Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a affirmé lundi que les élections législatives se tiendront en mai 2022 et non pas le 27 mars 2022, soulignant que le chef de l'Etat, Michel Aoun, ne signera probablement pas le décret de convocation du collège électoral d'ici le 27 décembre, trois mois avant la date du scrutin comme le prévoit la loi.
Dans un entretien accordé à l'agence officielle égyptienne Mena, M. Maoulaoui a assuré qu'il n'utilisera pas ses prérogatives pour fixer la date des élections dans un décret officiel avant de s'entendre sur la date du scrutin avec le chef du gouvernement, Nagib Mikati, et M. Aoun qui ne désire "organiser les élections qu'en mai", selon lui.
"Entente politique"
"La position du chef de l'Etat est tranchée, et il m'a assuré, plus d'une fois, qu'il ne signera pas le décret de convocation du collège électoral en mars prochain", a indiqué le ministre Maoulaoui, en rappelant que ce décret devrait être publié trois mois avant la date du scrutin et signé par le président, le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur." Il a ainsi expliqué que "les élections n'auront pas lieu en mars si le président Aoun ne signe pas le décret avant le 27 décembre". Le ministre Maoulaoui a précisé ne pas avoir envoyé le décret de convocation du collège électoral à M. Aoun, dans l'espoir de "parvenir à un minimum d'entente politique". Selon lui, "il est clair que le chef de l'Etat ne désire organiser les législatives qu'en mai".
Ecartant la possibilité que les élections aient lieu en avril, qui coïncide avec le mois du jeûne musulman du Ramadan, le ministre a estimé que "les législatives se tiendront de facto en mai après la fête du Fitr et avant la fin des délais fixés". Il a précisé qu'elles se dérouleront en quatre étapes tout au long d'une semaine : "Les Libanais résidant dans les pays arabes voteront un vendredi et ceux dans les autres pays le dimanche suivant. Les employés qui organisent les législatives voteront le jeudi d'après et le reste des Libanais le dimanche dans le pays".
M. Maoulaoui a indiqué, enfin, avoir déjà mis en place un organe "indépendant" chargé de surveiller les élections, et communiqué le nom des personnes qui le composent au gouvernement qui devra les désigner officiellement lorsqu'il se réunira.
Le scrutin, prévu initialement en mai 2022 mais finalement fixé au 27 mars prochain par la Chambre des députés, est perçu par nombre de Libanais comme un espoir de changement de la dure réalité des crises multiformes qu'ils subissent. Le Courant patriotique libre (CPL), dirigé par le député Gebran Bassil, gendre de M. Aoun, a présenté le 17 novembre un recours en invalidation devant le Conseil constitutionnel contre les amendements apportés à la loi électorale concernant la date du scrutin et le vote des émigrés. Le Conseil constitutionnel, réuni lundi à Beyrouth, a examiné ce recours et tiendra d'autres réunions dans les jours à venir avant d'émettre sa décision finale en fin de semaine, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
On peut être sûrs d’une chose: rien de ce que dit notre cher M. Maoulaoui n’est vrai. Comme ses déclarations, “à chaud” il est vrai, au cours de la razzia de Tayyouneh…
02 h 19, le 14 décembre 2021