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Économie - Electricité

Fuel irakien : EDL sera fournie pour décembre

Le ministre de l’Énergie a fixé à 75 000 tonnes par mois les quantités de fuel irakien destinées au Liban. 

Fuel irakien : EDL sera fournie pour décembre

La production d’EDL est retombée à son niveau plancher, autour de 500 mégawatts (MW), en attendant les prochaines livraisons de fuel-oil. Photo P.H.B.

L’accord conclu le 23 juillet dernier entre le Liban et l’Irak pour fournir du carburant aux centrales d’Électricité du Liban (EDL), à des conditions présentées comme accommodantes pour le pays du Cèdre, continue d’être appliqué bon an mal an en ces temps de crise, permettant au fournisseur d’État de maintenir sa production à un niveau toujours minimal.

Dernier développement en date, annoncé jeudi soir dans un communiqué du ministère de l’Énergie et de l’Eau : le 4e appel d’offres lancé par ce dernier pour les livraisons de décembre a été remporté par la société émiratie ENOC, qui avait déjà pris en charge les commandes de septembre et d’octobre – celles de novembre ayant été assurées par un autre acteur, Coral Energy, également basé aux Émirats.

Pour décembre, ENOC va donc s’engager à récupérer 75 000 tonnes de fuel irakien – qui ne peut être consommé par les centrales d’EDL en raison de sa haute concentration en soufre – en échange de 28 000 tonnes de gasoil et de 24 000 tonnes de fuel-oil grade B qui seront répartis entre les différents sites d’EDL. ENOC était opposée à la société omanaise OQ et Coral Energy. Le calendrier des livraisons à venir n’a pour l’instant pas été annoncé.

75 000 tonnes par mois
Contacté, le ministère n’a pas fourni plus d’informations à ce sujet. Il a en revanche précisé dans son communiqué s’être récemment entendu avec les responsables irakiens pour fixer à 75 000 tonnes par mois, au minimum, les quantités de fuel fourni par ce pays dans le cadre de cet accord conclu pour une durée d’un an et qui a commencé à être exécuté en septembre. Cela vient en réponse aux deux dernières quantités fournies par l’Irak, chacune équivalente à 60 000 tonnes de fuel, bien inférieures à la marge établie dans le cadre de l’accord initial, entre 75 000 et 85 000 tonnes de fuel.

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Ce sont au total 12 appels d’offres pour des échanges de carburant qui doivent avoir lieu d’ici à fin août 2022. En contrepartie, le Liban s’est engagé à fournir des services – sans donner plus de précisions – selon les termes de l’accord qui comporte certaines zones d’ombre. L’ancien ministre de l’Énergie, Raymond Ghajar, qui avait conclu l’accord côté libanais, avait estimé la valeur du combustible irakien en jeu entre 300 et 400 millions de dollars.

Pour rappel, les 200 000 tonnes de fuel irakien livrées jusqu’ici ont été échangées par le Liban pour obtenir 147 250 tonnes de carburant compatible avec les centrales d’EDL (toutes catégories confondues). Quant au flou qui régnait autour des 500 000 tonnes de carburant approuvées il y a 10 jours par les autorités irakiennes, le ministère de l’Énergie a précisé que cette quantité n’est autre que celle qui a été ajoutée aux 500 000 tonnes de fuel initialement approuvées. Par conséquent, la quantité totale prévue dans le cadre de cet accord est toujours d’un million de tonnes. S’agissant du type de carburants échangés (gasoil, fuel-oil grade ou grade B), le ministère de l’Énergie indique que c’est EDL qui choisit en fonction des « besoins de ses centrales ».Après une courte période d’amélioration relative début novembre, la production d’EDL est retombée à son niveau plancher, faute d’approvisionnement stable et suffisant en carburant, autour de 500 mégawatts (MW) selon nos informations, soit le tiers des capacités totales pouvant être mobilisées. Cela permet au fournisseur de fournir 4 heures de courant en moyenne par jour, par intermittence et en faisant une rotation entre les différentes régions (certaines zones peuvent être plus ou moins approvisionnées en fonction de leur positionnement sur le réseau).

100 millions de dollars
EDL attend aussi plusieurs livraisons supplémentaires – notamment du fuel-oil – validées suite à des appels d’offres lancés en octobre par la Direction des adjudications (DDA) pour un total de plus de 65 000 tonnes assurées par la société suisse Rhomax International AG – dont une partie serait actuellement en train d’être testée avant d’être déchargée, selon nos informations. De plus, 35 000 tonnes de gasoil ont été livrées lors de la première quinzaine de novembre par l’émiratie ZR Energy DMCC. Ces commandes ont en principe été réglées via l’enveloppe de 100 millions de dollars que la Banque du Liban (BDL) a octroyée à EDL en échange d’environ 150 milliards de livres (au taux officiel de 1 507,5 livres pour un dollar, alors que le taux dollar/livre a dépassé la barre des 25 000 livres cette semaine).

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Liés à la crise économique et financière que traverse le pays, les problèmes croissants d’EDL pour acheter son carburant obligent les Libanais à payer le prix fort facturé par les propriétaires de générateurs, dont les tarifs ont explosé avec la levée quasi totale des subventions sur les carburants importés (dont le diesel et le mazout consommés par ces unités de production).

L’établissement connaissait déjà des problèmes structurels avant la crise – principalement liés à la corruption régnant au sein de la classe politique. Sa situation s’est aggravée depuis 2019 en raison des problèmes financiers du pays – et des réticences de la BDL à débloquer des crédits pour l’établissement public – mais aussi de la destruction, le 4 août 2020, de son siège à Mar Mikhaël, soufflé lors de la tragique explosion qui a ravagé Beyrouth. Des destructions qui ont eu raison de son centre national de commande du réseau et provoqué d’importants retards dans le processus de collecte des factures. 

L’accord conclu le 23 juillet dernier entre le Liban et l’Irak pour fournir du carburant aux centrales d’Électricité du Liban (EDL), à des conditions présentées comme accommodantes pour le pays du Cèdre, continue d’être appliqué bon an mal an en ces temps de crise, permettant au fournisseur d’État de maintenir sa production à un niveau toujours minimal.
Dernier développement...

commentaires (1)

Le problème de l’electricite pourrait être résolu demain si nos corrompus de politiciens lâchaient leur système de clientélisme au profit des pauvres citoyens… combien d’offres de construction de centrales électriques le Liban a déjà reçu des pays de l’Occident? Toujours rejetées car il n’y avait pas de commissions pour eux. C’est a vomir!

CW

10 h 15, le 27 novembre 2021

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Commentaires (1)

  • Le problème de l’electricite pourrait être résolu demain si nos corrompus de politiciens lâchaient leur système de clientélisme au profit des pauvres citoyens… combien d’offres de construction de centrales électriques le Liban a déjà reçu des pays de l’Occident? Toujours rejetées car il n’y avait pas de commissions pour eux. C’est a vomir!

    CW

    10 h 15, le 27 novembre 2021

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