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Dernières Infos - Enquête sur les explosions du 4 août

Sit-in d'activistes devant le palais de justice en soutien aux juges "décents"

Sit-in d'activistes devant le palais de justice en soutien aux juges

Des activistes de l'association Noun devant le palais de justice, le 29 novembre 2021. Photo Claude Assaf

Une dizaine d'activistes de l'association Noun se sont rassemblés, lundi matin, devant le palais de justice de Beyrouth, pour exprimer leur soutien aux "juges décents", et dénoncer le retard dans l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth, au moment où le pouvoir judiciaire reste confronté à des entraves et des pressions politiques. 

Au nom des membres de l'association, principalement féminine, une militante a appelé "les juges à ne pas démissionner" et à "défendre le peuple", assurant que "le Liban a besoin d'eux". "Tant qu'il y a des juges qui ont une conscience, il y aura un espoir de sauver le pays", a-t-elle poursuivi. Elle a déploré le fait que le bureau du procureur général n'a toujours pas contribué à faire avancer l'enquête, et regretté "son silence", "son retard" dans le traitement du dossier, ainsi que les diverses "entraves". Les activistes ont également observé une minute de silence en mémoire des victimes du port et chanté l'hymne national, avant d'offrir des roses blanches aux juges au palais de justice.

Près de seize mois après la tragédie du 4 août 2020, qui a fait plus de 200 morts et 6.000 blessés, l'enquête continue de piétiner, alors que la classe politique s'évertue à mettre des bâtons dans les roues du juge Tarek Bitar. Plusieurs personnalités poursuivies dans le cadre de l'investigation utilisent les moyens judiciaires pour tenter de l'écarter, interrompant ainsi volontairement le cours de l'enquête, qui est actuellement suspendue.

Toutefois, la semaine dernière, plusieurs plaintes et recours ont été rejetés par différents tribunaux, et le juge Habib Mezher, président par intérim de la 12e chambre civile de la cour d’appel, qui avait "abusivement", selon l’analyse de plusieurs personnalités de référence dans le monde judiciaire, suspendu l’enquête du juge Bitar, a été dessaisi de l’affaire mardi. Ce dessaisissement ne permet pas, pour autant, au magistrat de reprendre la main sur le dossier du port, car il faudrait, entre autres, attendre la décision de M. Mezher sur la notification de la demande de récusation de M. Bitar.

Parallèlement, trois magistrates avaient présenté leur démission, la semaine dernière, afin de protester contre les ingérences du pouvoir politique dans le cours de la justice, notamment dans l'enquête sur le dossier du port de Beyrouth. Les démissions avaient toutefois été refusées, vendredi dernier, par le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Souhail Abboud. 

Une dizaine d'activistes de l'association Noun se sont rassemblés, lundi matin, devant le palais de justice de Beyrouth, pour exprimer leur soutien aux "juges décents", et dénoncer le retard dans l'enquête sur les explosions meurtrières au port de Beyrouth, au moment où le pouvoir judiciaire reste confronté à des entraves et des pressions politiques. Au nom des membres de...