Le président de la Chambre, Nabih Berry, a estimé que le gouvernement de Nagib Mikati, formé le 10 septembre, disposait d'un mois et demi pour faire ses preuves, le Parlement devenant "quasiment inactif" à partir du mois de décembre en raison des fêtes de fin d'année et du lancement de la campagne électorale pour les législatives de 2022. M. Berry a assuré, dans ce contexte, que les élections auront bien lieu au printemps prochain, et que le mandat du Parlement actuel ne sera pas prolongé.
Dans un entretien publié lundi par le journal al-Charq al-Awsat, M. Berry a indiqué avoir souligné, dans l'une de ses entrevues avec M. Mikati, la nécessité de ne pas tarder à se mettre au travail, estimant que "le gouvernement dispose d'un mois et demi pour travailler". "Avec le début du mois de décembre, le Parlement devient quasiment inactif en raison des fêtes de fin d'année et des législatives qui approchent, vu que les députés commenceront à préparer leur campagne électorale". "Au cours de cette période, le gouvernement est donc supposé avoir terminé les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), ou du moins avoir pris des mesures concrètes et avancé sur ce plan". "Le cabinet est également appelé à résoudre d'ici là la crise de l'électricité, sinon nous considérerons qu'il a échoué", a dit M. Berry.
Le Liban a officiellement repris, jeudi dernier, les négociations avec le FMI sur un plan de sauvetage visant à mettre un terme à la grave crise socio-économique dans laquelle il se débat depuis l'été 2019. Cette reprise fait suite à l'interruption des pourparlers entamés par le précédent gouvernement suite à des désaccords avec la Banque du Liban (BDL).
Critiques
Le dirigeant du parti Amal a critiqué, par ailleurs, le fait que les responsables discutent de "nominations administratives" au lieu de résoudre la crise de l'électricité, sans préciser à quoi il faisait exactement référence. Le cabinet est appelé à plancher sur des nominations dans plusieurs secteurs, dont les plus importantes sont les judiciaires, des sièges étant vacants au Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que d'autres militaires, diplomatiques et au niveau des caïmacams (responsables régionaux). Ces nominations risquent de provoquer des tensions entre les grandes formations politiques.
"Sans l'armée libanaise qui a offert ses réserves stratégiques, nous aurions sombré dans un black-out total aujourd'hui", a-t-il noté, en allusion à la solution temporaire trouvée ce week-end à la panne totale du réseau électrique faute de carburant.
Pas de prorogation du mandat du Parlement
Concernant les législatives prévues au printemps prochain, M. Berry a assuré que son groupe parlementaire "respecte les décisions du Parlement". Il a précisé, une nouvelle fois, que son parti préfère que les élections se tiennent le 27 mars au lieu du 8 mai, comme cela a été agréé la semaine dernière par les commissions parlementaires mixtes, vu que le Ramadan tombe en avril 2022. Le chef du législatif s'est également prononcé en faveur du respect du droit des Libanais de l'étranger à voter, ce qui est garanti par la loi.
M. Berry a toutefois relevé qu'un désaccord oppose les deux grands partis chrétiens, le Courant Patriotique libre (CPL) du député aouniste Gebran Bassil et les Forces libanaises (FL) de Samir Geagea, au sujet du vote des émigrés, soit pour six députés, comme la loi le garantit (un pour chaque continent), soit pour les 128 membres du Parlement en fonction de leur localité d'origine. Il s'est dit étonné que le CPL a refusé la tenue des législatives plus tôt que prévu, alors qu'il "réclamait au départ la réduction du mandat du Parlement et la tenue d'élections anticipées". Il a enfin assuré que le mandat du Parlement actuel ne sera pas prorogé et que toutes les informations à ce sujet sont erronées.
Le CPL avait estimé, samedi, que l'organisation des législatives en mars au lieu de mai réduirait le temps de préparation pour le vote des Libanais de l'étranger, et qu'une telle modification de délai serait "anticonstitutionnelle". Il a cité également comme raisons les difficultés de circulation dans les régions montagneuses qui seraient encore enneigées et la hausse du prix des carburants.
commentaires (6)
Berry donne 45 jours a Mikati pour voir des résultats. En moins d'une semaine il peut en avoir s'il commence déjà par foutre Berri au frais pour tous les crimes commis depuis son apparition sur la scène politique. Nous allons être clément et oublier toutes les traîtrises et conneries faites avant 1990 et allons le coffrer pour tout ce qu;il a fait depuis... Et celles-ci sont innombrables ! Piece of cake comme que dirait Biden !
Pierre Hadjigeorgiou
09 h 35, le 13 octobre 2021