Electricité du Liban (EDL) a mis en garde samedi contre un rationnement en courant électrique encore plus drastique que celui auquel elle soumet actuellement le pays, et qui pourrait totalement interrompre la fourniture de courant , si elle ne parvient pas à s'approvisionner en devises étrangères, nécessaires pour financer ses opérations.
EDL a lancé cet avertissement "en raison des conditions économiques, financières et monétaires difficiles que traverse le pays" et du fait que la Banque du Liban (BDL) n'ouvre plus de ligne de crédit, lui permettant de financer ses importations de carburant. EDL a également besoin de devises étrangères pour entretenir ses équipements de plus en plus vétustes et payer la production de courant par deux navires-centrales loués à une entreprise turque et amarrés depuis des années à Zouk et Jiyyé. "Electricité du Liban met en garde contre l'entrée dans une phase dangereuse, pouvant aller jusqu'à l'interruption totale de la production de courant", dans le cas où elle n'aurait pas de devises étrangères, "comme c'est le cas actuellement", a fait savoir la compagnie.
"Actuellement, les centrales de Zahrani (Liban-Sud) et de Deir Ammar (Liban-Nord) produisent 800 mégawatts (MW), ce à quoi il faut ajouter l'énergie fournie par les navires-centrales turcs", a indiqué EDL. Par ailleurs, elle a indiqué que le million de tonnes de carburant négocié par le Liban auprès de l'Irak ne constituait qu'un tiers de ses besoins annuels. En théorie, EDL peut fournir une production totale oscillant entre 1 800 et 2 000 MW, selon les données collectées et compilées par le Issam Fares Institute for Public Policy and International Affairs de l’Université américaine de Beyrouth, alors que la demande, elle, s’établit entre 3 000 et 3 400 MW.
Le Liban est en proie depuis l'automne 2019 à une crise qualifiée par la Banque mondiale comme l'une des pires au monde depuis 1850. A court de devises, le pays peine à importer suffisamment de fuel pour faire fonctionner ses centrales électriques. Depuis mi-2020, EDL a réduit la production d’électricité, provoquant des rationnements de courant pouvant dernièrement atteindre 23 heures par jour. En temps normal, des générateurs privés prennent le relais lors du rationnement du courant fourni par l'Etat mais en raison de pénuries de mazout, les propriétaires de ces groupes électrogènes sont obligés de les éteindre plusieurs heures en journée et pendant la nuit, obligeant les habitants du Liban à vivre sans électricité. Plusieurs secteurs, notamment les hôpitaux privés et la restauration, ont récemment mis en garde contre l'impact de ces pénuries sur la poursuite de leurs activités, les hôpitaux agitant la menace d'une "catastrophe sanitaire" en l'absence de solutions.
commentaires (7)
EDL devrait dépenser les derniers millioms de dollarsqu'ilsreçevrontà financer uneusine qui fabrique des panneaux solaites pour chaufferl'eau, qui seraient distribués gratuitement au peuple. Ça couvrirait les 2/3 des besoins en électricité du Liban, en plus d'avoir créé des emplois, etc. le seul hic c'est qu'ils n'ont pas encore trouvé la formule pour se partager une commission sur le soleil...
Gros Gnon
12 h 15, le 01 août 2021