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Lifestyle - ÉVÉNEMENT

« Aux portes de l’Orient », le Liban s’expose sur le Rocher de Monaco

À la Maison de France de Monaco, le tandem Virginie Broquet et la famille Tarazi, icône de la boiserie orientale, invitent à une immersion dans l’ébénisterie d’art et la Résidence des Pins, une des plus belles demeures des ambassadeurs français à l’étranger.

« Aux portes de l’Orient », le Liban s’expose sur le Rocher de Monaco

À la Maison de France de Monaco, ambiance d’un magasin oriental du début du siècle dernier. Photo Audrey Mauboussin

C’est l’histoire d’une rencontre entre une dynastie d’artisans libanais, les Tarazi, et la Française Virginie Broquet, peintre, dessinatrice et prix 1993 d’Alph-Art Avenir du festival international de bandes dessinées d’Angoulême. Une rencontre qui remonte à juin 2017, Virginie Broquet exposait alors les dessins originaux de ses Carnets : Sur la route des ambassades, à la Maison de France de Monaco, donnant à voir les résidences, les missions diplomatiques et consulats de la France dans le monde. Michel Émile Tarazi, lui, décrit la prestigieuse Résidence des Pins à Beyrouth, riche d’art et d’histoire, dont l’intérieur a été habillé de précieuses boiseries par son aïeul et que lui-même a restaurée après la guerre du Liban.

Pour mémoire

Lieu de mémoire, la Résidence des Pins dévoile son intimité

Séduite par l’idée de découvrir les lieux, l’artiste met le cap sur Beyrouth, en 2019 pour croquer la demeure et ancrer ses émotions dans un nouveau carnet de voyage. Ainsi a pris forme l’exposition « Aux portes de l’Orient » qui se déroule à la Maison de France, à Monaco, jusqu’au 5 novembre. L’inauguration a eu lieu le 12 octobre sous le haut patronage de l’ambassadeur de France à Monaco Laurent Stéfanini, en présence de Danielle Merlino, présidente honoraire de la FGFM (Fédération des groupements français de Monaco).

L’artiste française Virginie Broquet entourée de Michel et Camille Tarazi lors du vernissage de l’exposition, le 12 octobre. Photo Audrey Mauboussin

Ils ont sorti le grand jeu

L’immersion en Orient commence au seuil de la Maison de France. Là se dressent côte à côte la porte monumentale de la Résidence des Pins redessinée par Virginie Broquet et un grand panneau représentant Dimitri Tarazi posant devant le trône en bois de cèdre, exécuté dans les ateliers de la famille en 1900, pour le sultan ottoman Abdel Hamid II. Le siège est exposé aujourd’hui au palais Yldiz, à Istanbul, en Turquie. La visite se poursuit à l’intérieur où les œuvres de Virginie Broquet et les dizaines d’objets d’art, d’artefacts, de documents, d’archives familiales, de photographies et cartes postales anciennes de Michel et Camille Tarazi se déploient sur trois niveaux dans une scénographie inventive signée Gilles Montelatici. Avec, tout d’abord, une plongée dans l’histoire avec une immense reproduction de la photo du général Gouraud proclamant l’État du Grand Liban à partir du perron de la Résidence des Pins. Le bâtiment étale, au travers des clichés et dessins, le faste de son décor oriental : salon ottoman, atrium doté de cheminée et de bassin en marbre polychrome, escaliers intérieurs parés de boiseries en cèdre massif (qotrani), panneaux muraux provenant de Damas ou encore plafonds en bois peint ornés de mouqarnas. Le ton est donné.

Pour mémoire

« Lumières du Liban nous permettra de témoigner de la face lumineuse du pays »

Aux portes de l’Orient, les artisans, artistes et créateurs subliment la matière et prônent le travail du bois à la main. Aussi, au premier étage, sous l’œil de l’aïeul Georges Dimitri Tarazi, immortalisé en noir et blanc dans sa boutique en 1900, un documentaire de 16 minutes célèbre le savoir-faire des ébénistes. En écho, une collection de mobilier, de tapis, de luminaires et d’objets orientaux, chinée en Europe par Michel et Lina Tarazi depuis plus de 30 ans, recrée l’ambiance d’une échoppe orientale du début du siècle dernier. Quant à l’artiste Virginie Broquet, elle a choisi de saisir de la pointe de ses pinceaux le bazar et sa foule bigarrée, et de revisiter l’atmosphère onirique du hammam traditionnel, orné de briques de terre cuite rouge et de tissus colorés. Une atmosphère intime qui prépare à l’immersion dans un monde de prélassement, caractéristique de l’Orient !

Une vue de la bibliothèque. Photo Audrey Mauboussin

Lamartine et Nerval au rendez-vous

Ce n’est pas tout. Une bibliothèque a été reconstituée pour permettre aux Monégasques de découvrir le Liban d’hier. Elle abrite des brochures touristiques, des ouvrages de voyageurs français comme Lamartine, Nerval, Flaubert, Twain et autres, des images du Liban vu par les orientalistes, des posters offerts par le ministère du Tourisme libanais ainsi que 80 cartes postales datant du début des années 1900 et éditées par Dimitri Tarazi & Fils et par André Terzis & Fils, et collectionnées par Camille Tarazi. Un plan du Liban avec ses destinations touristiques est illustré par Virginie Broquet, ainsi qu’un nombre d’œuvres représentant Beyrouth, Baalbeck et Harissa, qu’elle avait visités en 2019. Des rencontres avec Camille Tarazi et Virginie Broquet sont prévues les vendredis 22 octobre et 5 novembre 2021 à la Maison de France. Camille Tarazi signera son ouvrage Vitrine de l’Orient, Maison Tarazi fondée à Beyrouth en 1862, qui relate en texte et en images la saga d’une famille ayant fait de l’Orient son fonds de commerce et qui poursuit depuis cinq générations la même passion. Pour sa part, Virginie Broquet signera son ouvrage Sur la route des ambassades de France, des récits de voyage illustrés par ses dessins reflétant ces lieux patrimoniaux et culturels souvent méconnus du public, et pourtant riches d’art et d’histoire.

* « Aux portes de l’Orient », à la Maison de France, à Monaco, jusqu’au 5 novembre.

C’est l’histoire d’une rencontre entre une dynastie d’artisans libanais, les Tarazi, et la Française Virginie Broquet, peintre, dessinatrice et prix 1993 d’Alph-Art Avenir du festival international de bandes dessinées d’Angoulême. Une rencontre qui remonte à juin 2017, Virginie Broquet exposait alors les dessins originaux de ses Carnets : Sur la route des ambassades, à la...

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