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Société - Drame du Akkar

Le bilan des victimes s’alourdit après le décès hier d’un militaire

Un dernier adieu a été rendu hier à plusieurs victimes de l’explosion survenue dans la nuit de samedi à dimanche dans le village de Tleil.

Le bilan des victimes s’alourdit après le décès hier d’un militaire

Les recherches se poursuivent sur le site de l’explosion à Tleil, au Akkar. Six personnes sont toujours portées disparues. Photo AFP/Croix-Rouge libanaise

Trois jours après l’explosion survenue dans la nuit de samedi à dimanche d’une cuve d’essence dans le village de Tleil, dans le caza du Akkar au Liban-Nord, de nombreuses familles étaient toujours à la recherche des leurs, plusieurs restes humains n’ayant pas encore été identifiés tant ils sont carbonisés. Jusqu’à présent, cinq personnes sont toujours portées disparues, selon notre correspondant au Akkar, Michel Hallak : Ali Issa al-Waari, Amer Mohammad Moustapha, Ahmad Saadallah Osman, Chaabane Ezzeddine Mohammad et Fadi Ghazi el-Cheikh. Une sixième victime portée disparue, Ahmad Assaad, militaire du village Kouacheri, a été identifiée grâce à son alliance. La famille attend toutefois les résultats des tests ADN pour s’assurer de l’identité du corps retrouvé.

Selon le bilan non officiel du ministère de la Santé, 28 personnes sont décédées dans cette déflagration, comme l’affirme à L’Orient-Le Jour Joseph Hélou, directeur des soins médicaux au ministère. Un bilan qui inclut le militaire Nagi Abdallah, qui se trouvait sur les lieux de l’explosion et qui, gravement brûlé, a succombé hier à ses blessures. « Nous attendons les résultats des tests ADN pour pouvoir dresser un bilan final des victimes », poursuit le Dr Hélou.

L'édito de Issa Goraieb

Dans le feu de l’inaction

En proie à une grande colère et une immense tristesse et alors que l’éventualité de funérailles collectives a été évoquée, certaines familles ont décidé d’enterrer leurs proches hier. Aussi, le village de Kherbet Char a-t-il fait ses adieux au militaire Nagji Amer Abdallah, décédé plus tôt en journée. Dans le village de Koueikhat, Khaled Ahmad Haouik, Ali Hassan Haouik et Ibrahim Hassan Haouik ont été inhumés. En soirée, le village akkariote de Sindiyané a enterré Ahmad Mohammad Merhi. Dans le village de Aïn Tanta, Fadi Cheikh a été inhumé, tandis que Walid Moustapha Koja l’était à Dbébiyé.

Vive tension

Dans les villages avoisinants dont sont originaires les victimes, une vive tension régnait hier, explique Michel Hallak. En cause, les « privations » dont souffrent depuis de longues années les habitants de ces localités et qu’ils estiment avoir été à l’origine du drame survenu dans la nuit de samedi à dimanche à Tleil. « Cette catastrophe est le résultat des politiques d’appauvrissement du Akkar pendant trente ans et contre lesquelles nous avons mis en garde à maintes reprises », affirme à notre correspondant le président du Rassemblement des commerçants du Akkar, Ibrahim el-Dahr. Cette situation a empiré au cours des derniers mois avec la pénurie de carburant, « le mohafazat n’étant approvisionné en courant que près de deux heures par jour ». Les générateurs de quartiers, qui prennent habituellement le relais, sont également contraints de rationner l’électricité en raison des pénuries de carburant et d’une explosion des prix. Ce qui se traduit sur le terrain par des coupures du réseau internet et de celui des fournisseurs de téléphonie mobile et terrestre, comme c’était le cas hier.

Indemniser les familles

Par ailleurs, la « Rencontre religieuse du Akkar », une association civile de dialogue et de contact, qui multiplie les rencontres depuis le drame, a appelé les responsables à « panser les blessures du Akkar et à se porter solidaire avec le mohafazat ». Elle a dans ce cadre appelé à donner aux militaires et civils décédés dans l’explosion le statut de « martyrs de l’armée », ce qui permet à leurs familles de bénéficier des mêmes indemnités que celles qui sont prévues pour les proches des militaires tués dans l’exercice de leur fonction. Quant aux blessés et brûlés, la « Rencontre religieuse du Akkar » a appelé à augmenter le plafond des soins médicaux qui leur sont accordés au Liban et à l’étranger et à leur assurer une aide financière mensuelle tout au long du traitement et de la période de convalescence. Elle a également demandé aux autorités concernées à assurer un salaire mensuel à vie à ceux qui auront des handicaps permanents.

La Rencontre a par ailleurs demandé d’identifier les besoins des centres de la Défense civile au Akkar et à les assurer dans les plus brefs délais. De plus, elle a invité les ministères de l’Économie, de l’Énergie et de la Santé à définir les quotes-parts du mohafazat en essence, mazout, gaz, farine et autres produits alimentaires subventionnés, ainsi qu’en médicaments, tout en veillant à sécuriser leur acheminement aux centres de vente et à lutter contre le stockage de ces produits et la contrebande.

Insistant sur la nécessité d’une « enquête transparente », la « Rencontre religieuse du Akkar » a enfin invité les différentes parties politiques à ne plus exploiter ce drame sur les plans politique et confessionnel.

Trois jours après l’explosion survenue dans la nuit de samedi à dimanche d’une cuve d’essence dans le village de Tleil, dans le caza du Akkar au Liban-Nord, de nombreuses familles étaient toujours à la recherche des leurs, plusieurs restes humains n’ayant pas encore été identifiés tant ils sont carbonisés. Jusqu’à présent, cinq personnes sont toujours portées...

commentaires (1)

Il avait pleinement raison Riad Salamé de se demander où sont partis les centaines de millions de dollars dépensées sur les carburants, et l'on est toujours à cours d'essence et de mazout aussi pour les médicaments et l'on est toujours en pénurie. La seule réponse, c'est qu'on est un peuple rongé par la corruption à tous les niveaux. Les citernes de carburants ont été vidé par des camions citernes chez des particuliers dans leurs réservoirs souterrains au lieu de les verser aux stations à essence... Et ainsi de suite. Où est la justice dans tout cela ?

Esber

10 h 35, le 18 août 2021

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Commentaires (1)

  • Il avait pleinement raison Riad Salamé de se demander où sont partis les centaines de millions de dollars dépensées sur les carburants, et l'on est toujours à cours d'essence et de mazout aussi pour les médicaments et l'on est toujours en pénurie. La seule réponse, c'est qu'on est un peuple rongé par la corruption à tous les niveaux. Les citernes de carburants ont été vidé par des camions citernes chez des particuliers dans leurs réservoirs souterrains au lieu de les verser aux stations à essence... Et ainsi de suite. Où est la justice dans tout cela ?

    Esber

    10 h 35, le 18 août 2021

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