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Société - Covid-19 au Liban

Couvre-feu, vaccin obligatoire, tests PCR... Nouvelles restrictions à l’approche des fêtes

Les mesures annoncées témoignent d’une volonté des autorités d’accélérer la vaccination dans le pays, notamment pour les personnes de plus de 50 ans.

Couvre-feu, vaccin obligatoire, tests PCR... Nouvelles restrictions à l’approche des fêtes

Un soignant préparant une dose de vaccin contre le coronavirus, le 30 novembre 2021. Photo Christof STACHE / AFP

Pour faire face à une hausse inquiétante des contaminations au coronavirus ces derniers jours et au risque posé par le nouveau variant Omicron dans le monde, le gouvernement a décrété mercredi une série de mesures sanitaires restrictives. L’idée étant d’éviter une répétition du scénario catastrophique de l’année dernière, lorsque les infections au Covid-19 avaient flambé après les fêtes de fin d’année. Ces derniers temps, la propagation du coronavirus s’accélère rapidement à travers le pays. Au cours de la semaine dernière, le nombre de nouveaux cas de Covid-19 a augmenté de 34 %, selon un tweet publié mercredi par le ministre de la Santé Firas Abiad. Le dernier bilan en date du ministère fait état de 1 892 nouveaux cas diagnostiqués en 24 heures et dix décès.

Couvre-feu

Lors d’une réunion au Grand Sérail mercredi après-midi, la Commission nationale chargée du suivi de la pandémie a ainsi décidé qu’à partir du 17 décembre 2021 et jusqu’au 9 janvier 2022 inclus, de 19h à 6h du matin, un couvre-feu et des restrictions au niveau de la circulation sur l’ensemble du territoire libanais seront imposés. Des exceptions sont prévues pour les personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin ainsi que pour celles pouvant présenter un résultat de test PCR négatif de moins de 48h. Les personnes âgées de moins de douze ans sont également exemptées.

Il sera par ailleurs interdit d’organiser « des rassemblements et fêtes d’une capacité supérieure à 50 % de la capacité du lieu ou de la salle ». « Dans le cas où le nombre de participants dépasserait 100 personnes, une autorisation spéciale doit être obtenue auprès du ministère du Tourisme après avis du ministère de la Santé », ajoute la commission.

La commission préconise aussi d’imposer aux établissements touristiques, hôtels et restaurants, de ne recevoir que les clients qui possèdent une preuve de leur vaccination (au moins une dose) ou qui présentent un test PCR négatif de moins de 48h. Une mesure qui n’est pas sans rappeler la mise en place du « pass sanitaire » en Europe et qui indique une volonté des autorités d’accélérer la vaccination au Liban. Les autorités appellent par ailleurs au respect des mesures de distanciation sociale dans les lieux publics et les marchés populaires. Un centre d’appel au ministère du Tourisme devrait également être mis en place pour recevoir toutes les plaintes liées à la non-application des mesures préventives dans les établissements touristiques, les restaurants et les hôtels.

L’option d’un nouveau confinement a, quant à elle, été écartée pour le moment. « Les gens ne sont plus dans le même état d’esprit qu’en 2021, je ne pense pas qu’ils pourront se conformer à un nouveau confinement général », confie à L’Orient-Le Jour le Dr Eid Azar, président du Comité exécutif pour la vaccination contre le Covid-19.

Vaccination et marathon Pfizer

De même, la commission a décidé qu’à partir du 10 janvier 2022, les personnes qui travaillent dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du tourisme et des transports publics, ainsi que celles qui sont employées dans le secteur public, dans les municipalités et dans les organes sécuritaires, devront être totalement vaccinées (deux doses). Si ce n’est pas le cas, ces personnes devront faire un test PCR deux fois par semaine dans l’un des laboratoires agréés par le ministère de la Santé.

« Il faudra également travailler à administrer une 3e dose de vaccin aux plus âgés », souligne le Dr Eid Azar, qui déplore également le faible pourcentage de vaccination parmi les moins de 18 ans. « Nous essayons de promouvoir la vaccination dans les écoles et parmi les jeunes âgés de 12 à 18 ans, mais ni les parents ni les écoles ne sont enthousiastes », regrette-t-il. « 35 % des jeunes inscrits pour la vaccination n’ont toujours pas pris de rendez-vous », révélait-il dans un tweet il y a quelques jours.

Le ministère de la Santé a par ailleurs annoncé l’organisation d’un marathon pour l’administration d’une troisième dose du vaccin Pfizer aux personnes de 50 ans et plus ayant reçu la seconde dose il y a plus de cinq mois. Il a indiqué que ce marathon se déroulera samedi prochain dans plusieurs hôpitaux et centres de vaccination à travers le territoire, de 8h à 15h. Et afin de limiter la propagation du coronavirus dans les établissements scolaires, dont nombre ont fermé temporairement en raison de l’apparition de cas parmi les élèves et le corps enseignant, le ministère de l’Éducation a annoncé qu’un test PCR sera effectué gratuitement aux élèves et aux membres du corps éducatif qui présentent des symptômes du Covid-19 ou qui étaient en contact avec des personnes ayant attrapé le virus.

À cet effet, le Dr Eid Azar révèle à L’OLJ que le ministère de la Santé dispose de 70 000 tests antigènes qui n’ont toujours pas été utilisés et qui pourraient être offerts aux écoles.

Vacances scolaires prolongées

Plus tôt dans l’après-midi, le ministre de l’Éducation Abbas Halabi avait annoncé que les vacances scolaires de Noël et du Nouvel An seront prolongées cette année et débuteront jeudi 16 décembre au soir pour se terminer le lundi 10 janvier au matin. Il a expliqué qu’il était prévu que les écoliers soient en vacances du 22 ou 23 décembre jusqu’au 7 janvier, mais que les dates ont été modifiées à sa demande. « Cette période est entrecoupée de nombreux jours fériés, que ce soit les samedis, dimanches ou la Noël pour les communautés arméniennes », a-t-il dit. Selon le ministre, cela permettra également à « tout le secteur éducatif, à savoir les élèves, les enseignants, les employés, les directions d’école et les familles, de se faire vacciner, car il semble que les choses vont se détériorer ».

Mesures à l’AIB

En ce qui concerne les personnes qui arrivent au Liban via l’Aéroport international Rafic Hariri après le 10 décembre 2021, elles devront « avoir reçu deux doses de vaccin ou présenter un PCR négatif de moins de 48 heures à compter de l’heure à laquelle il a été délivré ». Un test PCR sera effectué pour tous les voyageurs qui arrivent à l’AIB et sont âgés de plus de 12 ans.

Les voyageurs souhaitant se rendre au Liban devront également s’enregistrer au préalable sur le site du ministère de la Santé avant de prendre l’avion, et ce afin de recevoir un passe sanitaire qui leur permettra d’embarquer.

Les personnes arrivant au Liban, hormis les enfants de moins de 12 ans et les membres de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), devront en outre payer en ligne un montant de 30 dollars via la plateforme du ministère des Transports afin de pouvoir effectuer un test PCR à leur arrivée à l’AIB. Les passagers arrivant à Beyrouth sont enfin appelés à se confiner pendant 24 heures jusqu’à ce qu’ils reçoivent le résultat de leur test PCR.

Les personnes qui sont entièrement vaccinées depuis plus de deux semaines ou qui ont contracté le Covid-19 au cours des trois derniers mois précédant leur voyage sont toutefois exemptes d’effectuer un test PCR avant de voyager et à leur arrivée au Liban, à condition de présenter sur la plateforme du ministère de la Santé les documents qui le justifient. Les personnes qui ont quitté le Liban et qui veulent y revenir dans un délai maximal d’une semaine sont appelées à effectuer uniquement un test PCR à leur arrivée à l’AIB, à condition de présenter les documents nécessaires sur la plateforme. Les hôtesses de l’air et les pilotes qui arrivent au Liban pour une durée qui ne dépasse pas les 48 heures n’ont pas à subir de test PCR à leur arrivée, à condition de présenter les documents nécessaires sur la plateforme et de se confiner tout au long de leur séjour.

Pour faire face à une hausse inquiétante des contaminations au coronavirus ces derniers jours et au risque posé par le nouveau variant Omicron dans le monde, le gouvernement a décrété mercredi une série de mesures sanitaires restrictives. L’idée étant d’éviter une répétition du scénario catastrophique de l’année dernière, lorsque les infections au Covid-19 avaient flambé...

commentaires (6)

L' Etat fantoche, legifere !

LeRougeEtLeNoir

15 h 16, le 02 décembre 2021

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Commentaires (6)

  • L' Etat fantoche, legifere !

    LeRougeEtLeNoir

    15 h 16, le 02 décembre 2021

  • C’est vraiment n’importe quoi comme mesures hormis l’imitation du pass sanitaire qui existe en France depuis plusieurs mois (pour ceux qui ont 2 doses de vaccin, imiter pour imiter faites les choses correctement ). Mais qui a décidé toutes ces mesures puisque le gouvernement de guignols ne se réunit plus depuis que le duo chiite a conditionné la reprise des réunions gouvernementales au renvoi d’un juge qui voulait dévoiler la vérité de la responsabilité du Hezbollah dans le crime contre l’humanité du 4 aout

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 09, le 02 décembre 2021

  • La vache a lait des taxes de l'aéroport finira par se tarir, car le PCR à 30 USD est bien un racket de plus dans l'escarcelle d'un de nos voleurs.

    Christine KHALIL

    09 h 09, le 02 décembre 2021

  • l'ETAT libanais ne fait que confirmer notre vieil adage: toujours regretter le pouvoir qui prevalait avant celui actuel ! de qui est composee cette commission qui decrete des mesures irrealisables ? mais qu'est ce que cette connerie de couvre feu base sur les preuves de vaccination? l'ETAT a t il seulement les moyens d'appliquer ces mesures ? bien sr que non ! alors pourquoi ? pourquoi renouveler la conviction des citoyens que cet ETAT est NUL, ce ETAT est un non-ETAT?

    Gaby SIOUFI

    09 h 05, le 02 décembre 2021

  • Je rappelle que les passagers voyageant sur des compagnies telles que Air France paient déjà 50$ en fresh compris dans les taxes du prix du billet pour subir le pseudo test PCR dans une seule narine à leur arrivée à l’AIB. Ce test PCR est la plus grande opération de racket. En effet on paie 50$ en fresh soit 1.250.000 LBP alors que le test PCR est facturé 150.000 LBP. ALORS QUI PROFITE DE CE MILLION DE LIVRES LIBANAISES SUR CHAQUE TEST SOIT PLUS DE CINQ MILLIARDS DE LIVRES PAR MOIS. DITES NOUS QUI? L’Etat ou les forces de facto qui contrôlent l’aéroport ou des particuliers ????

    Lecteur excédé par la censure

    21 h 00, le 01 décembre 2021

  • Un peu dur comme mesures .Et payer en dollars pour un PCR est du vrai vol .

    Antoine Sabbagha

    19 h 42, le 01 décembre 2021

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