La livre libanaise a plongé, vendredi, battant un nouveau triste record sur le marché parallèle après l'annonce la veille par la Banque du Liban (BDL) d'une forte augmentation de la valeur des dépôts en dollars américains coincés en banque, connus sous l'appellation de "lollars" ou "dollars libanais". Selon la plateforme en ligne lirarate.org, le dollar s'achetait à 26.000 LL et se vendait à 25.950 LL, dans un Liban en grave crise, alors que le taux officiel reste fixé à 1.507,5 LL.
Jeudi, la banque centrale a décidé de relever le taux de retrait du dollar américain de 3.900 à 8.000 livres libanaises. Si cette mesure semble favoriser les épargnants en dollars à court terme, le nouveau taux équivaut, en fait, à reconnaître la dévaluation de la livre. Cela aura un impact immédiat sur le marché noir, qui sert de référence à la fixation de la plupart des prix car la monnaie nationale va encore dégringoler, et les prix des biens et services encore augmenter. La livre a déjà perdu plus de 90% de sa valeur sur le marché depuis 2019.
Selon des experts, la décision de la Banque centrale risque d'aggraver la situation économique sans précédent du pays. La BDL "continue de prendre des mesures unilatérales et palliatives. On ne fait que répéter la même chose," a déclaré à l'AFP l'analyste Henri Chaoul en référence à la multiplication des taux de change. L'analyste Mike Azar a estimé, de son côté, que cette mesure "entraînerait davantage de pertes pour la Banque centrale et, par définition, plus de dévaluation de la livre libanaise et plus d'inflation".
Pour Nicolas Chikhani, interrogé par L'Orient-Le Jour, "ce qui a changé depuis le début de la crise, c’est que le marché est devenu très réactif, qu’il anticipe les changements et majore le taux en amont pour limiter les risques de ruée sur le dollar".
Les dépôts en banque des épargnants en devises étrangères sont bloqués depuis le début de la profonde crise économique et financière qui frappe le Liban depuis deux ans.
commentaires (4)
M. Salamé n'a fait qu’exécuter les instructions des gouvernements successifs, qui ont dilapidé l'argent dans les caisses nombreuses et variées. Il s'est servi au passage, peut-être. Mais comme il vous est facile, libanais, de trouver en Salamé le bouc émissaire idéal. Comme il vous est beaucoup plus difficile de porter la responsabilité sur les chefs de partis, qui se sont directement servis de votre argent et pour qui vous allez voter de nouveau... Vous êtes des moutons que l'on conduit a l'abattoir.
Mago1
21 h 19, le 10 décembre 2021