavirus. Les parents enverront-ils leurs enfants à cette école ? Évidemment que non. La même chose s'applique au niveau du pays. La véritable décision est entre les mains de la population et non celles du ministre. Faites-vous vacciner et portez le masque pour que le Liban ne soit pas fermé", a plaidé M. Abiad en s'adressant à la population. "Nous ne pouvons pas fermer l’œil sur les lieux fermés et bondés", a-t-il souligné, à l'approche des fêtes de fin d'année.

La propagation du virus au Liban demeure inquiétante, surtout avec l'apparition du nouveau variant Omicron. La campagne de vaccination, secondée par des marathons qui doivent désormais être organisés à un rythme hebdomadaire par le ministère de la Santé, est passée à la vitesse supérieure, mais reste insuffisante. Les gestes barrières et les restrictions dans les endroits publics sont inégalement respectés.

Un couvre-feu entre 19h et 7h est désormais en place jusqu'au 9 janvier pour les personnes n'ayant pas reçu au moins une dose de vaccin anti-Covid ou qui ne peut pas présenter le résultat d'un test PCR négatif datant de moins de 48h. Certaines exceptions ont toutefois été accordées pour des catégories professionnelles. Un pass sanitaire est également requis dans plusieurs lieux publics pour les vaccinés, et les établissements accueillant le public sont tenus de respecter différentes mesures sanitaires pour éviter les grands rassemblements.

Hôpitaux saturés

Entre-temps, le secteur hospitalier se retrouve de nouveau au bord du gouffre, comme en fin 2020, avec des établissements saturés. "95% des hôpitaux sont pleins dans certaines régions comme au Akkar et à Nabatiyé. A Baalbeck, ce taux atteint les 84%", a déploré le ministre. "Nous travaillons avec les hôpitaux, et nous préparons certaines mesures sur le plan des mohafazats, afin que chacun d'eux atteigne un nombre spécifique de lits disponibles, même si cela nous obligera à refuser des cas non urgents, tels ceux liés aux chirurgies plastiques. Nous transformerons tous les lits en lits pour patients atteints du coronavirus s'il le faut", a souligné M. Abiad.

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Afin de limiter l'apparition de contaminations en provenance de l'étranger, notamment à la suite de l'émergence du variant Omicron, le ministère des Travaux publics et des Transports avait annoncé, en décembre, de nouvelles mesures pour les passagers arrivant à l'Aéroport de Beyrouth, qui sont maintenant entrées en vigueur. Tous ces passagers doivent désormais s'inscrire sur la plateforme électronique conçue par le ministère de la Santé pour permettre aux voyageurs d'y inscrire leurs données et d'obtenir un pass sanitaire, qui leur sera demandé pour pouvoir embarquer dans l'avion qui les mènera au Liban.

Jeudi, le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a assuré, au nom du Conseil central de sécurité de son ministère, qu'"il veillera strictement à l'application des mesures prises pour limiter la propagation du coronavirus", notamment avec l'approche des fêtes de fin d'année.

Alors qu'un couvre-feu pour les personnes non vaccinées est entré en vigueur vendredi dans le cadre d'un renforcement des mesures sanitaires, le ministre libanais de la Santé, Firas Abiad, a estimé qu'une nouvelle fermeture du pays en raison du coronavirus "dépendra du virus" lui-même, ce qui est une façon d'éviter de se prononcer en faveur d'un tel bouclage, dans un Liban en...

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