Le ministre libanais de l'Energie, Walid Fayad, a annoncé dimanche que le réseau d'Electricité du Liban (EDL) était de nouveau opérationnel, au lendemain d'une panne totale dans le pays suite à l'arrêt de deux centrales en raison de l'épuisement de leurs stocks de fuel, et indiqué que la Banque du Liban (BDL) avait débloqué 100 millions de dollars pour importer du fuel.
Dans un communiqué, le ministre a précisé que les centrales seront opérationnelles avec une capacité de production de courant optimale dimanche à la mi-journée, soit pas plus de deux heures par jour dans la plupart des régions. La défaillance de leur production sera compensée par celles des centrales de Zouk (Kesrouan) et de Jiyyé (sud) après que des cargaison de fuel y ont été déchargées samedi soir, selon le ministre qui ajoute que la production de courant sera de 500 MW.
Prêt de 100 millions de dollars
M. Fayad a indiqué, par ailleurs, que la BDL a approuvé vendredi un prêt de 100 millions de dollars pour importer du fuel, ce qui permettra d'augmenter les heures d'alimentation en courant.
EDL avait annoncé, samedi, une panne générale après l'arrêt des centrales de Zahrani (Sud) et Deir Aamar (Nord), leurs stocks de mazout ayant été épuisés. En soirée, la compagnie avait précisé avoir reçu 6 millions de litres de gasoil de l’armée libanaise pour alimenter ces centrales pendant trois jours.
ll y a une semaine, une panne générale avait déjà été signalée après l'arrêt de la production d’électricité fournie par deux centrales flottantes louées à Karpowership, filiale de l’opérateur turc Karadeniz Holding, une production qui assurait près du quart des capacités totales pouvant être mobilisées par EDL (autour de 1 800 MW selon l’organisme public). Mais leurs unités de production n’étaient presque plus mises à contribution en raison des problèmes d’approvisionnement d’EDL en carburant.
Le Liban, qui poursuit sa descente aux enfers depuis le début d'une grave crise à l'été 2019, n'a plus de liquidités suffisantes pour se procurer le fuel nécessaire au fonctionnement de ses centrales électriques, et les générateurs privés, qui prennent normalement le relais lors des périodes de rationnement du courant public, ne parviennent plus à se procurer du mazout en raison de la pénurie de carburant. Pour ne rien arranger, la BDL a presque totalement levé ses subventions sur les carburants et autres produits et matières de première nécessité, provoquant une flambée de leurs prix.
Dans ce contexte, Le Liban attend l'importation de gaz égyptien à travers la Jordanie et la Syrie, pour augmenter sa production d'électricité, suite à une autorisation spéciale des Etats-Unis malgré les sanctions imposées au régime syrien dans le cadre de la loi César. Entre temps, les autorités continuent de miser sur des solutions à court terme, comme l'importation de fuel irakien.
commentaires (6)
depuis des décennies, l'incompétence le dispute à la corruption tant à EdL que dans tout le secteur de production et de distribution d'électricité au Liban. La seule chose que les ministres qui se sont succédés ont faite, c'est une collection impressionnante de "plans stratégiques" dont rien - absolument rien - n'a été mis en oeuvre; C'est ça le Liban !!!
JB El catalán
18 h 28, le 11 octobre 2021