Lors de la troisième conférence internationale de soutien à la population libanaise, qui s’est tenue mercredi en visioconférence à l’occasion du premier anniversaire de l’explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août 2020, la présidente du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a indiqué que le Liban bénéficiera « dans 2 semaines » de l’équivalent de 860 millions de dollars sous forme d’allocations de droits de tirages spéciaux (DTS), ou Special Drawing Rights (SDR) en anglais, de la part de l’institution internationale. Un calendrier qui a été avancé de près d’un mois, comparé à ce que le président du Parlement Nabih Berry avait annoncé à fin juin, tablant sur un transfert « dans le compte de la Banque du Liban (BDL) le 23 septembre ». Ce changement à une date antérieure s’explique par le fait que le conseil des gouverneurs du FMI a approuvé mardi l’augmentation des capacités de prêts de l’institution financière de 650 milliards de dollars, alors que son porte-parole, Gerry Rice, avait plutôt annoncé ce vote vers « fin août ».
Intervention de David Malpass
Kristalina Georgieva, dont les propos ont été retranscrits dans un communiqué conjoint incluant également ceux du directeur de la Banque mondiale (BM) David Malpass, a insisté sur une utilisation « responsable » des DTS, qui devront « être distribués pour obtenir un bénéfice maximal pour le pays et les citoyens ». C’est la raison pour laquelle elle a appelé « les partenaires locaux et internationaux à travailler avec (le FMI) pour assurer une utilisation transparente et responsable » des DTS alloués au Liban. Toutefois, il n’est pas encore clair s’il s’agira de la BDL, vu que ces fonds seront placés dans ses réserves, ou du gouvernement qui aura la responsabilité de décider de l’utilisation de ce financement à taux zéro.
La patronne du FMI a en outre rappelé que ce financement n’allait pas à lui seul « résoudre les problèmes du Liban » et a rappelé les autorités à former un gouvernement (près d’un an après la démission du dernier) et à lancer les réformes maintes fois réclamées (dont l’audit juricomptable de la BDL qui fait du surplace depuis septembre dernier). Un rappel également effectué par David Malpass, qui s’était adressé aux nombreux chefs d’État, organisations internationales et représentants de la société civile libanaise présents lors de la conférence internationale mercredi. Le patron de la BM est revenu sur le qualificatif de « dépression délibérée » choisi en décembre dernier par son institution pour décrire la crise que traverse le Liban depuis deux ans. Il a également souligné l’aide d’urgence octroyée au Liban par la BM après la tragédie du 4 août 2020 et a rappelé que le pays du Cèdre était « l’un des premiers bénéficiaires de soutien à la vaccination contre la pandémie de Covid-19 ». Enfin, David Malpass a remis sur la table l’accord sur 246 millions de dollars de filet de sécurité sociale dans le but d’aider les familles les plus démunies face à la crise. Approuvé mi-mars par le Parlement libanais, cet accord est depuis bloqué par un contentieux autour des conditions de déboursement entre la BDL, les députés libanais et la BM.Par ailleurs, David Malpass a également annoncé que dès « demain (jeudi), le programme B5 (Building Beirut Businesses Back and Better) sera lancé pour aider les petites entreprises (PME) affectées par l’explosion au port de Beyrouth ». Un déblocage d’un plan d’aide pour les PME prévu par la BM au travers de son mécanisme de financement pour le Liban ( « Lebanon Financing Facility », ou LFF) dans le cadre du plan de réforme, reprise et reconstruction (3RF) rédigé par la Banque mondiale, l’Union européenne et les Nations unies. Le directeur n’en a toutefois pas précisé les montants ni les modalités lors de son allocution.
commentaires (7)
On connait déjà la destination et l'usage qui en sera fait !!!
Zeidan
14 h 20, le 06 août 2021