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Société - Explosion de Tleil

Tristesse et colère hier au Akkar qui continuait d’enterrer ses morts

La plupart des familles ont opté pour des funérailles privées auxquelles aucun député de la région n’a été admis.

Tristesse et colère hier au Akkar qui continuait d’enterrer ses morts

À Doussa (Akkar), quatre hommes de la même famille qui ont trouvé la mort samedi dernier à Tleil ont été inhumés hier. Ibrahim Chalhoub/AFP

Une ambiance de deuil, de tristesse et de colère régnait hier dans le Akkar, alors que se tenaient les funérailles de plusieurs victimes de l’explosion d’un réservoir d’essence à Tleil dans la nuit de samedi à dimanche. Cet incident tragique a fait au moins 29 morts, selon des informations fournies à L’Orient-Le Jour par Joseph Hélou, directeur des soins médicaux au ministère de la Santé. Mais le bilan pourrait s’alourdir : hier, de nombreuses familles restaient à la recherche de leurs proches disparus, alors même que plusieurs restes humains n’avaient pas encore été identifiés tant ils sont carbonisés. En outre, au moins 80 personnes, réparties entre civils et militaires, souffrent de graves brûlures et ont été admises à l’hôpital al-Salam à Tripoli, à l’Hôpital libanais-Geitaoui ainsi qu’à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri à Beyrouth.La cuve d’essence qui a explosé à Tleil était apparemment destinée à la contrebande vers la Syrie. Elle venait d’être saisie par l’armée qui en distribuait le contenu aux habitants lorsque la tragédie a eu lieu. Une enquête a été ouverte pour déterminer s’il s’agissait d’un incident ou si le fils du propriétaire du réservoir avait tiré en direction de la cuve, comme l’affirment certains habitants. Les familles des victimes ont appelé hier à « retrouver les responsables du drame et à les sanctionner », selon des propos rapportés par l’Agence nationale d’information. Elles ont insisté sur la nécessité de mener une enquête rapide pour « faire la lumière sur ce qui s’est passé et dénoncer ceux qui stockent le carburant ainsi que les contrebandiers ». Jusque-là, il y a eu deux arrestations dans cette affaire : le propriétaire du terrain et son fils, alors qu’un autre homme originaire de Wadi Khaled, qui serait responsable du stockage d’essence à cet endroit, est emprisonné dans le cadre d’une autre affaire depuis plusieurs mois.

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Plusieurs membres d’une même famille

Les villages endeuillés étaient nombreux hier au Akkar. Et dans toutes ces localités, les familles ont exigé, à l’unanimité, que les députés de la région ne participent pas aux funérailles, les tenant pour responsables de l’état de déliquescence ayant mené à la tragédie.L’une des scènes les plus poignantes s’est déroulée hier dans le village de Doussa, qui enterrait quatre victimes de la famille Chreiteh. Il s’agit des frères Khaled et Jalal Mouïn Chreiteh, et de Hussein et Fayad Adel Chreiteh. Les dépouilles des quatre jeunes gens ont été accueillies par des tirs et des lancers de pétales de rose à leur arrivée au village. Certains dignitaires religieux présents lors des obsèques ont dû se retirer de la cérémonie après avoir été victimes d’agressions verbales, selon des témoins. Un communiqué signé par les habitants et les élus du village a cependant été publié dans la journée, dénonçant les atteintes aux religieux présents lors de la cérémonie, rapporte notre correspondant Michel Hallak. L’atmosphère était tout aussi lourde dans la localité de Koueikhate, qui faisait hier ses adieux à trois hommes de la famille Haweyk : Khaled Ahmad Haweyk, Ali Hussein Haweyk et Ibrahim Hassan Haweyk. À Koueichra, le militaire Mohammad Radouane Assaad a été enterré en présence de proches et d’un représentant du commandant en chef de l’armée Joseph Aoun.

Évacués vers la Turquie

À Khirbet Char, trois victimes ont été enterrées hier : Chaabane Ezzeddine Mohammad, Amer Abdallah et le caporal Ahmad Saadallah Osman. Voisins et amis étaient présents, ainsi qu’un représentant du commandant en chef de l’armée.

Pour ce qui est des autres victimes, Walid Moustapha Kouja a été enterré dans son village de Debbabiyé, Ahmad Mohammad Merhi à Sindiané, Ali Issa Ouaari à Berbara et Amer Mohammad Moustapha à Doueir Adouiyé. À noter que Fady Ghazi Cheikh, victime originaire de Aïn Tinta, a été enterré mardi soir dans son village.

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Dans les autres villages du Akkar touchés par ce drame, la plupart des familles ont préféré organiser des funérailles privées, invoquant l’état des corps et la chaleur estivale extrême. Une organisation de funérailles collectives avait été envisagée à Biré en présence du mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, mais les proches des victimes ont préféré remplacer cette option par une cérémonie de commémoration organisée ultérieurement, au même endroit, en présence des autorités religieuses. Sept Syriens ont également péri dans le drame, mais aucune indication n’a été fournie sur leurs obsèques ou les lieux où ils seront inhumés. Il s’agit de Mohammad Ismaïl Hussein, Ahmad Ismaïl Hussein, Mohammad Moustapha Kurdi, Mohammad Marouan Osman, Ahmad Mohammad Jazah, Khaled Mohammad Jazah et Mohammad Marouan Athan.

Par ailleurs, deux militaires souffrant de graves brûlures ont été évacués hier après-midi vers la Turquie, ce pays ayant envoyé un avion médicalisé les recueillir à l’aéroport de Beyrouth. Quatre autres soldats avaient été transférés vers la Turquie en début de semaine. D’autres blessés devraient également se faire soigner au Koweït.

Une ambiance de deuil, de tristesse et de colère régnait hier dans le Akkar, alors que se tenaient les funérailles de plusieurs victimes de l’explosion d’un réservoir d’essence à Tleil dans la nuit de samedi à dimanche. Cet incident tragique a fait au moins 29 morts, selon des informations fournies à L’Orient-Le Jour par Joseph Hélou, directeur des soins médicaux au ministère de...

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