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Dernières Infos - Enquête sur les explosions au port de Beyrouth

Amal dément tout "troc judiciaire"


Amal dément tout

Le logo du mouvement Amal. Photo ANI

Le mouvement Amal, dirigé par le président de la Chambre, Nabih Berry, a démenti, lundi, "tout ce qui se dit sur des trocs judiciaires" au sujet de l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth, alors que des informations font état depuis plusieurs semaines de différentes initiatives discutées par les protagonistes politiques sur l'avenir de cette instruction. 

Selon des sources concordantes recueillies par L'Orient-Le Jour, des négociations seraient en cours, en effet, entre le chef de l'Etat, Michel Aoun, et son gendre, Gebran Bassil, d'un côté, et M. Berry, de l'autre côté. Ces discussions porteraient sur une redynamisation, dans le cadre du dossier du port, de la Haute Cour chargée de juger les présidents et ministres, contre l’acceptation par le Conseil constitutionnel du recours en invalidation de la loi électorale présenté par la Courant patriotique libre (CPL) de M. Bassil.

Le Hezbollah et Amal, dont des responsables sont poursuivis dans le cadre de l'enquête sur le drame du 4 août 2020, refusent de les laisser comparaître devant le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction, estimant que celui-ci est politisé. Parallèlement, les aounistes souhaitent que les élections législatives se tiennent en mai 2022 et non en mars, mais aussi que le vote des émigrés soit limité à six députés qui formeraient une seizième circonscription, en lieu et place d’un vote des Libanais de la diaspora pour les 128 sièges de l’Assemblée.

Des informations circulaient également, fin octobre, à la suite d'une tournée du patriarche maronite, Béchara Raï, auprès des trois pôles du pouvoir, quant à un troc entre l'enquête sur la double explosion et celle sur les affrontements de Tayouné, qui avaient opposé des partisans du Hezbollah et du mouvement Amal à des habitants chrétiens du quartier de Aïn el-Remmaneh, où les Forces Libanaises (FL) ont une forte présence. La crise diplomatique avec le Golfe et une éventuelle démission du ministre de l'Information, Georges Cordahi, à l'origine de ces tensions, avaient également été mises dans la balance lors des entretiens du patriarche. 

A l'issue de sa réunion hebdomadaire, le bureau politique d'Amal a affirmé que "tout ce qui se dit sur des trocs judiciaires n'est pas fondé et est réfuté par le mouvement et son chef". "Ce qui s'est passé avec le patriarche maronite Béchara Raï lors de sa dernière visite à Aïn el-Tiné, et les rencontres entre le chef du Parlement et les chefs de l'Etat et du gouvernement visent à assurer que le parti tient à rectifier le tir de l'enquête, tout en respectant les textes de la Constitution et la loi", précise Amal dans un communiqué.

"Schizophrénie flagrante"
Le mouvement Amal a critiqué, par ailleurs, ce qu'il soutient être "la schizophrénie flagrante de certaines autorités qui parlent de l'indépendance du pouvoir judiciaire alors que ce sont elles qui contribuent à protéger judiciairement des dirigeants politiques, sécuritaires et administratifs". Le mouvement de M. Berry n'a pas mentionné à qui il faisait référence, mais cette pique est probablement adressée à M. Aoun, qui insiste régulièrement l'indépendance de la justice, mais est notamment accusé de refuser que le directeur de la Sécurité de l’Etat, Tony Saliba, comparaisse devant le juge Bitar.

Le mouvement Amal a ajouté qu'il tient à ce que les législatives, prévues au printemps 2022, "aient lieu conformément à la loi votée" et fait part de son "refus de toute ingérence dans le travail du Conseil constitutionnel". Des amendements à la loi électorale, adoptés fin octobre et prévoyant notamment un scrutin fin mars au lieu d'une date en mai et des modifications des modalités de vote des émigrés, font actuellement l'objet d'un recours en invalidation présenté devant le Conseil constitutionnel par des députés aounistes.  

Le parti dirigé par M. Berry a assuré, par ailleurs, que le Parlement a fait tout ce qu'il avait à faire au sujet de la Carte d'approvisionnement, créée par l'Etat pour venir en aide aux familles démunies, et dont l'application est suspendue à l'approbation par la Chambre d'amendements à un prêt de la Banque mondiale concernant, également, des aides aux personnes défavorisées. Il a enfin appelé les organes concernés à agir rapidement afin d'arrêter les plateformes sur le taux de change de la livre libanaise par rapport au dollar, alors que le taux a dépassé les 25.000 livres pour un billet vert. Ces plateformes électroniques sont périodiquement pointées du doigt par les autorités financières comme responsables des fluctuations, parfois très volatiles, du taux de change.

Le mouvement Amal, dirigé par le président de la Chambre, Nabih Berry, a démenti, lundi, "tout ce qui se dit sur des trocs judiciaires" au sujet de l'enquête sur les explosions au port de Beyrouth, alors que des informations font état depuis plusieurs semaines de différentes initiatives discutées par les protagonistes politiques sur l'avenir de cette instruction. Selon des sources...