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Société - Justice

Les barreaux de Beyrouth et Tripoli demandent que le drame du Akkar soit déféré devant la Cour de justice

Les barreaux de Beyrouth et Tripoli demandent que le drame du Akkar soit déféré devant la Cour de justice

Le secrétaire général du Haut-Comité des secours, le général Mohammad Kheir, entouré des jeunes édiles de Tleil et des villages environnants. Photo Michel Hallak

Le commissaire du gouvernement par intérim auprès du tribunal militaire, le juge Fadi Akiki, a annoncé hier que plusieurs arrestations ont été effectuées dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’explosion, dans la nuit de samedi à dimanche, d’une cuve d’essence illégale au village de Tleil, dans le caza du Akkar au Liban-Nord. De leur côté, les deux ordres des avocats de Beyrouth et Tripoli ont demandé que l’enquête sur ce drame soit confiée non pas au tribunal militaire, mais à la Cour de justice, un tribunal chargé de juger les affaires touchant à la sécurité de l’État et dont les verdicts sont sans appel.

Dans un communiqué diffusé par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), le commissaire du gouvernement a affirmé qu’« informé de l’affaire à trois heures du matin le dimanche 15 août », il a immédiatement entamé son enquête, s’employant à suivre et superviser un examen du site de l’explosion, les opérations d’évacuation des victimes, la détermination du nombre des morts et des blessés, l’établissement des listes des victimes, les efforts d’identification des cadavres carbonisés et les analyses d’ADN, parallèlement à la conduite des enquêtes médico-légales nécessaires pour arrêter les éventuels auteurs du drame.

Au nombre des personnes arrêtées figure le propriétaire du terrain où se trouvait le réservoir, Georges Ibrahim Rachid, et son fils. Selon les premiers éléments de l’enquête, Georges Rachid a mis en cause dans cette affaire un homme à qui il a loué le terrain dans lequel le réservoir a été installé, Ali el-Faraj. Cependant, ce dernier, originaire de Wadi Khaled, est détenu depuis quatre mois, a affirmé son père. Il serait connu de la police comme un contrebandier notoire.

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M. Akiki a précisé, dans son communiqué, s’être personnellement rendu dimanche après-midi sur le site de l’explosion, accompagné d’une équipe d’enquêteurs des renseignements militaires et avoir donné les instructions nécessaires pour la poursuite des suspects.

Par ailleurs, le magistrat a affirmé avoir, en coordination avec le procureur de la République, Ghassan Oueidate, pris contact avec la brigade de gendarmerie de Halba, ainsi qu’avec le procureur d’appel du Liban-Nord, suivi l’ouverture d’une enquête sur l’incendie de la villa de Georges Rachid, et d’un certain nombre de camions et véhicules à l’arrêt au voisinage de la villa. Une foule de jeunes gens en colère avaient incendié dimanche matin la villa de Georges Rachid et barré la route à la Défense civile qui cherchait à éteindre le sinistre.

« Rencontre interreligieuse du Akkar »
En marge de l’enquête, la «Rencontre religieuse du Akkar », une association civile de dialogue et de contact qui se réunit régulièrement, a tenu une série de réunions, dimanche et hier lundi, pour apaiser les tensions confessionnelles apparues immédiatement après le drame, Tleil étant un village de 3 000 habitants que se partagent maronites, grecs-orthodoxes et grecs-catholiques, dans un environnement majoritairement musulman. Tenue à Tleil en présence du secrétaire général du Haut-Comité des secours, le général Mohammad Kheir, la réunion a mis l’accent sur la bonne entente dans laquelle vivent chrétiens et musulmans au Akkar. « Il était urgent de calmer les appréhensions de la population chrétienne avant les enterrements des victimes », a estimé Mgr Youssef Soueif, archevêque maronite de Tripoli, qui était représenté à une autre réunion de la « Rencontre », dimanche. Une réunion à laquelle participaient les deux bâtonniers de Beyrouth et de Tripoli, Melhem Khalaf et Mohammad Mourad. « Quelle tristesse de voir ces familles désemparées ne pas savoir à qui s’en remettre ou à qui s’adresser pour retrouver leurs proches blessés ou disparus, et comme il est urgent de créer une cellule de crise centrale dotée d’une ligne unifiée pour recueillir les appels de la population, la rassurer, prendre connaissance de ses besoins et effectuer les tests ADN », ont affirmé les deux avocats dans un communiqué conjoint publié hier, au sujet de leur visite au Liban-Nord. « Ce crime est d’une extrême gravité sur le plan national et doit être déféré devant une Cour de justice ; les parents des victimes ont le droit absolu de suivre de près l’enquête qui sera ouverte pour faire la vérité sur le drame et en déterminer les responsables », lit-on encore dans le communiqué des deux ordres, qui se sont mis à la disposition des parents des victimes. « Ce qui se passe dépasse tout entendement et personne ne peut garder le silence sur ce que l’on fait du peuple libanais (…). Les sauver des fauves qui les déchirent est devenu un devoir indispensable et urgent », a conclu le communiqué.

Le commissaire du gouvernement par intérim auprès du tribunal militaire, le juge Fadi Akiki, a annoncé hier que plusieurs arrestations ont été effectuées dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’explosion, dans la nuit de samedi à dimanche, d’une cuve d’essence illégale au village de Tleil, dans le caza du Akkar au Liban-Nord. De leur côté, les deux ordres des...

commentaires (1)

Il faut deferer tout ce gouvernement devant une cour de justice pour mise à mort d'un peuple.

Christine KHALIL

12 h 06, le 17 août 2021

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Commentaires (1)

  • Il faut deferer tout ce gouvernement devant une cour de justice pour mise à mort d'un peuple.

    Christine KHALIL

    12 h 06, le 17 août 2021

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