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Politique - Crise diplomatique

L’Arabie saoudite dénonce "la domination du Hezbollah" sur le Liban

Le Hezbollah se mobilise contre la démission de Cordahi.

L’Arabie saoudite dénonce

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan. Photo d'archives AFP

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, a affirmé que son pays avait pris la décision de se désengager du Liban car le Hezbollah "domine la scène politique libanaise", expliquant que pour Riyad la crise diplomatique actuelle n’est pas simplement une réaction aux propos du ministre libanais de l’Information.

"Nous sommes parvenus à la conclusion que traiter avec le Liban et son gouvernement actuel n’est ni productif ni utile, en raison de la domination continue du Hezbollah sur la scène politique et de ce que nous percevons comme une réticence continue de ce gouvernement et des dirigeants politiques libanais en général à mettre en œuvre les réformes nécessaires, les actions nécessaires pour pousser le Liban dans la direction d'un véritable changement", a déclaré le ministre à la chaîne américaine CNBC. "Nous avons décidé que l'engagement n'est pas dans notre intérêt", a-t-il ajouté , en marge du sommet du G 20 à Rome.

L’Arabie saoudite avait rappelé vendredi son ambassadeur au Liban et décidé l'expulsion de l'ambassadeur libanais, ainsi que l’arrêt de toutes les importations libanaises, en réaction aux déclarations du ministre de l’Information Georges Cordahi qui avait critiqué son intervention militaire au Yémen et soutenu les rebelles houthis pro-iraniens. Trois autres pays du Golfe ont adopté des mesures de rétorsion en solidarité avec le royaume saoudien : les Émirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn.

"Domination" du Hezbollah

Interrogé au sujet des déclarations de M. Cordahi, le ministre saoudien a estimé que "les commentaires du ministre (Cordahi) sont le symptôme d’une réalité, qui est que la scène politique libanaise continue d’être dominée par le Hezbollah, un groupe terroriste qui arme, équipe et entraîne la milice des houthis". "Pour nous, l’affaire est plus large que les commentaires d’un seul ministre, et constitue une indication de l’état dans lequel se trouve le Liban. C’est pourquoi ne ne voyons pas la nécessité d’y maintenir un ambassadeur", a-t-il encore dit.

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Malgré cette grave crise diplomatique, et les appels à la démission de M. Cordahi, le ministre qui s’est rendu samedi à Bkerké auprès du patriarche maronite ne s’est pas exprimé. Le Hezbollah s'était prononcé contre la démission de M. Cordahi.

Samedi, le ministre saoudien avait déjà multiplié les déclarations contre le Hezbollah. "Je crois qu’il est important que l’establishment dans ce pays trace un chemin qui le libère de l’édifice politique actuel, qui renforce la domination du Hezbollah", a-t-il affirmé à l’agence Reuters. Il a ajouté que l’hégémonie du Hezbollah "affaiblit les institutions et contraint le Liban à agir d’une manière contraire aux intérêts de son peuple".

Interrogé au sujet du gouvernement de Nagib Mikati, il a répondu : "Nous n’avons pas d’opinion au sujet du gouvernement au Liban, qu’il reste ou qu’il parte, c’est la décision du peuple libanais". A la chaîne al-Arabiya, il avait aussi déclaré : "Il n'y a pas de crise avec le Liban mais une crise au Liban en raison de l'hégémonie iranienne. La domination du Hezbollah sur le système politique au Liban nous inquiète.

Le Hezbollah fermement opposé à la démission de Cordahi

Des responsables du Hezbollah se sont mobilisés dimanche pour défendre le ministre Cordahi. "Nous soutenons la position du ministre Cordahi, qui est une position nationale souverainiste et exprime une personnalité courageuse qui ne cède pas au chantage", a affirmé le député Hassan Ezzeddine, lors d’une cérémonie à Aïtit au Liban-Sud, déplorant les appels à sa démission. "L’Arabie saoudite a pris les propos du ministre comme prétexte pour menacer les Libanais et s’ingérer dans leurs affaires intérieures (…) et créer une crise diplomatique et politique pour encercler le Liban", a ajouté le député, se déchaînant contre l’intervention militaire du royaume au Yémen.

Pour sa part, le député Hassan Fadlallah a affirmé que "nous n’accepterons pas que quiconque nous humilie". "Nous refusons les pressions exercées sur le ministre de l’Information, qu’elles viennent de parties au sein du gouvernement ou de parties extérieures", a-t-il ajouté au cours d’une rencontre avec les habitants dans le village de Aïta el-Chaab au Liban-Sud. M. Fadlallah s’en est pris implicitement à l’Arabie saoudite, ajoutant : "Nous n’acceptons pas que notre pays soit pris en otage et soumis au chantage d’un pays frère ou ami ou de tout autre pays", a-t-il dit. 

Déjà samedi, le chef du groupe parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad s’était déchaîné contre l’Arabie et avait accusé "ceux qui veulent provoquer la crise actuelle au Liban" de tenter de torpiller les prochaines élections prévues fin mars.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, a affirmé que son pays avait pris la décision de se désengager du Liban car le Hezbollah "domine la scène politique libanaise", expliquant que pour Riyad la crise diplomatique actuelle n’est pas simplement une réaction aux propos du ministre libanais de l’Information."Nous sommes parvenus à la conclusion que traiter...

commentaires (9)

Nous sommes tout à fait d’accords Monsieur Ben Farhan. Mais que faites vous donc en ce moment en abandonnant le Liban pour laisser la voie libre à l’Iran et à ses alliés pour l’annexer. C’est cette méthode adoptée par tous les pays qui prétendaient vouloir aider le nôtre qui a fait que le HB est devenu ce qu’il est. Il est beaucoup plus faible que tout le monde ne le croit mais à force de lâcheté et de soumission il s’est senti pousser des ailes et a étendu sa tyrannie faute de répondants. Les américains, français et autres l’ont fait dans les années 80 et depuis on attend toujours le pays qui oserait lui montrer ce qu’il vaut, à commencer par le Liban, qui est le premier concerné avec toute sa population, qui elle fera toute la différence mais tarde à passer à l’acte. Min antarak y’a antar?

Sissi zayyat

11 h 13, le 01 novembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Nous sommes tout à fait d’accords Monsieur Ben Farhan. Mais que faites vous donc en ce moment en abandonnant le Liban pour laisser la voie libre à l’Iran et à ses alliés pour l’annexer. C’est cette méthode adoptée par tous les pays qui prétendaient vouloir aider le nôtre qui a fait que le HB est devenu ce qu’il est. Il est beaucoup plus faible que tout le monde ne le croit mais à force de lâcheté et de soumission il s’est senti pousser des ailes et a étendu sa tyrannie faute de répondants. Les américains, français et autres l’ont fait dans les années 80 et depuis on attend toujours le pays qui oserait lui montrer ce qu’il vaut, à commencer par le Liban, qui est le premier concerné avec toute sa population, qui elle fera toute la différence mais tarde à passer à l’acte. Min antarak y’a antar?

    Sissi zayyat

    11 h 13, le 01 novembre 2021

  • Vous connaissez Goofy?

    m

    20 h 29, le 31 octobre 2021

  • Il n'y a rien à redire aux propos du ministre saoudien, il a raison à 100%. "Le Hezbollah s'était prononcé contre la démission de M. Cordahi" il ne demissionnera donc pas!

    Yves Prevost

    17 h 15, le 31 octobre 2021

  • Une seule et unique solution. Il faut que ça pète ! BOUM BOUM BOUM !!! Le Hezbollah doit disparaître au sens large du terme, au réel comme au figuré. On n’a jamais vu dans l’histoire, un groupe de personnes formant un mouvement armé déposer les armes subitement après une négociation pacifique. Le Hezbollah comme tant d’autres qui, sont arrivés au Pouvoir par les armes, ne partiront que par les armes. Le Hezbollah n’a pas lieu d’exister ni au Liban ni ailleurs, il est contre nature, ne comprend que par la violence, et Israël l’a très bien compris dès le premier jour. La preuve, Nasrallah souffle, gronde, gesticule, et ne fait rien qui puisse justifier le retour de manivelle qui pourrait lui nuire. Nasrallah demeure le moulin à vent immobile qu’il a toujours été, les pieds bien ancrés et scellés au sol, ne lui permettant que de faire tourner ses palmes le temps de moudre la farine nécessaire afin d’enfariner ses sympathisants par des paroles en l’air qui s’envolent comme par enchantement vers le néant ne chatouillant même pas les plus frileux. Son courage consiste à se claquemurer au énième sous-sol et se faire photographier sous différents décors. Qui peut prétendre avoir vu Nasrallah en public, même avec ses gardes du corps visitant un hôpital ou allant faire la prière du vendredi ou un jour de fête religieuse ! Nasrallah serait-il ochlophobe ? c’est la question à poser, pour éviter de se dire qu’il craigne pour sa vie …

    Le Point du Jour.

    17 h 14, le 31 octobre 2021

  • Ce qu’on fait les moumana3istes est criminel dans le sens où ils n’ont pas arrêter depuis 10 ans à forcer les libanais travaillant dans le gulf a perdre pour certains leurs emploient et pour d’autres à perdre leurs marchés par la force regardez tous les pays où se targuent les iraniens de contrôler leur capitales pendant ce temps la regardez un peu les pays du GCC

    Bery tus

    15 h 59, le 31 octobre 2021

  • En toute franchise et clarté le Ministre Saoudien a précisé le point de vue de son pays. Comme on dit en anglais "the reality of the facts"

    DRAGHI Umberto

    13 h 53, le 31 octobre 2021

  • Tout cela est vrai hélasais il ne faut pas abandonner le Liban mais soutenir par tout les moyens commémorer des armes aux opposants de la domination iranienne pas pour faire une guerre mais pour amener ke hezb à la table du dialogue car ce ne sont pas les fleurs qui le feront bouger. Comme disait Churchill si tu veux la paix avec des fascistes prepare toi à la guerre .la seconde chose que le golfe peut faire c'est créer par les $$ une opposition chiite qui tient à la route et payer autant de gens possibles pour la rejoindre

    Liban Libre

    13 h 13, le 31 octobre 2021

  • Le Liban dominé par le Hezbollah ? Quel scoop ! Remarquez, c'est toujours bon de le préciser pour ceux qui ne le savent pas encore.

    Robert Malek

    13 h 02, le 31 octobre 2021

  • Il faut bien le dire , la domination n’est pas le fait d’un quelconque triomphe démocratique, mais bien, le règne de la terreur , des armes miliciennes , du crime organisé, et de la menace permanente d’une guerre civile..

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 16, le 31 octobre 2021

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