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Société - Éducation

Spiteri invite les écoles catholiques à « comprendre » les parents d’élèves en difficulté

« Combien de fois nous tombons dans l’équivoque de juger au lieu de tendre la main », explique le nonce apostolique.

Spiteri invite les écoles catholiques à  « comprendre » les parents d’élèves en difficulté

Le nonce apostolique Josef Spiteri. Photo DR

Les crises sont des tournants sociaux que les Églises au Liban, et les écoles catholiques en premier, doivent apprendre à « lire ». Ces institutions doivent renouer avec leur charisme fondateur et « renouveler leur mission en tant que formateurs de valeurs ». Telles sont les grandes orientations où doivent « s’aventurer » les écoles chrétiennes, selon le nonce Joseph Spiteri, qui était invité à prendre la parole devant la foule d’éducateurs et de directeurs d’écoles qui assistaient au colloque annuel des écoles catholiques, le 15 septembre. Le colloque a coïncidé avec une rentrée scolaire difficile, où l’appauvrissement de la population et l’insuffisance des ressources a dressé face à face directions d’école, corps enseignant, parents d’élèves et État.

« Vous m’avez demandé de partager quelques idées autour d’un nouvel élan de l’École catholique vers les périphéries, a commencé le nonce apostolique. Or c’est un élan que nous pouvons contempler dans différentes époques de l’histoire de l’Église. Il suffit de rappeler vos fondateurs : Vincent de Paul et Louise de Marillac ; Jean-Baptiste de la Salle; Jeanne-Antide Thouret (les sœurs de Besançon) ; Marcellin de Champagnat (les frères Maristes) ; Abouna Yaacoub… Est-ce-qu’ils se sont mis à faire des calculs avant d’aller à la rencontre des démunis ? »

Ces grands éducateurs ont en commun d’avoir « toujours eu à cœur les périphéries », a affirmé le nonce, en allusion aux familles des élèves et à la situation difficile d’un grand nombre parmi eux, depuis la dévaluation de la livre. « Nous sommes appelés à comprendre (…) qui sont les “appauvris” la nouvelle catégorie sociale née au Liban à cause de la crise. Nous devons comprendre qu’être en périphérie avec nos frères et sœurs signifie nous mettre à leur place », a-t-il ajouté.

La conversion indispensable

« Les écoles catholiques doivent d’abord se convertir, ne pas avoir peur de s’interroger sur leur mission », explique pour L’Orient-Le Jour le nonce, qui semble ainsi prendre le parti des parents d’élèves. « Malheureusement, avait-il dit dans son allocution, une des tentations les plus insidieuses et récurrentes dans l’histoire de l’Église est liée à la perte de l’ardeur originale de la vocation, de notre vocation. Au lieu de renouveler l’esprit des fondateurs, nous nous transformons (avec de bonnes intentions, bien sûr) en conservateurs des charismes. Peut-être que nous bâtissons des écoles modernes, des chefs-d’œuvre d’architecture, avec les derniers cris en technologie. Mais, où reste l’esprit qui inspire la vraie sagesse ? »

Le nonce a donc invité l’Église catholique du Liban à se montrer « aventurière » et à s’engager résolument dans les voies qui exprimeront sa « proximité ». « Mais combien de fois nous tombons dans l’équivoque de juger le monde, de juger nos frères et sœurs au lieu de leur tendre la main pour les sauver ? » a-t-il regretté.

Le représentant du Saint-Siège précise aussi que ce qui vaut pour les écoles chrétiennes vaut pour tous les secteurs où l’Église est présente et active, par exemple dans les hôpitaux. Sensible au soulèvement populaire du 17 octobre 2019, il souhaite que l’Église se mette à l’écoute des aspirations légitimes qui s’y sont manifestées et « accompagne cette révolution d’une réflexion sur les valeurs ».

« Sommes-nous capables d’offrir de nouvelles valeurs à l’identité profonde du Liban ? » s’interroge-t-il, en pensant surtout à celle de « la fraternité humaine capable de renouveler l’humanité ? ». « Tel est, conclut-il, le grand défi lancé à l’Église. Il y a beaucoup à faire. On ne peut pas rester otages de tous les partis chrétiens et non chrétiens. Nous devons croire à notre mission au service de tous. »


Les crises sont des tournants sociaux que les Églises au Liban, et les écoles catholiques en premier, doivent apprendre à « lire ». Ces institutions doivent renouer avec leur charisme fondateur et « renouveler leur mission en tant que formateurs de valeurs ». Telles sont les grandes orientations où doivent « s’aventurer » les écoles chrétiennes, selon...

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Que le Vatican aide les écoles catholiques Puisque vous parlez de dons aux démunis !

Robert Moumdjian

05 h 51, le 20 septembre 2021

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Commentaires (1)

  • Que le Vatican aide les écoles catholiques Puisque vous parlez de dons aux démunis !

    Robert Moumdjian

    05 h 51, le 20 septembre 2021

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