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Société - Liban-Nord

Au Akkar, plusieurs morts dans des combats entre familles rivales, sur fond de vendetta

L'armée s'est déployée dans la région pour tenter de rétablir le calme.

Au Akkar, plusieurs morts dans des combats entre familles rivales, sur fond de vendetta

Des habitations et des voitures incendiées dégageant de la fumée dans le village de Wadi Jamous au Akkar (Liban-Nord), le 19 octobre 2021. Photo fournie par notre correspondant Michel Hallak

Des affrontements armés se poursuivaient mardi, pour le troisième jour consécutif, entre deux familles dans le village de Wadi Jamous, au Akkar (Liban-Nord), sur fond de vendetta, faisant au moins trois morts et sept blessés, dont deux sont dans un état critique.

Selon notre correspondant Michel Hallak, une des victimes, blessée lundi lors d'un échange de tirs entre des membres de la famille Tartoussi et celle des Sayyed, a succombé à ses blessures après avoir été hospitalisée. Le renouvellement des tensions, à leur comble dans la région suite à l'annonce de ce décès, a provoqué la mort d'au moins deux autres personnes, dont l'une est de la même famille. Cinq habitations et trois voitures ont été incendiées, alors que sept personnes ont été blessées et hospitalisées à Halba, également dans le Akkar, indique notre correspondant. Deux d'entre elles sont dans un état critique. L'armée libanaise s'est déployée dans la région pour tenter de rétablir le calme.

Le député Walid Baarini, qui s'est rendu lundi soir à Wadi Jamous dans une tentative d'apaisement, a de son côté fait état de quatre morts, sans toutefois préciser à quelle famille ils appartiennent. Il a déploré les accrochages entre les deux clans et appelé les forces de sécurité à mettre un terme aux violences. Un autre député du Akkar, Tarek Merhebi, affilié au Courant du futur de Saad Hariri, a exhorté les habitants de la localité à donner suite aux efforts d'apaisement de l'armée et à arrêter les accrochages. Dans une déclaration, le parlementaire, qui a effectué un suivi de la situation avec des responsables sécuritaires, a appelé les parties concernées à "mettre fin au bain de sang, et à opter pour la sagesse et la raison". Pour sa part, Mohammad Sleiman, également député du Akkar affilié au Courant du futur, a incité, dans une déclaration, "toutes les personnes sages de Wadi Jamous à intervenir pour stopper la discorde", et a exhorté les forces de sécurité à déployer tous les efforts possibles "pour mettre fin au bain de sang".

Dans un communiqué, l'institution militaire a indiqué qu'un "accrochage a éclaté à Wadi Jamous entre les membres des familles Sayyed et Tartoussi faisant plusieurs morts et blessés", sans avancer un chiffre précis. L'armée ajoute que l'accrochage a eu lieu deux jours après une autre rixe pour des "anciennes raisons de vendetta". "Les patrouilles de l'armée déployées dans la région sont intervenues et ont arrêté les personnes impliquées", ajoute le communiqué.

Les incidents sécuritaires et les vendettas sont fréquents au Liban. Ils se multiplient en raison d'un faible déploiement de l'armée et d'une absence de contrôle sur les armes.

Des affrontements armés se poursuivaient mardi, pour le troisième jour consécutif, entre deux familles dans le village de Wadi Jamous, au Akkar (Liban-Nord), sur fond de vendetta, faisant au moins trois morts et sept blessés, dont deux sont dans un état critique.Selon notre correspondant Michel Hallak, une des victimes, blessée lundi lors d'un échange de tirs entre des membres de la...

commentaires (1)

"Ils se multiplient" aussi parce qu'il n'y a pas d'esprit civique, parce que les assabiyyat (claniques, familiales, communautaires, confessionnelles, etc.) priment sur le vivre-en-société, parce que l'Etat a abandonné depuis longtemps ce qui devrait être sa prérogative régalienne première, le monopole de la violence légitime (pour parler comme le sociologue Max Weber), parce que la violence dans ce pays est devenue systémique, encouragée par l'impunité généralisée, parce que faute d'un Etat de droit, les gens s'autorisent à se faire justice eux-mêmes, faisant de notre société une société où tout le monde est l'ennemi de tout le monde...

otayek rene

16 h 58, le 19 octobre 2021

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Commentaires (1)

  • "Ils se multiplient" aussi parce qu'il n'y a pas d'esprit civique, parce que les assabiyyat (claniques, familiales, communautaires, confessionnelles, etc.) priment sur le vivre-en-société, parce que l'Etat a abandonné depuis longtemps ce qui devrait être sa prérogative régalienne première, le monopole de la violence légitime (pour parler comme le sociologue Max Weber), parce que la violence dans ce pays est devenue systémique, encouragée par l'impunité généralisée, parce que faute d'un Etat de droit, les gens s'autorisent à se faire justice eux-mêmes, faisant de notre société une société où tout le monde est l'ennemi de tout le monde...

    otayek rene

    16 h 58, le 19 octobre 2021

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